La succession de l’Etat est un des principes majeurs de l’action gouvernementale. Le nihilisme relève d’une exception d’ailleurs éculée. Sylvestre Ilunga Ilunkamba, devrait se prémunir des actes à cause desquels, après coups, on lui rabâcherait, « le 1er ministre a été induit en erreur ». Le ministre du Développement rural, Guy Mikulu Pombo, a, en effet, présenté lors de la réunion ordinaire du conseil des ministres du 25 octobre 2019, trois projets de décrets, qui ont été, momentanément, recalés en raison de la transversalité des matières qu’ils traitent, selon le compte-rendu de la réunion lu par son collègue des Médias, David-Jolino Diwampovesa Makelele. Les trois projets des décrets devraient, au préalable, faire l’objet d’une concertation entre tous les ministères et services impliqués, a fait comprendre le porte-parole du gouvernement. Ces projets des décrets portent respectivement sur la création, l’organisation et le fonctionnement de l’Office des voies de desserte agricole, OVDA, puis de l’Office national d’hydraulique rurale en RDC, ONHR et enfin, de l’Office national d’électrification rurale, ONER. D’aucuns diraient que le ministre du Développement rural veut réinventer la roue. Les services qu’il compte créer existent déjà et sont opérationnels.
Il y a une entreprise greffée à l’Office des routes qui gèrent une partie des bacs de l’Office ainsi que des routes à vocation agricole, il s’agit de la Direction des Voies de Desserte Agricole (DVDA) qui a sous son contrôle 87 000 km de routes de desserte agricole et autres pistes rurales. Pour mémoire, le réseau routier de la RDC compte 152 400 km dont quelque 3 000 sont asphaltés et gérés par trois organismes publics à savoir l’Office des Routes (OR) qui a la responsabilité des 58 000 km de routes nationales et régionales reliant les provinces et desservant les grands centres urbains, l’Office des Voiries et Drainage (OVD), qui a en charge les 7 400 km de routes urbaines ainsi que la DVDA. Dans le budget 2019, la DVDA a été créditée de 15 milliards de FC pour réhabiliter les pistes rurales. L’OVDA de Mikulu ne serait qu’une structure de trop à moins que le ministre ne machine à faire table rase et en fasse porter la responsabilité au Premier ministre, Sylvestre Ilunga. Doté d’un budget prévisionnel d’investissements de 5 milliards de FC pour 2019, le Service national d’hydraulique rurale (SNHR) fait déjà ses preuves en suppléant aux insuffisances de la REGIDESO, dans l’arrière-pays. Le SNHR gère notamment un projet de forage de près de 10 000 puits pour donner de l’eau à près de 10 millions de r-dCongolais. La création de l’Office national d’hydraulique rurale en RDC, ONHR, paraît donc superflue et superfétatoire. Par ailleurs, l’Etat a déjà en projet l’Agence nationale de service énergétique rural(ANSER) qui s’occupera de l’application de la politique d’électrification de l’arrière-pays. Guy Mikulu a hérité d’un ambitieux projet de son prédécesseur, Justin Bitakwira, «Energie pour tous » portant sur l’accès à l’électricité, dans un premier temps, à 2,5 millions de rdcongolais d’ici 2020. Pour autant, le gouvernement n’a pas créé au préalable une structure pour sa gestion. Le gouvernement (Tshibala) a déjà installé 200 kits solaires dans le village de Menkao, près de Kinshasa. Sur les plateaux de Bateke, la construction d’une petite centrale de 50W a également été achevée, il y a encore quelques semaines. Les ministères de l’Environnement, de l’Energie (Ressources hydrauliques et électricité) sont notamment impliqués dans ce projet. Naturellement, des experts s’interrogent sur l’opportunité de créer une nouvelle structure, en l’occurrence, l’Office national d’électrification rurale, ONER, alors même qu’un atelier national de restitution des études réalisées en prélude de la création de l’ANSER a été organisé du 16 au 17 juillet à Kinshasa. Et selon une note que le ministre du Développement rural peut obtenir au ministère des Ressources hydrauliques et Electricité, l’on y lit, « la création de cet établissement public chargé de la promotion et du financement de l’électrification en milieu rural et périurbain est conforme aux Objectifs du millénaire pour le développement(OMD). La République démocratique du Congo regorge de nombreuses potentialités énergétiques qui, une fois exploitées, pourront contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations rurales. La Commission de l’Union européenne chargée de l’énergie a promis son appui à l’ANSER pour sa mise en œuvre». Selon le cadre budgétaire à moyen terme, 2018-2020, la politique du gouvernement dans le secteur de l’énergie vise à améliorer l’accès de la population à l’électricité et à l’eau potable, tant en milieu urbain que rural. Dans le secteur de l’énergie, le budget 2019 a prévu des dépenses de l’ordre de 181.362.581.120 FC, soit 103.766.210 dollars au taux budgétaire de 1747.8FC le dollar. Dans le sous-secteur de l’électricité, l’Etat compte entreprendre le développement des unités de production de l’énergie électrique, les réseaux de transport et de distribution, de la loi sur l’électricité en vue de favoriser le lancement des projets de ou de modernisation des micros et mini-barrages hydro-électriques et le développement des programmes spécifiques aux énergies renouvelables en vue de l’intensification de la desserte en énergie électrique. Dans le sous-secteur de l’eau, le gouvernement veut améliorer l’accès des populations urbaines et rurales à l’eau potable. Dans ce cadre, il est prévu la libéralisation du secteur pour le rendre accessible aux opérateurs privés ainsi que le développement des infrastructures et centres de productions, des installations de transport et de distribution de l’eau potable dans toutes les agglomérations urbaines.
POLD LEVI