Tout pensionnaire de la prison centrale de Makala devrait être utile à la société après sa remise en liberté. Le Vice-Premier ministre et ministre de la Justice et garde des sceaux, Célestin Tunda Ya Kasende, veut relever ce pari. Me Tunda Ya Kasende a été à deux reprises, courant octobre 2019, au principal centre pénitentiaire de la capitale où il a , chaque fois, dirigé la cérémonie de libération des dizaines des prisonniers de droits communs enfin de décongestionner tant soi peu Makala. En dépit de l’évasion massive et spectaculaire du 17 mai 2017, la prison déborde derechef et dépasserait les 6.000 détenus contre une capacité d’accueil initiale de 500 personnes. Tunda Ya Kasende veut humaniser les conditions carcérales en R-dC, ne plus voir ou considérer un prisonnier comme un exclu de la société, selon ses dires. Le Vice-Premier ministre mûrit l’idée d’un prisonnier cordonnier, charpentier, menuisier…carreleur à sa sortie de prison. Mais comment y parvenir ?
L’Etat rd-congolais dépense, plutôt dépensait près de 820 FC soit 0.5 dollar le jour pour la prise en charge intégrale (nourriture, soins de santé, logement, traitement dupersonnel pénitencier) d’undétenuàMakala. Comment les centaines des détenus qui ont suivi Ne Muanda Nsemi dans sa cavale pouvaient-ils résister à la tentation tant la prison centrale de Makala était devenu un brise-destin irrémédiable… pis un mouroir. Thambwe Mwamba le savait et le redoutait. Actuellement président du Sénat, il était ministre de la Justice jusqu’avant la mise en place de l’équipe Ilunga Ilunkamba. Thambwe avait, en effet, pris à témoin les députés nationaux sur la décision unilatérale de l’alors Premier ministre, Matata Ponyo, de réduire l’allocution pour les prisons de la RDC. Et tout décaissement devant se faire désormais par voie bancaire alors que la situation pour l’ex-prison centrale de Makala nécessitait une procédure d’urgence. A fin 2016, Makala titillait la barre névralgique de 8.000 détenus. A sa création en 1959, la prison qui était alors aux confins de la capitale avait une capacité de 500 détenus. Depuis une vingtaine d’années, le centre pénitentiaire n’avait rien de rééducation. Faute d’un budget conséquent, avait laissé comprendre Thambwe Mwamba aux députés nationaux. Chaque trimestre, l’ex-prison centrale de Makala ne reçoit en moyenne qu’environ e 500millions de FC pour 8.000 détenus !(218 millions de FC pour la prison militaire de N’dolo, près de 125 millions de FC pour la prison d’Angenga et 6 millions de FC pour la prison de la Kassapa à Lubumbashi). Le ministre de la Justice avait sollicité 10, 922 milliards de FC pour l’exercice 2017 afin de redorer l’image des prisons de la RDC. Seulement, 3, 620 milliards de FC lui seraient accordés, lui a-t-on fait comprendre au Budget. Pourtant, Thambwe Mwamba tenait à faire tourner de nouveau tous les ateliers de scierie, de plomberie, d’imprimerie, etc., à l’arrêt depuis des lustres à Makala ainsi que d’autres AGR, activités génératrices des recettes. Hélas, ce projet n’a guère trouvé de financements ni en 2017 ni en 2018 encore moins en 2019. A ce jour 41 prisons seulement sont subventionnées par l’Etat sur plus 200 que compte le pays.. Thambwe Mwamba se flattait tout de même de cette évolution car à son arrivée au ministère de la Justice, seules 15 prisons étaient subventionnées par l’Etat. Par ailleurs, la réhabilitation des pavillons 3, 4 et 6 annoncés depuis plus de trois ans n’ont été réfectionnés qu’il y a peu.
POLD LEVI