Le ministre de l’Aménagement du territoire Agée Aje Matembo bat campagne pour la délocalisation du camp Kokolo et de la prison militaire de N’dolo. La question qui se pose est de savoir si c’est une option partagée par les FARDC, premières concernées. Lors d’une réunion de conseil des ministres courant octobre 2019, le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba avait exhorté son équipe à mûrir et intégrer la notion de transversalité qu’imposent certaines questions sur la gestion de la chose publique. Une question aussi stratégique ne saurait se traiter sur la place publique, a fait comprendre au Maximum, un expert du ministère de la Défense nationale qui relève que la délocalisation d’une caserne répond plus à un besoin de sécurité et de défense que d’embellissement de la cité. Pour mémoire, le ministre de l’Aménagement du Territoire, Agée Aje Matembo, avait instruit, mi octobre 2019, le Bureau d’étude d’aménagement et d’urbanisme (BEAU), d’actualiser ledit projet. L’idée de délocaliser ces sites militaires de la capitale remonte au temps de la Conférence nationale souveraine (CNS) de 1992 lorsque deux officiers généraux des FAZ, Eluki et Mahele avaient donné deux options diamétralement opposées de ce projet de délocalisation. Eluki avait estimé en l’espèce que certaines casernes dont celles des policiers devraient rester dans la capitale tandis que Mahele plaidait pour une solution de table rase. Pour ce dernier, toutes les casernes étaient à reconstruire hors de la ville. A l’image de la CNS elle-même, le projet s’était terminé en eau de boudin. Près de trente ans après, il sort des tiroirs avec les mêmes contradictions au sommet de l’Etat. On fait remarquer à ce sujet que la prison militaire de Ndolo a été entre temps réhabilitée de fond en comble et séparée du reste du camp Ndolo, grâce à un financement du gouvernement des Pays-Bas. Quant au Camp Kokolo, qui est en fait une base militaire, il se requinque au fil des jours. La maternité de l‘hôpital de référence de la caserne a connu une extension considérable et doté en équipements modernes. L’Institut Révérend Docteur Keela ainsi que les écoles primaires Mayo I et 2 du camp ont complètement été réfectionnés pour plus de 65.000 USD grâce à un financement de la Fondation Famille Gertler. On se demande comment l’Etat a-t-il pu autoriser la réhabilitation de ce qui allait être détruit.
POLD LEVI