Savoir reconnaître les mérites des autres n’est pas donné à tous. En RDC, on a l’habitude des seuls hommages post-mortem ou presque, en dehors des panégyriques intéressés (‘‘mabanga’’). On peut affirmer que lorsque du haut de la tribune face aux deux chambres du parlement réunies en congrès en sa qualité de président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a salué à haute et intelligible voix l’action de son prédécesseur, Joseph Kabila Kabange, cela mérite d’être salué. La RDC en sort renforcée et la nation réconfortée. Autant quand le chef de l’Etat a porté au pinacle des compatriotes qui se sont distingués dans leurs carrières ou secteurs respectifs de leurs activités. En effet, Fatshi a cité, tour à tour, la présidente de l’Assemblée nationale, primée à Paris « Femme d’influence politique 2019», l’archevêque de Kinshasa créé cardinal par le Pape François, le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix 2018, le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba pour son expérience, Sandrine Ngalula Mubenga, professeur en génie électrique spécialisée en énergie renouvelable et système photovoltaïque à l’Université de Toledo et son épouse Mme Denise Nyakeru Tshisekedi, primée pour son action en faveur des victimes des violences sexuelles ou encore l’équipe nationale congolaise de basket-ball championne d’Afrique…
Cett attitude du président est à encourager. Car il s’agit d’une forme de communication politique empreinte de patriotisme, de hauteur et de noblesse. Un exemple en somme.
En rendant des hommages mérités aux Congolais méritant, en commençant par son devancier direct, Joseph Kabila Kabange, le chef de l’Etat a voulu montrer que la RDC peut enfin écrire sa propre histoire nationale, un nécessaire récit sur fond de mythes fondateurs. Autant dire un exercice essentiel pour consolider la nation, un impératif pour sous-tendre le rêve de grandeur inhérent à la vocation d’un pays sous-continent. Etant entendu que l’émergence auquel aspire la RDC demain et son développement passent par la foi en son génie propre.
Plus que l’équivalent congolais du Panthéon avec son célèbre « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante », la RDC a besoin de ses héros vivants pour sublimer au quotidien la nation et ceux qui la servent.
HERMAN MALUTAMA