Honorable Présidente de l’Assemblée nationale, Honorable Président du Sénat, Honorables Députés et Sénateurs, Distingués invités,
Mes chers compatriotes,
Permettez – moi, avant tout, de rendre grâce à Dieu Tout Puissant, Maître des temps et des circonstances qui nous permet de nous retrouver, ce jour, pour célébrer notre démocratie. Car, c’est pour la première fois, en tant qu’élus, vous et moi bien entendu, que nous nous retrouvons après les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales du 30 décembre 2018. Le jour de mon investiture, le 24 janvier 2019, je me suis engagé à respecter scru- puleusement mes obligations constitutionnelles. C’est ainsi que je suis à la fois heureux et honoré, en cette circonstance, de venir à votre rencontre conformément à l’article 77 de la Constitution, m’acquitter de mon devoir de redevabilité, à travers ce discours sur l’état de la Nation, le premier de mon quinquennat, devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès (…). Il me permet de rendre compte de la manière dont nous avons, en cette première année de la législature, que disais-je, 10 mois et 20 jours, usé de la confiance placée en nous par le peuple, dont nous sommes les serviteurs. (…)
Ce Congo, que nous aimons tous, mérite d’être protégé dans son intégrité et dans sa dignité. C’est pourquoi, je rends hommages à nos vaillantes forces armées qui sont, en ce moment, en pleine opération à Beni, dans le Nord-Kivu, pour ramener la paix dans cette partie du territoire national et dans les montagnes et plateaux de Minembwe dans le Sud-Kivu. Ils ont accepté de payer le prix le plus fort, jusqu’au sacri ce suprême, pour honorer un engagement sacré.
Honorables Députés et Sénateurs,
Ce jour est un jour merveilleux. Pour la première fois, depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, un autre président de la République élu vient s’adresser à la Nation, à travers vous, pendant que son prédécesseur est en vie, à l’issue d’une alternance démocratique et une passation pacifique de pouvoir (…).
Nous honorons un Congo réconcilié. Notre Nation ne sera plus un Congo de la division, de la haine ou du tribalisme. Nous avons affirmé la volonté de construire un Congo uni et fort dans sa diversité culturelle et son attachement à la mère patrie. Un Congo tourné vers son développement dans la paix et la sécurité. Un Congo pour tous dans lequel chacun mérite sa place. Je voudrais ici saluer le courage de mon prédécesseur et frère, Joseph Kabila Kabange, qui a tenu à respecter son engagement constitutionnel, celui de permettre au peuple congolais de choisir librement ses nouveaux dirigeants. L’événement de ce jour est aussi le sien. Et j’espère vivement qu’ensemble, dans le cadre de notre Coalition, nous allons relever les défis qui s’imposent à nous tous en tant que citoyens de ce beau pays. Et ce, malgré les soubresauts relevés ces derniers temps qui, du reste, sont inhérents à toute nouvelle expérience politique. C’est pourquoi nous devons tous nous dépasser, transcender à tout moment nos divergences et évaluer régulièrement notre alliance pour des ajustements nécessaires afin de réussir ensemble, la vision que nous avons en partage, celle de bâtir un Congo fort, prospère et stable au cœur de l’Afrique. Nos pères fondateurs ont versé de leur sang pour notre indépendance. Certains, à leur suite, comme le docteur Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, d’heureuse mémoire, ont enduré des décennies de sacrifices pour l’éclosion de la démocratie et du progrès social.
Je voudrais tout de suite préciser qu’il n’y a pas de vainqueur d’un côté et de vaincu de l’autre côté. L’alternance démocratique et paci que que nous célébrons en RDC est l’œuvre de tout le monde, le peuple congolais en premier lieu.
Je voudrais saluer ici mes frères de l’opposition qui jouissent pleinement de leurs libertés de manifester et de s’exprimer. Leurs critiques constructives nous seront toujours utiles pour nous permettre de réajuster notre action politique en faveur du peuple. Voilà pourquoi mes premières mesures ont concerné le retour des exilés politiques et la libération des prisonniers politiques et d’opinion.
Après tout, il n’existe aucune contradiction quant à notre volonté commune de construire un pays plus beau qu’avant. Ce qui nous oppose, c’est la manière d’y parvenir. Mais pas la finalité qui est le bien être de notre peuple. Dans ce registre politique, je ne peux m’empêcher de rappeler que la désignation du Porte-parole de l’opposition est une question pleinement parlementaire. Car, ce sont les Députés et Sénateurs, membres de l’opposition, qui doivent désigner celui qui doit les représenter. J’invite donc les différents compatriotes concernés à mettre tout en œuvre pour que l’article 8 de la Constitution produise pleinement ses effets. Et nous aurons, en ce moment-là, un interlocuteur, je dirai plutôt un contradicteur attitré. Notre démocratie en gagnera.
Honorable Députés et Sénateurs,
Je ressens encore en moi la force et la détermination de mes compatriotes quand, dans un écho grandissant et permanent, ils ne cessent de me rappeler leur leitmotiv, à savoir : le peuple d’abord !
Oui, « le peuple d’abord » est la boussole de notre action et la mesure de notre détermination. L’intérêt du Peuple a toujours constitué et continuera à constituer le fil conducteur de toutes les réformes que j’entends voir le Gouvernement de la République accomplir au cours de mon mandat(…).
Par sa situation géographique et en considération des enjeux géostratégiques et de son capital humain, la République Démocratique du Congo porte une espérance pour l’Afrique et le monde. Les défis auxquels elle fait face ont toujours bénéficié de l’appui de la communauté internationale, notamment les Nations Unies, l’Union africaine, l’Union européenne, les Etats Unis d’Amérique et la Grande Bretagne, désormais engagés dans les efforts de la reconstruction de notre pays. C’est ici le lieu de leur rendre hommage (…).
Honorables Députés et Sénateurs,
A mon arrivée au pouvoir, 6 de nos 26 provinces étaient terrassées par des conflits armés. Aujourd’hui, grâce à notre discours de paix et à l’action de nos forces armées, la paix a été rétablie au Kasaï et bientôt dans le Tanganyika.
