Dans le programme-calendrier de la FIBA-Afrique dont la RDC est souscriptrice, est prévu le tournoi préolympique prélude aux Jeux Olympiques. Depuis le mercredi 13 novembre 2019 se déroule à Maputo, capitale du Mozambique, le tournoi préolympique de basket-ball féminin pour lequel la RDC avait confirmé sa participation depuis des mois par respect de l’Acte d’engagement signé par le ministre national des Sports et Loisirs. Mais cinq jours après le coup d’envoi de cette compétition, l’équipe nationale féminine de basket-ball de la RDC, les Léopards, traîne toujours à Kinshasa, le gouvernement ayant mis, semble-t-il, le dossier y afférent au rancart. Faute de moyens financiers, a-t-on raconté. Ce que contestent certaines personnes, notamment des dirigeants des clubs de basket-ball qui s’insurgent contre cette situation qui s’apparente nettement à ce qui se passait il y a de cela quelques années avec le gouvernement Matata. L’un d’eux qui évolue depuis de très longues années dans ce milieu n’a pas été tendre avec le gouvernement piloté par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, en rappelant d’abord que, « c’est Joseph Kabila, alors Président de la République, qui ordonna au gouvernement Matata la prise en charge par l’Exécutif national, des fédérations sportives nationales longtemps écartées des avantages du Trésor public, parmi lesquelles la Fédération de basket-ball du Congo (FEBACO), au profit de quelques deux ou trois autres fédérations uniquement. Joseph Kabila venait, en fait, de déclencher le processus qui a abouti quelques années plus tard, au sacre des Léopards seniors de basket-ball comme champions d’Afrique ».
Sur sa lancée, le dirigeant, indigné et irrité par tant de cynisme, a déclaré, « apparemment on est rentré à la case de départ. Aujourd’hui avec la nomination et l’installation du nouveau gouvernement, émanation du pouvoir issu des urnes au mois de décembre 2018, on rêvait de continuer sur la même lancée. Mais on se rend à l’évidence que nombre de disciplines sportives, parmi lesquelles le basket-ball, sont rentrées à la situation d’avant les injonctions de Joseph Kabila au gouvernement Matata. Conséquence, comme il y a de cela 3 ou 4 ans, seuls le football et le handball sont prioritairement et particulièrement servis. Le basket-ball, champion d’Afrique, par exemple, qu’on devait sur motiver et propulser pour plus de performances doit de nouveau se prosterner pour bénéficier de ces avantages du Trésor public, qu’on vient d’ailleurs de lui refuser. Alors que, jusqu’à preuve du contraire, l’Etat demeure le sponsor officiel et principal du sport congolais. Et puis, enfin, où sont passés les véhicules promis aux Léopards basket-ball champions d’Afrique par le Président de la République ? C’est eux qui avaient essuyé les larmes de leurs compatriotes qui avaient beaucoup pleuré après l’élimination des Léopards-football en 1/8 de finale de la CAN-Egypte 2019. Une campagne onéreuse qui avait débouché sur le fiasco vécu. Aujourd’hui encore, le doute réapparait avec ce piètre résultat acquis dernièrement face aux Panthères du Gabon. Des millions de dollars américains distribués à des joueurs incapables de redonner le sourire aux Congolais. Ce n’est pas le Chef de l’Exécutif national qui dira le contraire. Refuser les frais de mission au basket-ball pour une compétition internationale officielle et donner une enveloppe consistante au handball pour une vadrouille touristique à travers le continent après un stage en France, c’est injuste et révoltant. Absolument ! ».
Le ministère des Finances en déficit budgétaire ?
Juste après ce débat sur la non-participation des Léopards féminins de basket-ball au tournoi préolympique de Maputo, un agent de l’administration des Sports et Loisirs s’est brièvement exprimé à ce sujet. « On aurait dû prévenir la fédération, car après d’intenses et dures séances d’entraînements de ces filles, vivre pareils désagréments est effectivement révoltant. Mais le problème se situe au niveau du ministère des Finances qui connait un déficit budgétaire caractérisé par son incapacité à satisfaire tous les besoins en raison de l’insuffisance de crédits ». A entendre parler l’interlocuteur du Maximum, « les incessants déplacements du Chef de l’Etat à l’extérieur du pays avec des délégations pléthoriques, couplés à d’autres missions budgétivores des responsables politiques, coutent énormément au Trésor public. Même au football (les Léopards, ndlr), on se plaint », a-t-il conclu. Qu’à cela ne tienne, mais, où est-on allé piocher beaucoup d’argent pour envoyer les handballeurs en villégiature au Cap-Vert ? De un ! De deux, alors que les finances de l’Etat accuseraient un déficit important, et que des Fédérations sportives nationales engagées dans des compétitions internationales peinent à être servies ou sont totalement ignorées par le gouvernement, comment le Trésor public a-t-il pu décaisser un montant faramineux (on parle de 1.000.000 USD) au profit d’une « fédération » (la FECOROLL) qui fonctionne en dehors des textes réglementaires et des normes régissant le sport le sport en RDC ?
Le basket-ball congolais a un nom et un palmarès à défendre. Tout comme certaines disciplines sportives que l’on cherche de nouveau à étouffer. A cause de ce forfait de la RDC au tournoi préolympique de Maputo, on doit s’attendre à des pénalités et, probablement, à des sanctions. Le gouvernement Ilunkamba acceptera-t-il d’assumer et de s’assumer ?
HERMAN