Grande figure de la jeunesse Kabiliste, Jean Thierry Monsenepwo, est un des rares jeunes congolais qui ont su associer politique et affaires. En tant qu’homme politique, il est cadre du regroupement politique Alliance CCU et Alliés, Président National de la ligue des jeunes de la CCU, parti cher à Lambert Mende Omalanga et communicateur du FCC. En affaires, il est administrateur de sociétés et promoteur de la radio Centrale FM Yoka Son. Il s’est livré à nous pour commenter l’actualité politique du moment en RDC, marquée par la prise de fonction du Gouvernement Ilunkamba.
Monsieur Monsenepwo, comment vous allez ainsi que votre regroupement ?
Jean-Thierry Monsenepwo (JTM): Je me porte bien, à présent les choses sont calmes car depuis novembre 2018, il n’y a eu que des urgences. D’abord la préparation des élections, qui nous a plongé dans un travail de préparation de nos listes électorales, ensuite la campagne, puis les élections suivies des contentieux des résultats devant les Cours d’appel et la Cour constitutionnelle, puis enfin le dossier Sankuru avec les atermoiements de la CENI qui a fait compétir notre leader avec un sujet français. Illégalement. A présent tout ceci est derrière nous.
Là, vous parlez de cette élection où votre leader a été battu par un indépendant ?
JTM : Nous savons tous maintenant qu’il n’était pas plus indépendant que moi. Pour nous, l’honorable Mende n’a pas perdu cette élection face à une personne. Il s’agissait d’un système d’antivaleurs (violation de la loi électorale, trahison de certains députés provinciaux du FCC, corruption et haine clanoethnique) qui en scandalise plus d’un aujourd’hui encore dans notre pays.
Le Gouvernement Ilunga a été rendu public en pleine matinée presque au beau milieu de la nuit. Quel est votre jugement sur cette équipe et son programme ?
JTM : Je félicite le premier Ministre pour cette équipe que je juge bonne, puisque les équilibres sont respectés. D’une part on a une majorité de jeunes, ce qui concrétise la vision des chefs de notre coalition FCC-CACH, Joseph Kabila et Félix Tshisekedi, de faire participer la jeunesse à la gestion de la chose publique. D’autre part, la présence des femmes est plus que significative. Nous attendons à présent de les voir à l’œuvre. S’agissant du programme, je suggère que la question soit soulevée lors de l’examen du projet de loi budgétaire au parlement dans quelques jours.
En parlant de représentation, certains jugent que le combat de Lambert Mende et de sa CCU ont été mal récompensés avec seulement le ministère des Droits Humains.
JTM : Il faut savoir que la vraie rétribution que l’honorable Mende attend, est l’appropriation de notre lutte contre le Congo Bashing, le néocolonialisme, par les Congolais. Aucun poste ne vaut le Congo. Et ce combat là que nous continuons à mener ne peut pas s’évaluer matériellement. Le poste que notre regroupement a obtenu au sein du Gouvernement est le fruit du travail réalisé lors des élections de décembre 2018. Avec 8 élus nationaux, la CCU et ses alliés avaient droit à un poste ministériel. Et nous sommes fiers que notre camarade André Lite ait été placé à la tête du ministère des Droits Humains. Nous en avons du reste remercié l’autorité morale du FCC, et le chef de l’Etat Félix Tshisekedi. Pour nous, c’est un des ministères les plus importants au regard de la priorisation de l’humain par le chef de l’Etat, le président Félix Tshisekedi.
Vous êtes contents de ce Ministère alors que vous-même M. Monsenepwo, étiez attendu à ce poste. On vous a préféré Maître Lite. N’êtes-vous pas amer face à ce qui parait être une injustice ?
JTM : Amer ? Pas le moins du monde puisque le camarade Lite Asebea mérite à mes yeux ce poste, au regard du travail qu’il a abattu au sein de notre parti d’abord, puis du regroupement en revenant des élections avec 3 sièges de députés nationaux de sa juridiction, ex aequo avec le Sankuru. C’est la preuve que l’initiateur de la CCU n’est ni tribaliste, ni clientéliste. Car dans un parti qui tire ses souches au Sankuru, voir le flambeau être remis à une autre province, et selon le critère exclusif du résultat, il faut être Mende pour le faire. Enfin, vous devez savoir que Maître Lite n’est pas n’importe qui. Il a été l’un des avocats de la République dans les procédures pour l’annulation des sanctions illégitimes européennes et américaines à l’encontre de certains Congolais. Il est donc fait pour ce job. Quand la CCU gagne, moi je gagne. Le débat n’est pas subjectif pour moi.
La session ordinaire du parlement va débuter ce 15 septembre selon la loi, que pouvez-vous dire en ce qui concerne les axes prioritaires du Gouvernement ?
JTM : Priorité doit être donnée à l’éducation. Notamment par la finalisation du dossier de la gratuité de l’enseignement de base. Sinon, on risque de frôler soit une année scolaire difficile, au pire, une année blanche du fait d’une part de certains établissements qui ne vont pas amortir le passif et d’autre part de syndicats du personnel enseignant qui y perdre une partie de leur pouvoir d’achat. Ensuite, le secteur fiscal. Aucun investisseur sérieux ne peut mettre son argent dans un pays où règne une sorte de rage taxatoire qui pousse la plupart d’entre eux à se dissimuler dans les valeurs refuges, telles que le secteur du Bâtiment. Je connais des investisseurs qui ont placé des millions USD dans la construction d’un hôtel, mais ensuite n’y ont embauché qu’au maximum 10 personnes. Ni eux-mêmes, ni le pays ne s’y retrouvent. Alors que de telles sommes investies dans le secteur agro-industriel par exemple, peuvent générer des emplois pour des milliers de personnes. A mon point de vue, pour résoudre le problème de la pauvreté au Congo, il faut donner de l’emploi aux gens. L’amélioration du climat des affaires doit devenir une vraie priorité et non un slogan. La clef de voûte du développement du pays réside dans les 5 piliers suivants : éducation, climat des affaires, infrastructure, sécurité et diplomatie. Le Congo deviendrait la Chine d’Afrique si ce quintuplé était la priorité des priorités.
Merci Jean Thierry Monsenepwo
AVEC JEAN KATSHITA