La situation qui nous préoccupe encore est celle prévalant dans le Grand Nord, à Beni et Butembo, dans l’Ituri, dans une partie du Sud Kivu, dans les hauts et moyens plateaux de Minembwe, Uvira, Baraka et Fizi, auxquels il convient d’ajouter les cas de Shabunda et de Kalehe. Pour ce qui est de Kalehe, je voudrais ici saluer le savoir-faire de nos Forces armées qui viennent de détruire à plus de 95% les bases des forces négatives du CNRD avec un bilan de plus de 1.712 capturés parmi lesquels 245 combattants et 10 leaders politiques de ce mouvement nuisible. Malgré la persistance des tueries que nous déplorons dans certains endroits du Grand Nord, le bilan de la grande offensive de nos Forces armées est tout aussi satisfaisant, depuis l’établissement de l’Etat-major avancé à Beni, où la quasi-totalité des sanctuaires des ADF/MTM et des forces négatives ont été démantelés.
Ce qui explique le changement de stratégie de l’ennemi en déroute qui vient désormais s’en prendre aux populations innocentes dans les grandes cités urbaines, y semant la mort et la désolation. Nous avons à faire à une guerre asymétrique avec des actes de terreur. Notre détermination est totale et sans faille pour les éradiquer. A vous les Députés et Sénateurs du Nord Kivu, j’en appelle à votre responsabilité pour, d’une part, collaborer avec les forces armées et de sécurité, et d’autre part, sensibiliser la population afin que ce groupe résiduel des terroristes soit traqué jusqu’à son dernier retranchement (…).
Je me dois de rappeler que ce n’est pas le moment de mettre en exergue nos clivages politiques et autres pendant que nos forces armées sont engagées pour rétablir la paix pour notre population. Le temps est à la communion, à la cohésion et à l’union de toutes nos forces (…).
J’ai aussi procédé au changement de tout le commandement de la zone opéra- tionnelle et relevé tous les militaires comme n’a cessé de réclamer la population.
En effet, nous avons permuté les 11.000 militaires qui étaient présents dans cette zone pour les remplacer, en prime, par 21.000 hommes. Et pour ne rien laisser au hasard, nous avons formé une Brigade d’intervention rapide et des forces spéciales qui se trouvent actuellement déployées dans cette partie du territoire pour garantir la victoire à nos forces armées. Tous les moyens ont été mis en œuvre pour vaincre l’ennemi. De même, nous avons déployé les unités supplémentaires de la Police Nationale Congolaise dans des grandes agglomérations de Beni conquises par les FARDC pour la sécurisation des populations.
La solution aux conflits dans cette partie du territoire n’est pas seulement militaire. Elle est aussi politique, économique, diplomatique et sanitaire avec la maladie à virus Ebola. J’utilise toutes les cartes à ma disposition pour apporter des réponses appropriées à chacun de ses défis. Les récents événements à Beni notamment l’attaque du siège de la MONUSCO ne m’ont pas laissé indifférent. Je déplore et condamne le recours à la violence. La MONUSCO n’a pas vocation à rester indéfiniment en RDC. Elle a été d’un pré- cieux apport dans les efforts pour la pacification de la RDC depuis bientôt 20 ans (…). J’ai dit au Secrétaire Général de l’ONU notre sentiment de gratitude et notre volonté de procéder graduellement à un redéploiement des effectifs, prélude d’un départ concerté, organisé et structuré de la MONUSCO. Une évaluation sera faite chaque année pour aboutir au transfert des responsabilités de la MONUSCO vers les FARDC.
En ce qui concerne la Brigade d’intervention, je souhaite que le Conseil de Sécurité renforce la relation de la Brigade avec la MONUSCO pour notamment contribuer à la protection des civils comme l’ensemble de la MONUSCO.
Honorables Députés et Sénateurs
Les résultats des dernières élections nous ont placés dans une position inédite en ce que le peuple a élu un Président de la République issu de l’opposition alors qu’il a confié la majorité parlementaire à l’ancienne majorité au pouvoir.
Nous avions donc l’obligation de tirer les conséquences de cette volonté populaire et de mettre en place un système de gestion du pouvoir qui nous garantisse la stabilité en vue de relever ensemble la tâche immense de la construction de ce pays continent. C’est ainsi que nous nous sommes employés, avec mon prédécesseur et nos équipes respectives, à réfléchir à la mise en place d’abord d’un Programme commun ; ensuite, d’une équipe gouvernementale qui se charge au quotidien de la mise œuvre dudit programme (…) qui puisse être en mesure de rencontrer la volonté du changement et de rupture majoritairement exprimée par le peuple.
Il y a quelques jours, dans cette même salle, l’Assemblée nationale a approuvé ce Programme du Gouvernement. L’homme en est le point central. Car, pour moi, la plus grande ressource de notre pays, c’est son capital humain (…). Je vous suis reconnaissant pour l’investiture du Gouvernement dont la composition de celles et ceux qui animent les différents portefeuilles ministériels, tient compte du besoin de renouvellement, de la nécessité de garantir la représentation féminine et des jeunes, de la représentativité nationale ainsi que de la prise en compte des personnes vivant avec handicap (…).
Pour la première fois, même si je ne suis pas totalement satisfait, le taux de représentation du genre atteint 18%. Ceci n’est qu’un exemple de notre volonté et de notre détermination à parvenir à une parité effective telle que le prévoit la Constitution. Je voudrais, dans cet ordre, saluer vivement l’élection à la tête de l’Assemblée nationale d’une femme de valeur, en la personne de l’Honorable Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi.
Elle incarne aussi le visage de l’alternance (…).
Comme vous pouvez le voir, répondre aux défis de notre jeunesse est la plus grande tâche de notre Gouvernement. Aujourd’hui, notre pays est classé parmi les 5 pays qui comptent le plus grand nombre de pauvres dans le monde. Je veux que nous puissions nous donner l’objectif d’en finir avec cette réalité (…).
Investir dans la jeunesse, nous permettra d’assurer une transition démographique avant l’atteinte du dividende démographique. Ce qui nous permettra d’entrer dans un cercle vertueux.
