La lutte contre les nuisances sonores, les tapages diurnes et nocturnes, l’insalubrité et le grand banditisme (kuluna) qui a connu un début de mise en oeuvre en fanfares à Kinshasa va-telle se diluer dans la nature comme de la fumée ? Les kinois ont été habitués ces dernières années à des mesures sans application. Parce qu’il n’y a jamais eu de suivi des décisions prises par l’Hôtel de ville. A l’heure actuelle, dans cette mégapole congolaise, siège des institutions nationales, handicapée par sa voirie, mais aussi par l’incivisme de la population dans la gestion des immondices, le gouverneur Gentiny Ngobila Mbaka semblait pourtant avoir trouvé mieux que son prédécesseur, André Kimbuta Yango. Pour que Kinshasa retrouve toute sa splendeur, le locataire de l’immeuble de l’avenue colonel Ebeya a lancé officiellement l’opération « Kin-Bopeto » il y a de cela quelques semaines. Ainsi peut-on voir et lire à travers les 24 communes de Kinshasa, des banderoles apportant leur soutien à ladite opération et à son initiateur. Même le président de la République y a mis du sien. Malheureusement pour le patron de la capitale, son initiative rencontre quelques résistances farouches dans certaines parties de la ville où, apparemment, les résidents ne se sentent nullement concernés par cette opération pourtant salvatrice tant pour leur environnement que pour leur santé. C’est le cas des bidonvilles appelés communément « Paka Djuma » situés le long de la voie ferrée Kinshasa-Matadi, en pleine concession de la SCTP exOnatra, sur l’avenue des Poids-Lourds. Il en est de même des cités, qui n’ont rien à envier à Sodome et Gomorrhe, jonchant les berges du majestueux fleuve Congo, près de la société Bralima à Kingabwa. Les épidémies y entrent par les différents ports à l’origine de ces cités. A « Paka Djuma », une agglomération habitée dans sa majorité par des Congolais en provenance de l’ex-province de l’Equateur et où sexe, alcool frelaté et chanvre sont fort répandus, les immondices et les matières fécales abondent en plein air. « Kin-Bopeto », c’est aussi une certaine culture à inculquer aux Kinois qui doivent être conscients que c’est leur environnement et vie qui en KIN-BOPETO, INDEMNITES DE SORTIE… Premières épreuves pour Ngobila dépendent. «Comment peut-on expliquer et comprendre qu’une fois que la pluie tombe, dans certains quartiers, à l’instar de Kauka dans la commune de Kalamu, on libère les fosses septiques qui laissent couler les matières fécales entre les avenues et rues ?», s’indigne un spécialiste de l’assainissement. L’heure n’est plus aux querelles inutiles comme l’a soutenu le Cardinal Fridolin Ambongo lors de sa première messe au stade des Martyrs, dimanche 17 novembre dernier. Au lieu de s’en prendre vertement au prédécesseur de Gentiny Ngobila, la nouvelle administration en charge de la ville a le devoir de faire mieux en prenant à bras-le-corps tous ces problèmes qui sont aussi organisationnels, que psychologiques et administratifs. Pour soulager tant soit peu ses administrés qui vivent dans une situation humainement inacceptable. Pas d’indemnités de sortie Il se raconte que le nouveau gouverneur de la ville de Kinshasa aurait refusé de payer les indemnités de sortie et les arriérés de salaire des membres des cabinets ministériels du gouvernement Kimbuta. Si cela se confirme, on ne peut que s’inquiéter de voir le nouveau maire de la capitale inauguré son mandat par une grave violation de la Constitution qui stipule que, « les membres des cabinets d’un gouvernement sortant jouissent des indemnités de sortie fixées à six mois, de leurs émoluments mensuels ». Aussi, ces membres des cabinets ministériels du gouvernement provincial de Kinshasa, réunis dans un collectif, ont-ils décidé de mener des actions de revendications dans la rue. Notamment un sit-in devant l’Assemblée provinciale, avant un autre prévu devant l’Hôtel de ville, la Primature et la Présidence de la République. Pour rentrer dans leurs droits. Emboîtant ainsi le pas aux anciens membres des cabinets ministériels du gouvernement Tshibala, réunis eux aussi dans un collectif pour le même motif. Par cette non prise en compte de revendications légitimes d’une partie de ses administrés, Ngobila risque d’apparaître comme auteur de pratiques arbitraires qui sont l’antithèse de la bonne gouvernance.
HERMAN