La Direction générale des douanes et accises (DGDA), table, au bas mot, sur des recettes de 45.990.229,78 USD sur les droits de douane sur les produits pétroliers à fin 2019. Mais dans l’Est, particulièrement en Ituri, la douane congolaise a du mal à maitriser tout le circuit d’importation des produits pétroliers. Mais, voilà trois ans que la douane déplore la «contrebande massive du carburant » dans l’Est. Différentes stations-services de la province de l’Ituri, particulièrement à Bunia, opèrent avec des produits pétroliers de la contrebande sous couvert de la société I and I, déplorent les responsables locaux de la DGDA. En 2016, le DG de cette régie, Déo Rugwiza, avait déjà pointé du doigt cette entreprise qui se nomme en réalité Ingenieria et innovazione, basée en Ituri qui, selon lui, fait entrer de force des camions citernes de carburant importé de l’étranger, sans rien payer à l’Etat. L’entreprise italienne a toujours balayé de revers de la main ces accusations. En Ituri, la principale activité de I and I consiste à la location des engins lourds de génie civil. « C’est depuis longtemps que nous ITURI Contrebande du pétrole : la DGDA n’en peut plus des Italiens de I and I dénonçons le comportement de cette entreprise qui veut faire passer ses produits, sans les déclarer et rien payer. S’ils avaient une exonération, ils allaient la présenter, or, ils n’en ont pas du tout », s’est offusqué Déo Rugwiza. Selon la presse locale, à Bunia, plusieurs services étatiques ont indiqué que la contrebande des produits pétroliers se pratique à grande échelle depuis fin 2015. Mais le cas le plus flagrant s’est produit le dimanche 14 août 2016 quand des éléments de l’armée régulière de la RDC ont fait irruption à la douane et sorti de force une trentaine de camions citernes. Quarante-huit heures plus tard, ils récidivent en arrachant aux douaniers neuf autres camions chargés de carburant. A mi-2016, la DGDA accusait un manque à gagner de plus 21 millions USD du fait de la contrebande pétrolière attribuée à I and I. De toutes les régies financières, la DGDA a été la moins performante dans la maximisation des recettes de l’Etat au premier trimestre 2018, renseigne la Banque centrale du Congo. La douane r-dcongolaise se heurte à des filières des contrebandiers jouissant des ramifications solides dans l’appareil administratif de l’Etat, fustige-t-on à la DGDA. Pourtant l’exministre des Finances, Henri Yav Mulang, avait rassuré d’armer la douane d’un arsenal des textes réglementaires, des décrets, des arrêtés interministériels et ministériels ainsi que de circulaires ayant pour effet d’assainir l’environnement aux postes frontaliers. Mais dans la pratique, ces dispositions n’ont guère porté des effets attendus sur terrain, particulièrement dans les postes frontaliers de l’Est (Mahagi, Kasindi…) où, bien souvent, selon les propres dires du DG Déo Rugwiza, sortent et entrent des camions remplis de diverses marchandises sous escorte des éléments lourdement armés des forces de l’ordre. La non –application de l’ordre opérationnel limitant à quatre le nombre des services pouvant intervenir aux postes frontaliers a une incidence négative sur les recettes des services de douane, d’après la direction générale de la DGDA.
HO