Honorables Députés et Sénateurs,
Cette première année de mon mandat a été marqué par l’installation des institutions Président de la République, Assemblée Nationale, Sénat, Assemblées provinciales et Gouvernements provinciaux. Je ne vais pas vous rappeler ici que les animateurs des entités municipales, urbaines et locales sont demeurés les mêmes. Et leur remplacement par l’organisation des élections s’impose. Mais en attendant, il faudra envisager une mise en place concertée et provisoire. Il y a eu plusieurs allégations quant à la manière dont les contentieux électoraux ont été gérés par les différentes instances judiciaires. C’est pourquoi j’avais demandé au Procureur général de la République d’ouvrir une enquête quant à ce.
Ces mêmes allégations de corruption ont émaillé à la fois les élections des Gouverneurs et des Sénateurs. Que ce soit au niveau de la gestion du contentieux électoral et du mode des scrutins, il y a eu des questionnements. Ne nous voilons pas la face. Vous et moi, nous sommes conscients qu’il y a de choses qui ont choqué la conscience collective. Et que nous devons absolument corriger.
C’est pourquoi, au-delà de nos clivages politiques, le moment n’est – il pas venu d’engager un débat sur l’efficacité du mode de désignation des Gouverneurs des provinces qui soient investis de toute la légitimité nécessaire pour s’atteler à la tâche de développement de leurs entités ?
L’effervescence observée ces derniers jours avec le foisonnement de motions de défiance au niveau des provinces m’inquiète sérieusement. Cela constitue les germes de déstabilisation des provinces. Cela devient encore plus grave quand ça porte sur des provinces à problèmes sécuritaires. Comment, dans ces condi- tions, deux mois seulement après la mise en place de ces institutions, faire face aux défis de leur stabilité ?
Tout en invitant les animateurs des institutions provinciales tant au niveau législatif qu’au niveau exécutif d’observer leurs prérogatives dans le respect des lois de la République, ils doivent s’abstenir de tout acte qui puisse bloquer le bon fonctionnement des provinces. De même, Honorables Députés et Sénateurs, ne devons-nous pas nous interroger sur les avantages du rétablissement du deuxième tour de l’élection présidentielle de manière à ce que le vainqueur puisse être revêtu de la légitimité suffisante pour appliquer sa vision, partant d’une posture de rassemblement et être comptable devant le peuple ?
Honorable Députés et Sénateurs,
Le 18 février 2020, notre Constitution totalisera 14 ans depuis sa promulgation.
Cette Constitution a été le fruit d’un consensus laborieusement obtenu après des années de guerre. Elle est le fruit de notre volonté commune de bâtir, au cœur de l’Afrique, un État de droit et une nation puissante et prospère, fondée sur une véritable démocratie politique, économique, sociale et culturelle (…). C’est pourquoi, nous veillerons, vous et moi, à ce que personne ne touche à des dispositions intangibles ou verrouillées. Nous sommes tous directement ou indirectement touchés par la question de la double nationalité. Beaucoup de nos membres de famille, nos amis ont acquis d’autres nationalités pour diverses raisons.
Depuis le moratoire que l’Assemblée nationale a adopté sous la Présidence de l’Honorable Vital Kamerhe, aucune initiative courageuse n’a été prise à ce jour pour régler définitivement cette question. J’ai instruit la Direction générale de migration (DGM) pour que tous nos compatriotes qui ont acquis une nationalité étrangère puissent revenir librement au pays et obtenir le visa aux postes frontaliers (…).
J’en appelle ici à des réflexions approfondies pour nous permettre de résoudre définivement cette question et de nous adapter à l’évolution du monde.
Honorables Députés et Sénateurs,
Je me réjouis de la collaboration institutionnelle et du climat serein qui caractérise les échanges entre différents chefs d’institutions de deux Chambres parlementaires, dirigées, de main de maitre, par Mme Jeannine Mabunda Mudiay et M. Alexis Thambwe Mwamba. Je voudrais féliciter l’Assemblée nationale pour la célérité avec laquelle elle a travaillé pour l’adoption du Programme du Gouvernement à 419 députés sur 500.
Cela veut dire que même certains opposants que je salue en passant ont adhéré au Programme de notre Gouvernement. Peut-être il fallait une femme à la tête de l’Assemblée nationale pour atteindre un tel score.
Il existe un fossé entre les attentes légitimes de notre peuple et les prérogatives constitutionnelles dévolues aux députés nationaux. Je suis conscient de vos dif- cultés en ce que la population dont vous êtes l’émanation attend de vous des routes, des écoles, des frais funéraires, des frais de mariage, des frais de subsistance, etc.Il est nécessaire que nous puissions, sans entraver les prérogatives des uns et des autres, trouver des mécanismes pour créer une synergie Gouvernement – Parlement de sorte que vous puissiez être associés aux concrétisations de nos projets dans vos circonscriptions respectives. Je pense à la pratique, à l’époque, où les parlementaires bénéficiaient d’une dotation raisonnable pour répondre, un tant soit peu, aux besoins de leurs bases respectives pendant les vacances parlementaires.
La fonction de parlementaire est noble et prestigieuse (…).
Des lois, nous en avons beaucoup. Il est temps que nous puissions tous nous assurer qu’elles s’appliquent strictement. Je souhaite donc que dans le cadre de la Commission suivi et évaluation, vous puissiez régulièrement évaluer nos politiques publiques en vue de nous assurer qu’elles produisent des effets escomptés.
Cette recommandation vaut aussi pour la Chambre Haute qui a la mission de relayer les attentes de nos provinces et la relecture de nos lois (…). Si le Gouvernement constitue l’émanation de l’Assemblée nationale, force est de constater que la plupart des institutions d’appui à la démocratie doivent s’adapter à la Loi, c’est – à – dire procéder au renouvellement de leurs animateurs.
Honorables Députés et Sénateurs,
L’alternance politique intervenue dans notre pays a été opérée dans un contexte économique peu favorable tant au plan interne qu’externe.
Au plan externe, la guerre commerciale entre les principales économies avancées ainsi que les tensions géopolitiques ont déterminé le ralentissement synchronisé de la croissance économique mondiale. Au plan interne, la persistance de l’insécurité à l’Est et l’apparition de l’épidémie à Virus Ebola ont affecté l’activité économique en RDC. En effet, c’est en raison de ces pesanteurs externes et internes que la croissance de l’activité économique a connu un infléchissement en 2019 par rapport à 2018. Les estimations, sur la base de réalisations de production à n septembre 2019, la situent à 4,6 % contre 5,8 % en 2018. Toutefois, ce niveau de croissance de- meure supérieur à celui de la moyenne africaine au Sud du Sahara estimée à 3,2%. S’agissant de l’évolution du coût de la vie, l’année 2019 devrait se terminer par une hausse modérée du niveau général des prix, soit 4,3 % au niveau national contre 7,7% en 2018.
