Il leur accorde la primeur de son premier voyage officiel sur le vieux continent. Et ils le lui rendent. Pour le président de la RDC élu fin décembre 2018, Félix Tshisekedi, la Belgique déroule tapis rouge et accueil royal de circonstance.
Plus question de processus électoral rd congolais, qualifié naguère de « chaotique » par le vice-premier ministre des affaires étrangères, Didier Reynders quelques heures après la proclamation des résultats de la présidentielle dans l’ex colonie, le 10 janvier 2019.
Ni des réserves de la Commission Européenne qui disait avoir seulement ‘‘pris note’’ en même temps que des résultats proclamant Félix Tshisekedi vainqueur de la présidentielle, du « fait qu’ils sont contestés par une partie de l’opposition ».
Lundi soir à Bruxelles, il n’y avait que du Fasthi. Aucune allusion aux Katumbi, Fayulu et compagnie. Dans les sphères officielles du moins. Ainsi, c’est Didier Reynders en personne, malgré ses ennuis judiciaires, essentiellement liés aux excroissances de la politique étrangère néo-libérale de l’ancienne métropole, qui s’est chargé de l’accueil du chef de l’Etat rd congolais à l’aéroport militaire de Melsbroek en banlieue de Bruxelles. Peu avant le dîner en soirée offert par le premier ministre Charles Michel en la résidence de fonction des chefs de gouvernement fédéral, le Lambermont.
Dès ce matin du mardi 17 septembre 2019, Fatshi et sa délégation seront officiellement reçus par le même Charles Michel (11 h 15) dans la cour du Palais d’Egmont avant une réunion gouvernementale avec les principaux membres du gouvernement fédéral dont Reynders et Alexander De Croo.
Ce sera l’occasion pour les parties rd congolaise et belge de signer 4 MOU et lettres d’intention destinés à relancer l’appui aux institutions et aux finances rd congolaises et remettre sur les rails la coopération militaire, les projets de coopération au développement ainsi que les relations diplomatiques.
Le même mardi, le chef de l’Etat de la RDC sera reçu en audience par le roi Philippe au Palais royal (12 h 30), avant une photo officielle en compagnie des dames, la reine Mathilde et Denise Nyakeru.
A 17 h 00, Félix Tshiskedi sera l’hôte de la Fédération des entreprises de Belgique où il prononcera un discours, suivi d’un dîner à la chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture Belgique-Luxembourg-Afrique-Caraïbes-Pacifique au cercle gaulois.
Dans la foulée de ces derniers contacts belges, essentiellement commerciaux, Fatshi se rendra à Anvers, un port qui entretient des liens de partenariat avec celui de Matadi au Kongo-Central. Mercredi, il visitera l’Institut de médecine tropicale (IMT).
Au finish, le nouveau chef de l’Etat de la RDC devrait réactiver la coopération militaire avec l’ancienne métropole avec la relance de la formation au moins partielle des troupes FARDC, mais surtout l’équipement en armements. Ça ne se crie pas sur tous les toits, mais le pays dont Félix Tshisekedi a hérité est sous un embargo d’achats d’armes décidé par les puissances de la planète, qui n’a jamais été formellement levé.
En matière de coopération économique et principalement minière, la RDC n’est pas opposée à la présence belge pour l’exploitation de ses ressources naturelles. Pourvu qu’elles soient win-win, ainsi que l’avait annoncé le nouveau chef de l’Etat en janvier dernier. Par Bruxelles, Kinshasa peut ouvrir une porte aux investissements occidentaux du secteur.
J.N.