Après le professeur Thierry N’Landu et Léonie Kandolo, c’est au tour du désormais ex-porte-parole du Comité Laïc de Coordination (CLC), Jonas Tshiombela, de claquer la porte de ce mouvement qui s’est pratiquement mué en parti politique d’une opposition vouée résolument contre le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. En désaccord avec Isidore N’Daywell E’Nziem, qui pilote le CLC, au sujet de la marche programmée par ce dernier pour la journée de samedi 19 octobre dernier, le revirement du coordonateur la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) était prévisible dans la mesure où, lors de la rencontre organisée à l’église Saint Joseph du quartier Matonge dans la commune de Kalamu par les membres du CLC, en prélude à la marche du 19 octobre, Jonas Tshiombela s’était gardé d’apposer sa signature sur le document y afférent. Un geste de négation qui n’a nullement échappé aux analystes avertis : le courant ne passait plus entre N’Daywell et Tshiombela ; le professeur d’histoire ayant chambardé les règles du jeu en imposant plutôt une marche dite contre la corruption et l’injustice. En lieu et place d’une marche pacifique (programmée finalement pour la journée du 9 novembre par Tshiombela et compagnie), qui aura pour objectif principal, le soutien à la gratuité de l’enseignement de base matérialisée par le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour respecter la Constitution. Avec ce désistement de Jonas Tshiombela, Isidore N’Daywell E’Nziem se trouve désormais dans une position fragilisée. A vrai dire, cette crise au sein du CLC n’est pas la première et sans doute pas la dernière. Le climat est devenu profondément malsain au CLC que l’on s’interroge sur les prochains candidats au départ. Après Thierry N’Landu, Léonie Kandolo et Jonas Tshiombela, à qui le tour ?
Lamuka-Ouest s’est trompé de cible
Il n’y a pas que les Gaulois qui craignaient que le ciel ne leur tombe sur la tête. Ils recommandaient alors une énorme rigolade pour conjurer le mauvais sort. Présentement en RDC, il y a aussi des Congolais farfelus qui prennent des vessies pour des lanternes. C’est le cas dans Lamuka-Ouest, géré actuellement par l’ancien pensionnaire de la prison de Scheveningem au Pays-Bas, ex-vice-président de la RDC en charge de l’ECOFIN sous le régime 1+4 et ex-sénateur, Jean-Pierre Bemba Gombo. Réunis dernièrement pour comploter contre la République et son Chef, cette bande de rêveurs n’a eu d’autres résolutions que de soutenir la marche projetée par le CLC contre la « corruption et l’impuissance de la justice ». Mais, s’est-on demandé, la gratuité de l’enseignement de base fait-elle partie de la corruption ? En tout cas, la messe basse dite par « Igwe » et ses comparses n’a engendré qu’une souris naine.
Et puis, à propos de la justice, Jean-Pierre Bemba Gombo qui dirige actuellement la coalition allergique à la vraie vérité des urnes obtenue en date du 28 décembre 2018, consacrant l’alternance au sommet du pouvoir d’Etat, devait commencer d’abord par arranger ses petites affaires familiales, en rapport avec le litige sur l’héritage laissé par son géniteur, le très respecté Papa Jeannot Bemba Saolona. Car, il semble que l’ancien embastillé de la prison hollandaise refuserait de partager le butin avec ses frangines et ses frangins (l’affaire se trouverait devant les juridictions belges). Comment dans ces conditions, un spoliateur patenté, que l’on dit cupide et chiche, ose-t-il parler de l’impuissance de la justice congolaise lorsque lui-même ne sait pas, ou ne veut pas, la faire régner dans sa propre famille ? C’est par là qu’il aurait dû commencer. Le chairman du MLC souffre sans doute d’anachronisme.
En effet, quand il a invité les Congolais à s’approprier la croisade du CLC contre la corruption « en prenant massivement part à la manifestation (du 19 octobre 2019, NDLR) » et surtout la soutenir pour la concrétisation de la gratuité de l’enseignement de base, « qui ne peut être effective suite aux dépenses inconsidérées et à la corruption généralisée», a-t-il claironné, il s’est trompé d’époque, lourdement. Etant donné que le train de cette gratuité à déjà quitté la gare. N’en déplaise aux faux dévots sous la houlette de N’Daywell. Qui, en tant que professeur d’université, aurait dû être le premier à soutenir cette disposition de la Constitution qui veut que l’Etat prenne en charge l’éducation des enfants jusqu’en huitième. En attendant qu’elle soit étendue au secondaire et à l’université. Professeur d’histoire, Isidore N’Daywell E’Nziem peut-il jurer avoir terminé ses études universitaires en Europe avec son propre argent ou celui de ses parents ? N’est-ce pas avec la bourse de l’Etat ? Entretemps, pour soutenir la gratuité de l’enseignement de base en RDC, la Nouvelle Société Civile Congolaise, sous la houlette du dissident du CLC, Jonas Tshiombela, et ses partenaires, la Coalition nationale pour l’éducation pour tous (CONEP/RDC), le Forum pour les droits des jeunes et enfants au Congo (FODJEC), Young Men Association for Education (YMAE)…, ont confirmé la marche du 9 novembre 2019. Aujourd’hui, le constat est encourageant : près de 7,3 millions d’enfants ont été sauvés et bénéficient du droit d’accès à l’enseignement de base. A cette allure, Lamuka-Ouest et Comité Laïc de Coordination ne seront plus que des carapaces vides.
HERMAN MALUTAMA