Sur un autre plan, l’exécution du budget de l’État, arrêtée le 10 décembre 2019, dégage des recettes de 6.614 milliards FC contre des dépenses de 7.246 milliards FC. Il en résulte un dé cit cumulé de 632 milliards FC. Je tiens à relever un changement important de la Politique Budgétaire depuis l’avènement du nouveau gouvernement à dater du 26 août 2019. Grâce à une bonne maitrise du Budget, le déficit mensuel, établi en moyenne à 53 milliards FC, entre janvier et le 10 septembre 2019, est passé à 31,5 milliards FC. Par ailleurs, plusieurs mesures déterminantes ont été prises dans le sens d’un redéploiement des dépenses publiques. Il en est ainsi de la gratuité de l’éducation de base en droite ligne de notre vision, à savoir le Peuple d’abord, de la poursuite du programme social de 100 jours ainsi que de l’introduction du financement du déficit par les bons du trésor. Ces efforts, qui vont se poursuivre sans désemparer, traduisent la volonté politique de procéder à l’assainissement de l’environnement budgétaire.
Dans la même lignée, les discussions engagées avec les Institutions de Bretton Woods, notamment le FMI, ont abouti à la conclusion d’un accord ad référendum sur la mise œuvre du Programme de Référence autrement dit Programme-Test. Ce dernier va s’étaler d’octobre 2019 comme point de référence à n mai 2020. D’ores et déjà, les deux principales actions demandées à la RDC ont été réalisées. Il s’agit, d’une part, de l’augmentation des réserves internationales par le transfert dans les comptes ad hoc de 160 millions USD provenant des dépôts en devises des banques commerciales, d’autre part, il y a lieu de mentionner de la réalisation de l’excédent budgétaire de 122 milliards FC contre un niveau programmé de 94 milliards FC (…).
La réalisation de ces deux actions offre l’opportunité à la RDC d’accéder, d’ici à n décembre de cette année, au déboursement de la Facilité de Crédit rapide d’un import de 368 millions USD. Cette facilité concerne l’appui à la Balance des paiements en vue de l’amélioration de nos réserves internationales, lesquelles passeront de 800 millions USD à 1, 2 milliards USD.
Sous mon impulsion, le Gouvernement s’engage à assurer le succès du programme de référence à travers le respect tant de ses repères quantitatifs que structurels (…).
Le problème de fond de l’économie congolaise se situe au niveau de l’augmentation durable des recettes dont je fais une priorité nationale impérative : tout sera mis en œuvre pour juguler la fraude et l’évasion fiscale, engager une lutte sans merci contre la corruption et le coulage des recettes.
La mise sur pied au plus tard en juin 2020 de la chaîne de la recette, à côté de celle déjà existante de la dépense, s’inscrit dans ce cadre. Plus précisément, toutes les opérations en matière de mobilisation des recettes doivent être numérisées et digitalisées.
Pour atteindre aussi les 10 milliards USD, sinon les dépasser, nous allons aussi élargir l’assiette fiscale en ramenant tout ce qui est dans le secteur informel dans le secteur formel. Il n’est pas acceptable que dans la plupart des villes de la République Démocratique du Congo, en commençant par Kinshasa, qu’on voit des immeubles sans autorisation de bâtir et sans payer l’impôt foncier (…). Une autre stratégie de sécurisation des revenus publics, c’est de réorganiser le système bancaire à travers le pays pour que tous les paiements dus à l’Etat passent par les banques commerciales. Et dans ce contexte, j’entends créer une connexion entre les Banques commerciales, la Poste et la Caisse Générale d’Epargne du Congo (CADECO).
Nos réflexions nous guident vers une Autorité nationale des revenus, une forme de Guichet unique permettant le prélèvement d’impôts et taxes de toutes nos régies nancières. L’amélioration de la gouvernance dans le secteur extractif est d’une exigence absolue pour stimuler la mobilisation accrue des recettes. Seules les exonérations prévues par la Loi seront admises.
C’est de cette manière que notre pays arrivera à réaliser le budget de 10 milliards USD en 2020, en comptant d’abord sur la mobilisation de ses ressources internes et subsidiairement aux appuis budgétaires lesquels ne sont pas pérennes. (…)
Honorables Députés et Sénateurs,
J’ai entendu des gens qualifier ce Budget d’utopique, d’irréaliste et de trop am- bitieux. Je ne suis pas d’accord avec eux. Car, pour un Grand Congo, il faut une grande ambition. Ce n’est pas en maintenant un Budget de 4 milliards USD que nous pouvons changer ce rapport à la pauvreté dont j’ai parlé. Comment, dans ce cas, les gens peuvent-ils s’étonner que le Gouvernement pro- pose un Budget de 10 milliards USD avec 80 millions de Congolais ? (…).
Je suis au courant de la persistance des pratiques de corruption et des réseaux de prédation et de fraudes massives qui occasionnent des détournements et des manques à gagner au Trésor public. Tous ces réseaux seront démantelés. Et je serai intraitable dans la lutte contre la corruption (…).
Honorables Députés et Sénateurs,
Il n’est un secret pour personne que pour attirer les investissements nationaux et étrangers, il faut l’amélioration du climat des affaires. Ceci concerne même les PME, les entrepreneurs qui sont régulièrement victimes des tracasseries, de harcèlement fiscal, des contrôles intempestifs, des convocations permanentes par des organes non attitrés. A ceux-ci s’ajoutent une multitude des services aux postes frontaliers de notre pays. J’étais étonné d’apprendre que dans certaines frontières, il y a de dizaines des services alors que la Loi les limite à 4.
En outre, on retrouve même beaucoup de barrières sur toutes les routes d’intérêt national ainsi que sur des routes de desserte agricole. Toutes ces barrières doivent être supprimées immédiatement. C’est dans ce contexte que j’envisage très prochainement la création d’une Cel- lule du Climat des Affaires.
