L’Observatoire de surveillance de la corruption et de l’éthique professionnelle (OSCEP) a jeté un pavé dans la marre en classant les députés (nationaux et provinciaux) congolais au 4ème rang des catégories des agents publics les plus corrompus en RDC. Selon l’OSCEP, le député vient en 4ème position sur la liste des agents publics les plus corrompus dans le pays. Un séminaire de renforcement des capacités des membres du Réseau des parlementaires africains contre la corruption (APNAC-RDC) organisé ce samedi 02 novembre 2019 au Palais du peuple a permis à Saint Augustin Mwenda Mbali, DG de l’OSCEP, d’en parler avec les législateurs. Cette activité a eu lieu en présence même du nouveau président de la commission PAJ de l’Assemblée nationale, le PPRD Lucain Kasongo invité pour échanger avec ses collègues sur le thème du contrôle parlementaire comme moyen de lutte contre la corruption. Les participants ont également entendu le rapporteur de la chambre basse du parlement Célestin Musao représentant la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda Lioko, empêchée. Le responsable de l’OSCEP a indiqué que les axes principaux à cibler pour lutter contre la corruption concernent le monde judiciaire, le réseau de la fraude fiscale et douanière, le circuit de passation des marchés publics, « et charité bien ordonnée commençant par soi-même, les faiseurs des lois eux-mêmes qui initient, parfois des motions alimentaires». Mwenda Mbali a ajouté que le contrôle parlementaire et le vote des lois sont des outils de lutte contre la corruption. Car il faut faire passer le contrôle du niveau pédagogique à celui de la sanction, le cas échéant. Le rapporteur de l’Assemblée nationale, Célestin Musao a reconnu que « la lutte contre la corruption n’est certes pas une chose facile. Mais je reste fort, tenace, et solidaire, nous y arriverons dans la synergie et les efforts conjugués par tous. En tant qu’élus du peuple, vous serez aux avant-postes pour sensibiliser les électeurs sur les effets néfastes de la corruption pour la société et les amener à en dénoncer sans complaisance, les auteurs ou co-auteurs. J’adhère à l’installation d’un centre d’écoute au sein du Parlement, à travers le réseau APNAC/RDC, pour recevoir les différentes dénonciations à ce sujet». . Il a relevé enfin que « la lutte contre la corruption n’est pas toujours à la portée de n’importe quel auditeur, contrôleur, enquêteur, voire autorité judiciaire. Elle exige bien souvent des connaissances solides et approfondies en matière financière, législative, de contrôle et une grande expérience sur la complexité des circuits financiers, surtout lorsque le corrompu est un financier, un fiscaliste, ou un comptable chevronné ». Le député national Pasi Zapamba, président de l’APNAC-RDC, a déclaré pour sa part que «tout le monde qui touche aux deniers publics est redevable, y compris l’Assemblée nationale. Il faut agir, passer à l’action. Il faut qu’on contrôle aussi la gestion de l’Assemblée nationale et du Gouvernement».
JN