Bien que démocratique, pacifique et exemplaire de civilité, l’alternance au sommet de l’Etat a charrié avec elle des scories qui empoisonnent la convivialité et constituent, si des esprits éclairés n’y prennent garde, une sérieuse menace contre la paix et la stabilité de la RDC. On en veut pour preuve le foisonnement des débats passionnés sur des questions marginales sur fond de tentative de chasses aux sorcières par des « spécialistes» en tout mais qui ne comprennent rien ni à ce dont ils nous rabattent les oreilles à longueur de journées, ni aux conséquences de leurs agitations inconsidérées à propos de questions les plus banales de la vie quotidienne. Notre excellent confrère José Nawej du quotidien Forum des As ne croyait pas si bien dire en évoquant notamment le péril en la demeure que constitue à ses yeux ce «procès -sans fin – en ingérence dans la gouvernance du pays précédé d’une instruction uniquement à charge dans lequel l’ignorance le dispute à la mauvaise foi intenté invariablement au président honoraire (Joseph Kabila ndlr) ». Il s’agit de ce débat houleux consistant à savoir si l’ancien chef de l’Etat rd congolais avait le droit de postuler à la prochaine élection présidentielle dans … 4 ans; un débat qui a défrayé la chronique et est à la base des affrontements verbaux et physiques auxquels on a assisté entre membres de la coalition FCC-CACH à peine constituée par le président sortant et son successeur Félix Tshisekedi pour gouverner ensemble conformément aux résultats des élections de décembre 2018. Un comble d’irrationalité dans le chef de ceux qui s’y engagent car, ce faisant, ils donnent l’impression qu’il n’y a plus d’autres priorités que celle-là dans un pays où pourtant beaucoup reste à faire. Et de rappeler que dans la configuration actuelle, Kabila est incontestablement le patron du bloc de la majorité parlementaire. « Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, Kabila tient le haut du pavé dans la formation de l’exécutif national. Non pas du fait de son statut d’ancien président de la République, ni de sénateur à vie, mais simplement eu égard à sa qualité de chef de file de la majorité dans la majorité au sein des deux chambres du Parlement (FCC) », note Nawej qui, rappelant la notion des ‘’rôles et statuts’’ du sociologue Jean Stoetzel (chaque individu joue différents rôles en fonction de ses multiples statuts), fait observer que lorsque l’actuel président de la République ou le 1er ministre entrent continuellement en contact avec Kabila pour parler du Gouvernement, il ne s’agit nullement d’une ‘‘immixtion’’ inacceptable de ce dernier dans la gestion du pays. « De tels échanges avec le responsable numéro 1 de la composante majoritaire de la Majorité au parlement sont un exercice aussi constitutionnel que républicain », précise-t-il. Nawej émet le souhait que des constitutionnalistes veuillent bien renforcer les capacités des Congolais sur le b.a.ba de l’exercice du pouvoir et du partage des responsabilités entre un président de la République et une majorité parlementaire détenant l’essentiel du pouvoir exécutif. Malheureusement, parmi ceux qui entretiennent cette controverse totalement hors de contexte et de mauvais aloi se trouve un constitutionnaliste, le Prof. André Mbata, ce qui a pour conséquence de distraire l’attention des Congolais d’un certain nombre de problématiques autrement plus urgentes comme : la recherche de voies et moyens de mettre un terme au terrible paradoxe « pays riche avec un peuple très pauvre » qui étreint les Congolais depuis la nuit des temps ; la prise en charge effective et complète du grand projet de la gratuité de l’enseignement fondamental qui doit aller au-delà du simple effet d’annonce ; la pérenisation des efforts de lutte contre l’insalubrité dans nos villes et grandes agglomérations (salongo) et l’amélioration de la qualité de la vie par la prévention contre les érosions etc. Négliger ces réalités ou faire semblant d’ignorer la donne politique consécutive aux résultats des élections proclamés en décembre 2018 relève de l’inconséquence et de la mauvaise foi.
Le Maximum