Honorables Députés et Sénateurs,
Dans le cadre de l’élargissement de l’assiette fiscale, j’entends impulser la ré- forme du secteur foncier par la numérisation et la modernisation du cadastre congolais, source des conflits devant les Cours et Tribunaux et de sous-évaluation des recettes de l’Etat (…).
Dès mon arrivée aux responsabilités, j’ai clairement indiqué que la lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics serait la priorité des priorités.
C’est dans cette optique que le Gouvernement devra mettre en place des struc- tures appropriées devant, de manière permanente, s’atteler à cette tâche indis- pensable. Le Gouvernement devra conséquemment, et à ce titre, multiplier les efforts afin de renforcer les mécanismes de vérification, de contrôle et de surveillance dans les secteurs enclins à la corruption. Aussi, dans les prochaines semaines, souhaiterais-je voir se matérialiser, l’option de création d’une structure judiciaire, voire même d’une juridiction spécialisée dans la lutte contre la corruption, la fraude scale, le blanchiment des capitaux ainsi que le détournement des deniers publics (…).
Honorables Députés et Sénateurs,
Notre économie, en plus d’être extravertie, dépend à plus de 80% du secteur minier. C’est pourquoi, dans le but de diversifier notre économie, j’ai répété à maintes reprises, d’assurer le primat du sol sur le sous-sol, en d’autres termes, de l’agriculture sur les mines.
J’ai adopté une stratégie à plusieurs variantes. Mais qui oscillent toutes autour de la mise en place des Zones Economiques Spéciales regroupées dans 6 Espaces Industriels dont le Gouvernement vient d’adopter la Création. Il s’agit de :
- la Zone Industrielle de l’Espace Kinshasa (…);
- la Zone Industrielle de l’Espace Kasaï (…);
- la Zone Industrielle de l’ancienne province du Katanga ;
- la Zone Industrielle du Grand Kivu ;
- la Zone Industrielle de l’ancienne province Orientale ;
- la Zone Industrielle de l’ancienne province de l’Equateur.
Il est incompréhensible que nous puissions avoir 80 millions d’hectares des terres arables et 40 millions d’hectares de terres irrigables et que nous importions plus de 85% de produits pour la consommation de nos populations. Et d’avoir de millions de familles et d’enfants malnutris (…).
Nous avons les terres qui peuvent résorber deux fois le déficit alimentaire mondial et nourrir deux milliards de personnes. Nous avons une pluviométrie avantageuse, le majestueux fleuve Congo, long de 4.700 KM, qui coupe le pays en deux comme un grand boulevard. Nous avons les lacs parmi lesquels le Lac Tanganyika, le plus poissonneux du monde. Nous avons des grandes rivières, des ruisseaux et des cours d’eau. Et d’après une étude réalisée par le PNUD, 76.000 villages peuvent se suf re en hydroé- lectricité (…).
Honorables Députés et Sénateurs,
En ce qui concerne les Mines, j’aimerais rappeler à la Représentation nationale que nous avons, depuis l’année dernière, un nouveau Code minier dont l’objectif principal est d’assurer que les Congolais soient les premiers bénéficiaires de leurs ressources. J’entends pérenniser cette loi minière. Avec le Gouvernement, nous allons nous assurer que les craintes des entreprises minières exprimées après la publication de ce Code soient prises en compte pour que de manière claire, nous tous, nous nous engagions sur une même voie.
Notre priorité dans ce secteur, c’est non seulement d’extraire et d’exporter les minerais, mais c’est aussi de leur donner une plus-value avant leur exportation à travers la transformation locale. Ceci exige l’installation des entités de traitement et de l’énergie (…).
Honorables Députés et Sénateurs,
Combien d’entre nous peuvent dire avec certitude la valeur du potentiel minier de la RDC, la valeur de notre potentiel en hydrocarbures, la valeur de notre potentiel forestier ?
C’est pourquoi, il est temps que le Gouvernement de la République amorce la certification de nos potentialités en minerais, en hydrocarbures et en ressources forestières pour que nous soyons, comme le Brésil, capable de connaître la valeur de nos réserves qui doivent correspondre aux titres à octroyer aux différents investisseurs.
Aujourd’hui, il existe un dysfonctionnement dans le secteur de l’exploitation minière artisanale. Pour y remédier (…), je veillerai à ce qu’une attention particulière soit accordée au non recours des enfants et femmes enceintes comme main-d’œuvre des exploitants artisanaux. Cette expérience sera étendue à toutes les zones d’exploitation minière à travers le pays.
C’est pourquoi, j’enjoins au Gouvernement que les Zones d’exploitation artisanale soient clairement délimitées pour protéger les intérêts des populations autochtones, sans léser les intérêts des exploitants industriels.
Dans le cadre de la promotion de l’entreprenariat local, nous nous félicitons de la promulgation de la Loi sur la sous-traitance, instrument approprié pour la promotion des PME et PMI congolaises (…). Pour aider davantage les entrepreneurs congolais à être compétitifs dans ce nouveau cadre, des instructions seront données au Gouvernement pour la création d’un fonds de garantie devant couvrir leurs risques d’investissement. Il faudra que l’on sache que les ressources naturelles sont épuisables et non renouvelables. Ce qui exige une gouvernance rationnelle et une planification dans le temps. Car, les générations futures ont le droit de bénéficier du résultat de cette exploitation, longtemps après l’épuisement de celle-ci.
Il doit exister la vie après les mines. C’est pourquoi les produits de l’exploitation minière doivent servir à la diversification de l’économie et au développement durable. Voilà pourquoi, l’investissement dans le secteur agricole doit nous intéresser car, non seulement il va générer des milliers d’emplois mais aussi il va contribuer à l’amélioration de vie de plus de 75% de population qui vivent dans les milieux ruraux.
Ce secteur est aussi le grand pourvoyeur des matières premières à l’industrie agroalimentaire, nos produits devant être transformés localement (…).
