Il y a quelques jours, le président américain Donald Trump affirmait que les autorités américaines avaient dressé une liste de 52 sites culturels susceptibles d’être visés par les forces armées américaines, au cas où Téhéran optait pour la vengeance, suite à la frappe qui a coûté la vie au général iranien Qassem Soleimani. Une déclaration qui a suscité une forte réprobation de la communauté internationale, certains, en Europe et particulièrement au siège de l’UNESCO à Paris estimant qu’en procédant de la sorte, le président américain se rendrait coupable d’un crime de guerre. En effet, frapper des sites historiques et culturels iraniens constituerait des faits qui violent de manière flagrante les règles internationales des conflits armés. Cela aurait conduit à ce que le président américain soit considéré comme un criminel de guerre, l’Iran y a songé. En effet, Téhéran a affirmé que les menaces américaines n’étaient pas sérieuses, Washington ne pouvant pas dépasser une ligne rouge fixée par les Conventions de Genève. La popularité de Qassem Soleimani, abattu le 3 janvier par une frappe de drone américain près de l’aéroport de Bagdad semble avoir surpris les autorités américaines. Que ce soit en Irak ou en Iran, les funérailles du commandant de la force Al-Qods, unité d’élite des gardiens de la révolution iraniens et architecte de la politique d’influence régionale de l’Iran, a rassemblé des foules impressionnantes. Outre le spectacle tout à fait inhabituel des sanglots du tout puissant guide de la révolution islamique iranienne, l’Ayatollah Kamenei à Téhéran devant plus d’un million de sympathisants, à Kerman, son village d’origine où le général Soleimani devait être inhumé, l’affluence a été telle qu’une bousculade dans la foule a provoqué au moins 50 morts et 213 blessés, selon la radio-télévision de la République islamique d’Iran (IRIB), citant le chef des services des urgences de l’hôpital local. Alors que l’Iran a tiré trois missiles balistiques sur deux bases irakiennes dans lesquelles se trouvaient des militaires américains tuant 80 personnes selon Téhéran, sans aucune perte américaine selon Washington, Trump a réagit de manière étonnamment modérée en annonçant seulement de nouvelles sanctions financières. Le Pentagone (Ministère US de la Défense) aurait dissuadé le président de mettre sa menace à exécution. « Avec de tels adversaires aussi fanatisés et bornés, on ne sait jamais jusqu’où les choses pourraient aboutir », auraient conclu les experts militaires américains consultés par le président sur les conséquences éventuelles d’un conflit ouvert direct avec l’Iran. Le chef de l’Etat américain s’est contenté d’annoncer qu’une enquête avait été ouverte pour déterminer l’étendue des destructions à la suite de cette attaque.
A.M.