Après le drame de l’assassinat du chef de Groupement de Lolema, Moïse Kondema Wamu, abattu le 19 juillet 2019, suivi du lynchage à mort 10 jours plus tard de son assassin présumé par un groupe non identifié de villageois dans son maquis de Nambelo Lohembe, les instances judiciaires locales au Sankuru semblent prendre enfin leurs responsabilités pour éviter la généralisation des vendettas dans cette partie du pays.
On a, en effet, appris jeudi 5 septembre l’interpellation par le Parquet de Lodja de Shomba Omafo et Anyeme alias Mzee, deux coupeurs de route qui sévissaient sur la RN04 reliant Bena Dibele à Lodja depuis plusieurs mois. Les deux malfrats s’en étaient notamment pris la semaine dernière à un autre chef traditionnel du secteur des Olemba, M. Manda Ka Manda, qu’ils ont sauvagement tailladé à la machette avant de le laisser pour mort. Ce chef du groupement Nganga, en banlieue de Lodja a été conduit à l’hôpital général de référence de Lodja où il a été admis aux urgences.
Réagissant à la clameur publique, le procureur général près la Cour d’Appel du Sankuru a ordonné l’arrestation des malfaiteurs et leur présentation immédiate à la justice.
Des sources proches du dossier font état de pressions de la part de l’Administrateur de Territoire de Lodja, Médard Elonge sur l’officier du Ministère Public pour classer « sans suite » ce dossier à la demande du député national Alexis Luwundji, un proche de Shomba.
Cette double démarche a fait bondir Me. Benoît Dandja, le Président de la Société Civile de Lodja, qui a rappelé que ce type d’interférences sur le fonctionnement de la Justice est contraire aux lois et à l’intérêt général : «C’est à cause de ce type d’interventions de l’Administrateur Médard Elonge sur des magistrats que le bandit Omindo alias Omera, auteur présumé de plusieurs crimes à Lodja avait été libéré sans aucune forme de procès en 2017 et qu’il a récidivé en tuant une dizaine d’innocents avant d’être lui-même victime d’une ‘’justice’’ expéditive avec décapitation il y a quelques jours.
M. Elonge qui doit répondre et de la mort de ces innocents et du lynchage de Omindo doit laisser la justice faire son travail de régulation quotidienne de la vie sociale au lieu de se transformer chaque fois en avocat du diable », a déclaré Maître Dandja qui a encouragé le Parquet à accomplir méticuleusement tous les devoirs que les graves faits imputés au duo Shomba-Anyeme requièrent.
Une affaire à suivre.
H.O.