Honorables Députés et Sénateurs
Après la promulgation de la Loi N°014/011 du 17 juin 2014 consacrant la libéralisation du secteur de l’électricité, plusieurs opérateurs privés ont manifesté leur intérêt pour le secteur de l’énergie et certains d’entre eux développent déjà des projets probants notamment SYCOHYDRO qui construit la centrale hydroélectrique de BUSANGA (240 MW) dans le Lualaba et GEA SOLAR RDC qui développe la centrale photovoltaïque de Kolwezi avec 500 MW. A l’instar des projets SOMBWE de 200 Mégawatts et TEMBO POWER de 70 MW dans le Grand Katanga ainsi que Great Lakes Energy à Kinsuka de 900 MW, je tiens ici à encourager plusieurs autres de nos compatriotes à s’investir, dans le cadre des Partenariats Publics Privés (PPP), dans ce secteur économique libéralisé (…).
A ce jour, je tiens à vous préciser que le Ministère des Ressources Hydrauliques et Electricité s’apprête à lancer les activités de l’Autorité de Régulation de l’Elec- tricité (ARE) et celles de l’Agence Nationale des Services Energétiques en mi- lieux Rural et Périurbain (ANSER).
En ce qui concerne l’énergie solaire, il y a lieu de préciser qu’un accord de financement est en cours de finalisation avec le Gouvernement Indien pour la construction de trois centrales à Mbandaka (10 MW pour 24,5 millions USD), à Lusambo (10 MW pour 25 millions USD) et à Karawa (10 MW pour 25,5 millions USD) (…). Quant au secteur du gaz naturel, la spécificité que présente ce secteur, en général, et le risque de catastrophe naturelle liée à une éventuelle fuite de gaz méthane rendent le dégazage du lac Kivu plus que nécessaire. Ceci offre une opportunité supplémentaire de production de l’électricité que nous devons saisir.
Les études de faisabilité conjointement menées avec les Ministères des Ressources Hydrauliques et Electricité, des Hydrocarbures et les partenaires KIVU POWER et EPPM sont déjà entamés et promettent d’aboutir à la production d’environ 30 MW.
PERENCO a fait une offre de production de 200 MW d’électricité à partir du gaz naturel à Muanda. De quoi alimenter le Port en eaux profondes de Banana, la ville de Muanda ainsi que certaines mines du Katanga (…).
Je me réjouis de la signature entre Congo Airways et Airbus pour l’acquisition de deux aéronefs neufs de type A 220-300 de 132 places chacun, deux aéronefs de type E-175 de 76 places chacun avec la société brésilienne Embraer et de deux aéronefs de type ATR 42-600 de 48 places chacun auprès de la société franco- italienne destinés à la desserte domestique essentiellement pour le désenclavement des provinces nouvellement créées. Ce qui porte à un effectif total de huit avions neufs qui devront s’ajouter à la flotte existante de la compagnie nationale. La première livraison interviendra en décembre 2020 (…). Dans le même ordre d’idées, nous devons agrandir et moderniser notre réseau ferroviaire pour permettre une plus grande mobilité des personnes et des marchandises.
Honorables Députés et Sénateurs,
J’ai suivi avec une particulière attention le débat sur la nécessité ou non de la construction du Port en eaux profondes à Banana tout comme celui de l’opportunité ou pas de jeter un Pont – Route – Rails reliant notre pays à la République du Congo sœur, avec comme connexion de Kinshasa par rails jusqu’à Ilebo ouvrant la voie vers l’Afrique du Sud.
Ce contrat a été signé dernièrement en Afrique du Sud, par Madame la Vice- Première Ministre, Ministre du Plan et son homologue congolais de Brazzaville. Il a été précisé, à l’occasion de cette signature, que le lancement des travaux de Banana vont intervenir avant ceux du Pont – Route – Rails Kinshasa – Brazzaville ou tout au moins démarrer de manière concomitante.
Dans ce contexte, la construction de la Route asphaltée Muanda – Boma, totalement financée par la RDC, constitue une première étape de ce projet du Port de Banana.
Honorables Députés et Sénateurs,
Après la première alternance démocratique du pouvoir, il était apparu urgent, devant les attentes de changement de notre peuple et de l’investiture d’un nouveau Gouvernement, de concevoir et de lancer un programme intérimaire de réhabilitation et de modernisation des infrastructures physiques et sociales.
En ce qui concerne le secteur des Infrastructures Routières d’intérêt général, l’intervention de l’Office des Routes a bénéficié à toutes les 26 provinces de la République. Les actions sur les routes ont permis de supprimer des bourbiers en vue de la remise en état de praticabilité des routes sur un linéaire global de 2.830 Km répartis sur 46 axes.
L’Office des Routes s’est vu doté, pour la première fois depuis très longtemps d’un financement dans le cadre du programme des 100 jours, qui lui a permis de réhabiliter certaines routes devenues impraticables, avec comme conséquence la réduction des coûts de transport et des denrées alimentaires (…).
Honorables Députés et Sénateurs,
Sur le plan de l’Education, l’homme congolais est au centre de ma politique. Cet homme doit être formé afin qu’il soit un véritable agent de développement. L’accès à l’éducation, à cause de son coût, a entrainé un taux de déscolarisation très élevé des jeunes Congolais.
Pour palier à cette difficulté, j’ai ordonné la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement primaire dans les établissements publics, et ce, conformément à l’article 43 de la Constitution.
La gratuité de l’enseignement primaire consiste en la suppression de tous les frais de scolarité payés par les parents. Il s’agit du minerval, d’assurance scolaire, de bulletins, d’identification des élèves et des frais de test national de fin d’études primaires. Tous ces frais ont été totalement pris en charge par l’Etat (…).
C’est ici l’occasion, Honorables Députés et Sénateurs, de vous informer que cette mesure de gratuité a permis de remettre sur le chemin de l’école environ 2.500.000 enfants en âge de scolarité jadis exclus du système éducatif.
Pour palier à l’insuffisance des écoles et contenir l’afflux des élèves dû à la mise en œuvre effective de la gratuité de l’enseignement primaire, le programme du Gouvernement prévoit la construction et l’équipement de 10.000 salles de classe opérationnelles dans les premiers mois de 2020 (…).
Il sied de signaler que dans le cadre du programme des 100 jours, sur 150 écoles prévues, 132 sont totalement achevées, dont l’institut Mokengeli que j’ai inauguré, de façon symbolique, et lancé la rentrée scolaire 2019-2020.
