En visite de travail dans l’Hexagone, début novembre 2019, Amos Mbayo Kitenge, ministre des Sports et Loisirs, est officiellement entré en possession du cahier de charges des 9èmes Jeux de la Francophonie qu’abritera la ville-province de Kinshasa, du 23 juillet au 1er août 2021. C’était à l’issue d’une séance de travail avec la directrice du comité internationale des Jeux de la Francophonie, Zeina Mina, mercredi 6 novembre 2019. Avant cette rencontre de Paris, Mina a séjourné à Kinshasa où elle s’était entretenue avec Gentiny Ngobila Mbaka, gouverneur de la mégapole congolaise, autour de l’organisation et du déroulement de ces jeux. L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a accordé les 9èmes Jeux de la Francophonie à la RDC lors de la 107ème session du Conseil Permanent de la Francophonie (CPF). A ce sujet, la RDC devait encore signer le cahier de charges, créer le Comité national des Jeux par ordonnance présidentielle ou décret du premier ministre et débuter les travaux de construction du village des jeux. On rappelle que les derniers Jeux de la Francophonie (8ème édition) s’étaient déroulés en 2017 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, et avaient accueilli 3.500 participants. Le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, et l’ancienne secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, avaient mis la barre haut en organisant une édition jugée exceptionnelle appréciée tant en Afrique qu’ailleurs dans le monde. Où en est-on ? Accueillir les Jeux de la Francophonie est une lourde responsabilité qui nécessite une préparation minutieuse et un défi de taille à relever pour la RDC, un pays qui ne dispose pas de suffisamment d’infrastructures sportives adéquates pour des compétitions de cette envergure. Bien avant le sommet de la Francophonie qui s’était tenu à Kinshasa en 2012, il avait été question de la construction d’un palais des sports devant le complexe omnisport des Martyrs, en face de la Mission Technique chinoise. 8 ans après, ce projet est resté lettre morte, alors que la plaque avec l’inscription « Ici sera érigé le Palais des Sports » est toujours visible. Mais il n’y a aucune trace d’un début de travaux. Alors que cela devait avoir un caractère urgent étant donné que les disciplines sportives pratiquées en salle se rabattent souvent sur des installations appartenant à des institutions privées qui ne remplissent pas toutes les conditions requises pour accueillir les grandes compétitions internationales de basket-ball, de handball, de boxe et de judo, par exemple. A l’instar de l’Ecole belge et du Lycée français dans la commune de la Gombe. On se souviendra que les dirigeants des fédérations sportives nationales concernées ont même projeté, à un certain moment, de traverser le pool Malebo pour des arrangements avec les autorités de la République du Congo-B. pour l’organisation des manifestations sportives internationales au complexe sportif ultramoderne de Kintelé, dans la banlieue de Brazzaville. La raison en est que toutes les instances dirigeantes continentales des sports de salle n’acceptent pas l’organisation d’une quelconque activité de grande envergure par la RDC aux conditions actuelles. Les 9èmes Jeux de la Francophonie à Kinshasa, c’est possible. Mais sous certaines conditions. Notamment, la construction du Village des jeux, ce qui suppose l’érection d’infrastructures et la rénovation de celles existantes. Il s’agira, par ailleurs, de se préparer sérieusement à accueillir les délégations (dirigeants, officiels, athlètes…) dans de bonnes conditions. Aux autorités concernées d’honorer leur engagement, elles qui ont souscrit librement à l’organisation de ces 9èmes Jeux de la Francophonie en 2021, au nom et pour le compte de la RDC.
HERMAN MALUTAMA