L’Etat rd congolais est redevenu crédible et solvable. L’on en veut pour preuve, les résultats des adjudications aux bons du Trésor du mardi 8 octobre dernier. Alors que l’objectif du départ était de lever 12 milliards de FC, c’est 13 milliards que le Trésor a engrangé à travers trois soumissionnaires. En monnaies fortes, c’est environ 7,87 millions, au taux moyen pondéré de 4,85 %, selon les propres explications du ministre des Finances, José Sele Yalaghuli.
Qu’en est-il au juste? Un bon du Trésor est un titre d’emprunt émis par l’État et remboursable à échéance. Dans la pratique, le bon du Trésor est un emprunt obligataire, c’est-à-dire un titre d’emprunt. Les acheteurs de bons du Trésor deviennent des créanciers de l’État qui, à travers la Banque centrale, s’engage à rembourser ces emprunts à échéances fixes, moyennant paiement d’intérêts.
Ainsi, 10 soumissionnaires se sont-ils intéressés à l’offre de l’Etat, pour un montant total de 36 milliards FC, soit un taux de souscription de 300 %, avec un taux maximum et minimum proposés respectivement de 29 % et 4,5 %.
Le ministère des Finances avait publié le 30 août dernier la programmation annuelle d’émission des bons du Trésor et le calendrier trimestriel des adjudications.
Ce plan prévoit l’émission de quatre bons du Trésor en octobre pour un montant total de 48 milliards FC, quatre autres bons du Trésor en novembre pour un montant de 36 milliards FC, et cinq bons du Trésor en décembre pour un montant total de 66 milliards FC.
Bien que l’exercice n’a guère remporté de francs succès lors de précédentes campagnes, le gouvernement a quand même programmé pour 2019, de lever sur le marché local, quelque 150 milliards FC, soit 89 millions USD, au titre d’émission des bons du Trésor, soit le double de 2018.
Sans doute que l’alternance politique a rassuré les soumissionnaires. A travers le monde, tout Etat recourt au mécanisme de bons du Trésor et d’obligations du Trésor, pour diversifier ses sources de financement et mettre à la disposition des agents économiques un instrument additionnel de placement de leurs excédents.
En tant qu’institut d’émission, c’est la BCC qui est chargée de mettre sur le marché les bons du Trésor pour une échéance de trois mois. C’est donc la première fois, cette année, que la Banque centrale émet des bons du Trésor pour emprunter des fonds sur le marché des capitaux.
Il sied toutefois de rappeler que les dernières émissions des bons du Trésor en RDC remontent à 1995. L’opération s’était soldée par une véritable escroquerie d’Etat. Autres temps, autres mœurs, le CACH Junior Mata, vice-ministre des Finances, donne, au nom du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, des assurances : «Je sollicite votre adhésion à ce nouvel instrument de financement de notre économie. Je voudrais, par cette même occasion, vous rassurer que le gouvernement a pris toutes les dispositions pour garantir le bon déroulement de ces opérations”.
PLM