Honorables Députés et Sénateurs,
J’étais conscient, comme tout le monde, du risque énorme que représentait la mise en œuvre de cette importante réforme inscrite dans notre Constitution depuis 2006.
Mais, j’ai décidé que l’heure était venue de concrétiser cette volonté du constituant (…). Je suis aussi préoccupé par les conditions infrahumaines dans lesquelles nos enfants étudient et vivent dans les universités. Cette situation n’est pas de nature à favoriser l’émergence d’une élite de qualité. C’est ainsi que j’instruis le Gouvernement à prendre toutes les mesures pour améliorer les conditions de vie et de travail des étudiants ainsi que de s’occuper de l’amélioration des conditions sociales des professeurs d’universités et Instituts supérieurs sans oublier le corps scientifique et administratif.
Concernant le secteur de la santé, le programme de 100 jours a permis d’acquérir douze containers de matériel médical et de médicaments essentiels qui seront bientôt distribués dans toutes les 26 provinces de la République (…).
Honorables Députés et Sénateurs,
Comme vous venez de le constater, notre pays est engagé depuis le 24 janvier 2019 sur la voie effective de son développement. J’ai indiqué ce jour-là les défis de différents ordres qui se posent à nous tant sur le plan sécuritaire, social, judiciaire, démographique, économique, etc. Pour faire face à ces défis, j’en ai appelé à la mobilisation de toutes nos intelligences et toutes nos ressources et, en plus de nous, celles des autres (…). Notre pays depuis plusieurs années, a toujours été présenté sous son plus mauvais visage avec la guerre, les viols et toute la cohorte des malheurs. Bref, un trou noir. Peu de ceux qui parlaient du Congo à l’extérieur ont fait attention à tous nos héros silencieux qui trouvent des solutions de survie aux problèmes les plus complexes.
C’est pour promouvoir notre nouveau visage, notre nouveau contexte que je parcours le monde. Aujourd’hui, la voix du Congo est entendue. Notre vision pour les questions environnementales et énergétiques est connue.
A ce sujet, j’œuvre et milite pour un Congo qui gagne, un Congo qui rayonne.
Il n’est plus question de parler du Congo sans le Congo. Il n’est plus question de compter sur le potentiel du Congo sans les congolais et sans en payer le prix.
Dans chacun de mes voyages à l’étranger, j’ai rappelé la position stratégique et le rôle de la gâchette, évoquée avec raison par Frantz Fanon, que doit jouer la RDC dans le développement de l’Afrique.
Je voudrais rappeler que chacun de mes déplacements est dicté par des impératifs nationaux (…). Je considère donc mes déplacements comme le prix à payer pour redorer l’image de notre pays; consolider les relations avec nos voisins conformément à notre principe sacro – saint de porte ouverte et de bon voisinage; reprendre le programme avec les institutions de Bretton Woods; relancer notre partenariat stratégique avec les Etats Unis d’Amérique; redynamiser la coopération avec l’Union européenne ; réchauffer nos relations bilatérales avec la Belgique ; consolider nos rapports privilégiés avec la France ; établir des rapports économiques avec l’Allemagne, pays qui veut être le leader dans la fabrication des véhicules électriques et dont le Cobalt et le Lithium de la RDC constituent l’une des matières premières. La Russie, la Serbie, le Japon que j’ai récemment visités veulent tous établir avec la RDC un partenariat gagnant-gagnant. J’envisage également maintenir nos rapports bilatéraux avec le Royaume-Uni, le Vatican, la Chine et l’Inde, et tant d’autres pays où je me rendrai prochainement. A travers notre continent, en commençant par nos voisins, je n’ai ménagé aucun effort pour consolider nos liens traditionnels et fraternels. Je me suis rendu dans plusieurs pays africains.
C’est ainsi que je me suis personnellement rendu dans 8 des 9 pays limitrophes pour partager mon Plan de rétablissement de la Paix, afin qu’à travers l’intégration économique, nous puissions assurer la stabilité et le développement de la sous-région.
N’est-ce pas que les anciens belligérants de la deuxième guerre mondiale sont devenus les meilleurs partenaires, les meilleurs alliés au sein de l’Union Européenne parce qu’ils ont signé la paix des braves et ont identifié les zones d’intérêts communs (…). Sous notre facilitation commune avec le Président Joao Lourenço de l’Angola, un mémorandum d’entente a été signé entre le Rwanda et l’Ouganda en date du 21 août 2019 à Luanda pour mettre n au con it qui couvait entre ces deux pays frères.
Je m’en félicite sincèrement et je crois que c’est un signe de maturité dont l’Afrique a besoin. Aux problèmes africains, des solutions africaines.
Aussi, eu égard au développement croissant des échanges commerciaux entre le Congo et les pays de l’Afrique orientale, conscient de la nécessité de faciliter la tâche aux opérateurs économiques, j’ai encouragé le Gouvernement à adhérer à la Communauté économique des pays de l’Afrique de l’Est (East African Community).
S’agissant de l’intégration africaine, ma vision a toujours été claire. Il faut y aller par étape en commençant par l’intégration nationale. Ce qui nous oblige à construire des infrastructures pour assurer l’interconnexion de l’ensemble de nos provinces. La deuxième c’est l’intégration économique au niveau de la sous-région avant d’atteindre l’objectif ultime qui est l’intégration de toute l’Afrique.
Mon rêve est celui de voir Cape Town être relié au Caire, Mombassa à Lagos en passant par la RDC. Nous aurons ainsi concrétisé le rêve de nos pères fondateurs panafricanistes (…)
Honorables Députés et Sénateurs,
En rapport avec la lutte contre le réchauffement climatique, la RDC entend réaffirmer ses engagements pour la réduction des émissions de Gaz à effet de serre en tant que deuxième poumon de l’humanité après l’Amazonie. Raison pour laquelle, elle participe à la COP25 en cours en Espagne.
Le dialogue sur le climat doit tenir compte des difficultés qu’éprouvent les pays détenteurs des réserves de carbonne à faire face à la menace quasi permanente de la destruction des forêts, amplifiée par la pauvreté des masses paysannes. Des mesures compensatoires doivent ainsi être adoptées par les parties prenantes.
