Ce n’est pas courant au chef-lieu de la province du Sankuru. Mais c’est arrivé depuis lundi 7 octobre 2019. Des élèves ont battu le pavé contre la grève des enseignants de la bourgade. Une nouveauté aussi que cette manifestation d’enseignants dans cette petite ville qui vit essentiellement d’activités scolaires et dans laquelle tout tourne presqu’exclusivement autour d’activités missionnaires, l’enseignement par les Frères de la Charité, et l’entretien de la mission catholique.
Que les enseignants décident de débrayer, c’était suffisant pour plonger la cité riveraine du Sankuru dans la psychose. Ici comme ailleurs, les politiciens s’en sont mêlés. Dans un courrier adressé au directeur provincial de l’EPST/Sankuru, M. Boloma, les grévistes se plaignent de discriminations dans le paiement des salaires révélés selon eux par des avantages qui seraient accordés à leurs collègues de Lodja, 500 km plus loin. «Chaque enseignant du chef-lieu de la province du Sankuru doit toucher 139.087 FC comme ceux de Lodja», exigent les grévistes de Lusambo. Et c’est parti pour de nouvelles frictions entre Lodja, la plus grande agglomération de la province et la minuscule ville de Lusambo, chef-lieu de l’entité.
Pendant ce temps, le gouverneur du Sankuru, le CACH JosephStéphane Mukumadi, qui a visité une école secondaire provoquait l’hilarité générale en saluant «les élèves de la cinquième cycle d’orientation» (sic !), ne s’est manifesté que par la décision d’empêcher le directeur provincial de l’EPST dont les bureaux, démembrement déconcentré du ministère national de l’EPST, sont installés depuis plus de 20 ans à Lodja de regagner son poste d’attache. Sans lancer le moindre appel à la tempérance de la part des grévistes – séparatistes.
O.H.