Le Cardinal Fridolin Ambongo Bensungu est accusé par un évêque anglican du diocèse du Katanga de provoquer par ses prises de position politiques partisanes la méfiance et la haine parmi différentes composantes de la population congolaise. Il appelle l’archevêque catholique de Kinshasa à assumer tout ce qui pourra advenir à l’Eglise. « Il faut que le cardinal Ambongo arrête de prendre l’Eglise de Dieu en otage pour ses intérêts familiaux », déclare-t-il en faisant allusion à l’appui apporté par le prélat à son cousin Jean-Pierre Bemba Gombo, ancien seigneur de guerre congolais qui a passé 10 ans de détention préventive à la Cour Pénale Internationale (CPI) de La Haye avant d’être condamné, puis acquitté en appel. « Je crains que la division ne s’installe au sein de l’Eglise en RDC à cause des interventions intempestives du cardinal Ambongo qui sont faites dans son propre intérêt » estime Mgr. Corneille Kasima Muno. « Si malgré nos conseils il s’évertue à continuer avec sa verve politicienne, nous allons exiger sa démission et son remplacement par une personnalité plus à même de jouer un vrai rôle de serviteur de Dieu et non celui d’un semeur de division et de confusion au sein de la population congolaise », ajoute le clergyman qui déplore que « depuis qu’il a été créé cardinal par le Pape François, toutes les déclarations publiques qu’il fait sont politiques. Les références à l’Evangile et à Notre Seigneur Jésus-Christ y sont particulièrement rares car la plupart de ses discours tournent autour des questions de politique politicienne ». Kasima se dit très déçu de constater qu’au moment où les différentes structures de l’Eglise ont un réel besoin d’une solution pour mettre de l’ordre en leur sein, notamment en ce qui concerne les détournements récurrents des fonds et des biens sociaux ainsi que les abus sexuels qui s’y observent, le cardinal-archevêque de Kinshasa ne dit rien à ce sujet. Il passe son temps à fustiger les choix politiques des autorités au pouvoir, quelles qu’elles soient. « Il est temps pour lui de choisir entre faire la politique et servir Dieu au lieu de semer la discorde entre les enfants de Dieu. Le Congo a un président et un gouvernement. Si Mgr. Ambongo a un conseil à donner à l’un et à l’autre, il devrait aller le voir car ce sont eux qui ont la charge de faire avancer les choses. Ses propos sur les Forces armées engagées au front contre les forces négatives du faut de la chaire de l’Eglise m’ont paru proprement scandaleux. A l’instar de tout citoyen responsable, il devrait soumettre les informations sensibles au seul président Félix Tshisekedi qui est à ce jour, le commandant suprême capable de prendre les mesures d’ajustement nécessaires à ce sujet. En ce moment nous devrions inviter le peuple de Dieu à prier pour nos vaillantes FARDC qui font un bon travail qui aidera
notre pays à en finir une fois pour toutes avec cette barbarie en complicité avec certains hommes politiques inconscients de notre pays. Nous devrions invoquer le Très Haut pour qu’Il assiste le chef de l’Etat qui encadre nos soldats dans leur tâche de vaincre l’ennemi au lieu de les démoraliser avec des accusations non étayées d’infiltrations ». Pour Mgr. Kasima, le Cardinal Ambongo n’a aucun mandat du peuple pour se comporter comme il le fait. « Son mandat vient du Pape pour diriger l’archidiocèse catholique de Kinshasa sur le plan spirituel et rien d’autre. Je l’engage instamment à se limiter à cette mission pastorale qui doit par ailleurs prendre en compte le caractère laïc de notre Etat. Et s’il tient à faire de la politique, il lui est loisible de créer un parti politique à partir duquel il pourra conquérir démocratiquement le pouvoir en toute liberté et non utiliser l’Eglise de Dieu à des fins politiques », conclut-il.