L’événement a été annoncé avec la sobriété d’usage dans les pays en voie de démocratisation. Durant 5 jours, du 30 septembre au 4 octobre 2019, l’ONG internationale Open Society Foundation for South Africa (OSISA) a organisé à l’intention d’une cinquantaine d’organisations de la société civile congolaise un atelier de ‘‘renforcement des capacités’’. Pas de capacité en défense des populations menacées ci et là à travers le pays par une foultitude de groupes armés. Ni en matière de citoyenneté et de contributions fiscales au budget extrêmement insignifiant d’un pays aux besoins aussi immenses que la RDC. Non. A Kinshasa, OSISA a axé sa formation sur « Société civile et engagement pour la Démocratie » ; « L’Etat et la justice sociale en RDC », « Fiscalité et parafiscalité des organisations de la société civile ». Rien de strictement patriotique et de conforme aux priorités de la nouvelle coalition FCC – CACH au pouvoir, donc.
Nick Elebe, fils du journaliste – écrivain mobutiste Philippe Elebe Ma Ekonzo, est le représentant de l’ONG internationale en RDC. Il se montre optimiste quant à la suite des activités envisagées, dont des réflexions sur l’avenir du processus électoral, au sujet de l’éducation, de la santé, de la problématique de l’accès à la justice, etc. Un joli tableau. Mais qui ne révèle rien des objectifs des financiers des séminaires OSISA. Il faut fouiner ailleurs, dans la trame de l’histoire politique récente du continent pour apprécier la contribution réelle de ces nouveaux «philanthropes».
Complots contre la RDC
Un article signé l’année dernière par notre confrère Freddy Mulumba (« Le complot de Soros contre la RDC»), actuellement directeur général adjoint de la RTNC (Radio-Télévision Nationale Congolaise) renseigne abondamment sur la véritable identité d’OSISA et de ses bailleurs de fonds. Qui sont tout ce qu’on veut sauf des anges. Derrière OSISA se dissimule en effet le milliardaire US d’origine juive hongroise, Georges Soros, qui a fondé en 1919 l’Open Society Institue (OSI), une véritable nébuleuse devenue Open Society Foundation (OSF) en 2010, avant d’éclater en OSISA (Open Society Foundation for South Africa); Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) et Open Society initiative for Eastern Africa (OSISEA). Mission commune à toutes les branches de l’oeuvre sorosienne en Afrique : promouvoir son idéal démocratique en favorisant l’implantation de l’économie de marché.Autrement dit, le capitalisme sauvage, le même qui depuis des siècles fait de la RDC un pays immensément riche avec un peuple parmi les plus pauvres de la planète.
Parce que tel un pompier pyromane, Georges Soros se veut à la fois philanthrope et spéculateur. D’un côté, il joue sur le marché boursier en gagnant de l’argent sur les dettes des Etats, les devises étrangères et les matières premières sans se soucier des conséquences de ses tours de passe-passe financiers sur les populations ou les gouvernements. De l’autre, il distribue les bénéfices ainsi engrangés à travers une multitude d’opérations comme le financement des activités de certaines ONG sous prétexte de démocratie et de défense des droits humains. Homme d’affaires avisé, Soros a développé discrètement depuis plusieurs années en Afrique des opérations dans plusieurs grands secteurs d’activité : mines, hydrocarbures, agriculture, énergie et télécoms principalement, quitte à parfois entrer en contradiction flagrante avec les grands principes de sa propre idéologie.
Philanthrope stratège
Comme stratège, Il oppose les sociétés civiles aux gouvernements dans les pays où il opère. Tout commence par le contrôle de la société civile financée à travers sa fondation pour donner l’impression de défendre les intérêts des populations face au gouvernement jugé irresponsable. Pour que ses actions soient efficaces, il finance aussi les médias qui manipulent l’opinion nationale selon sa vision; il soutient également les ‘‘mouvements citoyens’’ qui défient ouvertement, et pacifiquement, les gouvernements qui lui sont hostiles tout en prônant des valeurs démocratiques. Tout ce petit monde participe in fine à l’encerclement des régimes jugés ‘‘non respectueux des valeurs démocratiques’’.
Cette stratégie a comme objectif de préparer la voie à la présidence de la République dans le cas de l’organisation d’élections qui seront probablement remportées par un candidat adoubé par Soros ; à moins qu’un «coup d’Etat civil» venant d’une insurrection populaire soutenue par les très actifs réseaux Soros et appuyée par un Establishment américain ne soit intervenu.
Parce que selon la nouvelle diplomatie élaborée par des stratèges américains comme Henry Kissinger, à l’ère du numérique, «si un nombre suffisant de gens se rassemblent pour exiger publiquement la démission d’un gouvernement et diffusent leurs revendications par la voie numérique, ils constituent une expression démocratique à laquelle l’Occident se doit d’accorder un soutien moral et même matériel».
Le séminaire de l’île de Gorée
Soros et OSISA, ce sont les mêmes qui s’étaient servis des leviers de l’opposition rd congolaise en organisant, du 11 au 15 décembre 2015 sur l’Ile de Gorée au Sénégal, un atelier sur l’«enjeu du processus électoral en Afrique subsaharienne ». Un événement qui avait rassemblé les leaders de l’opposition emmenés par le G7 de Moïse Katumbi, certaines ONG et des mouvements dits citoyens et l’église catholique. Tous conviés à mettre ensemble des stratégies pour s’accaparer du pouvoir par insurrection comme au Burkina Faso. Cette rencontre a été financée par le biais des Fondations allemande Konrad Adenauer et sud-africaine Brenthurst, toutes liées à l’Open Society Foundation de George Soros.
Mais cela, Nick Elebe et ses amis ne le diront ni aux médias, ni aux participants à leurs séminaires de Kinshasa.
O.H
LES GENITEURS DES PRINTEMPS ARABES REPRENNENT DU SERVICE : Osisa et Soros de retour à Kinshasa
