Présents en R-dC à travers leur filiale, Vodacom DRC et Airtel DRC, les opérateurs de télécoms indien Airtel et britannique Vodafone mûrissent des stratégies pour s’imposer sur le marché africain et singulièrement r-dcongolais. L’opérateur indien de télécommunications Airtel, présent dans 14 pays africains a annoncé le 21 octobre 2019 la signature d’un accord de partenariat avec le groupe bancaire panafricain Ecobank, présent dans 33 pays. Selon l’opérateur, ce partenariat permettra aux clients Airtel Money, via l’écosystème de services financiers numériques d’Ecobank, d’effectuer des dépôts et des retraits en ligne, d’effectuer des transferts d’argent nationaux et internationaux en temps réel, d’effectuer des paiements en magasin et d’accéder prêts et produits d’épargne, entre autres. Ce partenariat permettra également aux titulaires de comptes d’entreprise Ecobank d’effectuer des décaissements groupés, tels que des paiements de salaires, directement dans le portefeuille de leurs clients Airtel Money. En outre, Ecobank pourra parrainer Airtel Money afin d’émettre des cartes de débit et des cartes prépayées, tant virtuelles que physiques, aux clients Airtel Money. Notons toutefois que ce partenariat reste encore soumis à l’approbation réglementaire de chaque marché. Par ailleurs, Vodafone va tester une nouvelle technologie de réseau mobile au Mozambique et en R-dC. Le groupe télécoms britannique Vodafone a décidé de tester une nouvelle technologie de réseau mobile au Mozambique et en République démocratique du Congo. Il s’agit de l’OpenRAN. Développée par Vodafone et Intel, la technologie, qui a été testée dans des laboratoires en Afrique du Sud, « améliore les économies de réseau nous permettant de toucher plus de gens dans les communautés rurales, et cela soutient notre objectif de construire des sociétés numériques dans lesquelles personne n’est laissé pour compte », a déclaré Nick Read, le directeur général de Vodafone.
Open RAN
Vodafone va démarrer son expérimentation de l’OpenRAN, ce 7 octobre 2019, dans 120 régions rurales de Grande-Bretagne. Ce sera le tout premier d’Europe selon la compagnie, qui l’a déjà déployé en Turquie pour fournir des services 2G et 4G à des clients urbains et ruraux. Avec cette nouvelle solution pour réseau mobile – qui normalise la conception matérielle et logicielle des infrastructures, des mâts et des antennes constituant le réseau radio qui achemine les appels et les données mobiles – Vodafone et Intel viennent jouer les trouble-fête sur le marché des équipements télécoms actuellement dominé par Huawei, Ericsson et Nokia. Selon la Banque mondiale, le secteur des télécommunications est la « success story » de deux dernières décennies en R-dC. Cependant, foi de la Banque mondiale, ce secteur reste vulnérable aux interférences politiques, et la priorité absolue est de garantir un climat des investissements stable, clair, et prévisible permettant le développement de ce secteur. Les infrastructures de télécommunications de la RDC offrent un panorama contrasté. Le réseau fixe de téléphonie s’est totalement effondré. L’OCPT, opérateur public du secteur fondé en 1968, est dans l’incapacité financière et opérationnelle d’assurer sa mission. Aucun investissement public n’a été fait dans les infrastructures téléphoniques publiques depuis la fin des années 70. Le nombre d’usagers tend inexorablement vers zéro. Le réseau de téléphonie cellulaire est en plein essor, nonobstant les difficultés actuelles dues à la crise financière mondiale. Le nombre d’usagers de téléphones mobiles est passé de 2001 à 2019, de 158.000 à 30 millions, faisant évoluer le taux de pénétration de 0.3% à plus de 50 %, selon des sources recoupées.