La plus grande menace de l’humanité, c’est le changement climatique dû à la pollution. Et la RDC est une grande partie de la solution à ce grand défi qui guette la planète. Notre pays est en effet un grand espoir pour l’humanité. Nous devons en être conscients et élaborer des politiques conséquentes (…). Au regard de l’énorme contribution des forêts congolaises à la préservation de la planète, c’est une grande injustice à l’égard de notre pays qui doit cesser.
Point n’est besoin de rappeler que dans ce combat contre le changement climatique, la RDC dispose d’autres atouts non moins importants. Il s’agit des énergies propres, non polluantes et renouvelables. Ici, je fais allusion à Inga et à d’autres sources énergétiques essaimées à travers tout le territoire national.
Bien plus, notre pays dispose des premiers gisements des principales composantes de la voiture électrique pour remplacer le moteur à combustion.
Enfin, permettez-moi de dire qu’il est inadmissible que notre coltan, tant convoité, puisse causer la mort des Congolais et la prospérité des industriels (…). Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
Honorables Députés et Sénateurs,
Les années qui viennent vont voir les conséquences du changement climatique engendrer des conditions météorologiques extrêmes et feront peser une grosse pression sur nos éco-systèmes. Ce changement aura des conséquences indirectes sur les champs de notre social, de notre économie, de notre politique et de notre sécurité.
Les conditions climatiques extrêmes pourront menacer les récoltes et augmenter les destructions d’infrastructures, amener des inondations et des maladies infectieuses. Ce sont là des possibles défis à venir si déjà aujourd’hui nous ne faisons rien. Il est urgent de prendre des mesures fortes pour changer nos modes de vie si nous ne voulons pas être demain les victimes d’une situation sans issue.
Le Gouvernement est encouragé à proposer les voies et moyens pour que nous fassions face à cette nouvelle donne qui s’impose à nous en tant que Nation (…).
Honorables Députés et Sénateurs,
L’alternance pacifique n’est pas la seule bonne nouvelle de l’année 2019. Cette année a été aussi pleine d’autres bonnes nouvelles. Malgré notre situation difficile, le Congo produit de champions tant sur le plan continental que mondial. Je voudrais, pour exemple, vous citer :
- L’Archevêque de Kinshasa, Fridolin Ambongo Besungu qui a été créé Cardinal (…). Cette élévation concourt à l’élévation de l’image de marque de la RDC.
- L’Honorable Présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi, a été primée à Paris « Femme d’influence politique pour l’année 2019».
- J’ai aussi eu le privilège d’assister à la remise du prix HIDEYO NAGUSHI à notre Expert épidémiologiste, Dr Muyembe Tamfum à Tokyo en présence de l’Empereur NARUHITO pour ses recherches dans la lutte contre les maladies tropicales (…). Dans ce même ordre, je voudrais féliciter, je m’en excuse en avance, la Première Dame, mon épouse Denise Nyakeru Tshisekedi, pour sa désignation par les Nations Unies comme «Championne Mondiale de la Prévention de la Violence sexuelle liés aux conflits. »
Avec fierté, nous avons célébré la victoire de nos Léopards Basketball, «Vainqueurs de la Finale du premier Championnat africain de Basketball» (…). Notre compatriote, Junior Ilunga Makabu, a été sacré « Champion du monde de Boxe » dans la catégorie des lourds légers, l’un des prestigieux titres dans cette discipline sportive.
Le jeune Pascal Kanik, a défendu les couleurs de la RDC en remportant, grâce à son application « SchoolApp», le « Prix SeedStars » dans la catégo- rie Ed-Tech du concours mondiale de startups œuvrant dans le digital.
Madame Sandrine Ngalula Mubenga pour le prix lui octroyé à la suite de ses recherches en énergie renouvelable et système photovoltaïque. Elle est professeure à l’Université de Toledo aux Etats-Unis.
Enfin, je n’ai pas eu l’occasion de le saluer l’année dernière. Je tiens aussi à saluer l’action du Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix 2018, avec qui j’ai eu des échanges sur la nécessité de combattre toutes les formes de violences faites aux femmes.
La liste est longue. Je ne saurai énumérer tous nos champions (…).
Je souhaite que l’année de nos 60 ans d’indépendance soit une année de succès pour chacun de nous. Il nous faut, dès maintenant, nous remettre en question.
Je décrète 2020, l’Année de l’Action. L’année du combat contre la pauvreté, l’année de la renaissance, l’année de la paix, l’année de la justice pour tous.
Pendant que tout le monde se soucie de la réhabilitation des voies terrestres, souci que je partage, du reste, je voudrais attirer l’attention de tout le monde sur le plus grand boulevard dont dispose notre pays, le majestueux fleuve Congo et ses af uents, qui offrent 15.400 Km de voies navigables qui nécessitent dragage et balisage (…).
Depuis le début de cet exercice, j’ai partagé avec vous les premières actions de ma vision pour notre pays. La première passation pacifique du pouvoir nous offre une opportunité pour repenser notre organisation et renouer notre contrat social. Pour y parvenir nous devons restaurer la paix sur toute l’étendue de notre territoire. Et avec nos forces armées et de sécurité nous nous y attelons nuit et jour.
J’ai l’ambition de faire de notre armée, une armée puissante. J’œuvrerai à la doter d’un Budget-programme pour assurer la formation, l’équipement et le casernement tout en améliorant les conditions sociales de ceux qui ont choisi de sacri er leur vie pour la sauvegarde de la patrie.
Je vais rendre plus viable et plus effective la décentralisation territoriale (…).
Je veillerai à l’amélioration du climat des affaires par la mise en place d’une institution de suivi des indicateurs (…). Activement nous devons combattre la corruption qui prive notre pays de beaucoup de ses ressources. De ce point de vue, je voudrais inviter tous les responsables publics à être exemplaires et dignes (…). L’année qui s’ouvre sera le témoin de la reprise de la collaboration avec nos partenaires traditionnelles, l’arrivée massive d’investissements étrangers, résultat de mes récents déplacements.
Avec les mesures que nous avons prises sur tous les plans, je peux dire avec courage que nous sommes sur la bonne voie.
Dans l’unité, dans l’amour, travaillons pour notre réussite collective. Rendons notre pays grand. C’est dans les moments des grands défis que les talents éclosent.
Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo et son peuple. Je vous remercie.