L’Agence congolaise de grands travaux (ACGT) affirme que le péage sur la route nationale RN 1, entre Matadi et Kinshasa a généré 4,3 millions USD en 2018. Ce que ne confirme pas encore le Fonds national d’entretien routier (FONER). Un contrat de concession de 11 ans a été signé en 2008 entre le FONER et la firme chinoise CREC-7, à travers sa filiale SOPECE, apprendon, pour la gestion du péage sur la RN 1 entre Kinshasa et Matadi. Les recettes du péage sur ce tronçon de la RN 1 sont passées à 3,5 millions USD en 2015 à 4,3 millions en 2018. En contrepartie, les Chinois se seraient engagés notamment à entretenir régulièrement la route Kinshasa-Matadi et à verser 130.000 USD par mois à la province du KongoCentral. Trois postes de péage sont, en effet, érigés entre Kinshasa et Matadi. Pourtant la commission Ecofin et de contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale a dressé un check-up peu reluisant du FONER qui indique que l’État devrait s’impliquer dans la maximisation des recettes de cet établissement public. Qui passe pourtant dans l’opinion comme « une structure d’enrichissement facile incapable d’assurer ses missions régaliennes ». Le FONER ambitionnait de financer la réhabilitation sinon la construction de 30.100 km de routes en 2018. Mais apparemment seule l’avenue By Pass, prolongement de 13,7 km de la route de Matadi sur les quartiers Salongo, rond-point Ngaba et Cité verte au centre-ville, devrait être réhabilitée et modernisée grâce aux recettes du péage de la RN1. By-pass devrait disposer d’une chaussée de 2×2 bandes pour un montant de quelque 40 millions USD. Cependant, à cause des frais des expropriations et autres relatifs aux délocalisations des concessionnaires (entre autres des tuyaux de la REGIDESO et les câbles de la SNEL), les travaux sont restés en veilleuse. Le FONER est, en pratique, l’organisme chargé de financer l’entretien des routes. Il est membre de l’Association des Fonds d’entretien routier RN1 KINSHASA-MATADI Recettes des péages : l’ACGT dévoile les secrets du Foner africains (AFERA). Il y a 4ans, lors des assises de cette assotiation en novembre 2015 à Kinshasa, dont le thème était « utiliser ce qu’on a pour avoir ce dont on a besoin », l’AFERA a lancé un appel et interpellé ses membres sur une utilisation rationnelle des ressources disponibles. Même si les réalités sont différentes suivant les pays, le constat est que les ressources mobilisées sont en-deçà des besoins d’entretien des routes. L’AFERA invite constamment ses membres à réfléchir, non seulement sur les possibilités d’accroître leurs ressources, mais aussi et surtout sur l’utilisation optimale qu’ils peuvent en faire en réduisant les coûts. Doté du statut juridique d’établissement public à caractère administratif et financier, le FONER fonctionne comme une banque d’investissement, ayant la mission de collecter les fonds générés par le péage et de financer des projets préalablement sélectionnés par les agences routières, telles que l’Office des routes (OR), l’Office des voiries et drainage (OVD) et la Direction des voies de desserte agricole (DVDA). Le mandat du FONER s’étend également à la protection du patrimoine routier national. C’est dans le cadre des mesures de protection de ce patrimoine que le FONER a acquis des pèse-essieux, dont le premier lot de 10 en novembre 2015. Ce matériel fixe a été notamment déployé sur la RN1, sur la RN4 (Kisangani-Beni et Beni-Kasindi), sur la RN27 (Komanda et Mahagi), sur la RP434 (Aru), sur la RN2 (Beni-Mangina-Mambasa et Butembo-Beni). La gestion du FONER, notamment la clé de répartition des recettes, a souvent fait l’objet d’interpellation du ministre des ITPR au Parlement. De l’avis de beaucoup de députés, le Fonds ne joue pas son rôle dans le financement de l’entretien routier. D’après les experts de la Banque Mondiale, cela contribue au déficit d’entretien qui réduit l’efficacité et l’efficience de ce secteur. Le fait que le FONER ne remplit pas sa fonction de financement de l’entretien, les fonds dont il dispose sont utilisés pour des travaux d’investissement ou ne le sont pas du tout. Le déficit d’entretien fait que les gains de réseau obtenus par des travaux de réouverture et de réhabilitation s’annulent du fait des pertes. L’entretien courant manuel généralisé permettrait d’éviter que les petites dégradations ne s’amplifient jusqu’à exiger des interventions lourdes et mécanisées, et de créer des emplois pour une maind’œuvre nombreuse. L’entretien courant manuel pourrait commencer par les 15 000 km du réseau en état bon ou moyen et coïncider avec des réouvertures de routes. Pour sa part, le secteur privé dénonce l’opacité dans la gestion des ressources internes par le FONER. C’est pourquoi la Fédération des entreprises du Congo (FEC) revendique le droit de siéger dans son conseil d’administration comme l’un des représentants des usagers.
POLD