De Madagascar ou des Malgaches, les Rd Congolais ne devraient se rappeler que de la défaite et la désillusion lors de la dernière CAN au pays des Pharaons. Et pourtant, l’île lointaine de l’océan indien apprend aussi au géant Congo comment gérer l’aide extérieure ainsi que les investissements.
Le ministre d’Etat sortant du Plan, Zekpele Mondombe peut en témoigner. Il a présidé, fin août 2019 à Kinshasa, un atelier axé sur la mise en place d’un système d’informations dans la Plate- forme de la gestion de l’aide et des investissements(PGAI) avec l’aide d’experts malgaches.
La Plateforme permettra à la RDC de disposer d’informations nécessaires susceptibles de faciliter des interventions des bailleurs de fonds dans la fourniture de l’aide selon les types de financement, les allocations sectorielles et la répartition géographique pour les 26 provinces de la RDC.
Pour sa part, le coordonnateur du PGAI, Théo Kanene s’est réjoui de la création de cet outil de gestion de l’aide extérieure des bailleurs de fonds, avant de remercier le ministre d’Etat au Plan pour l’opportunité donnée à cette plate-forme de l’aide d’assurer le leadership dans le système d’informations sur l’aide extérieure. Cet outil de travail, a-t-il dit, sera opérationnel en RDC avec l’appui technique de la République de Madagascar qui dispose d’une expertise avérée en matière de gestion informatique de l’aide.
Le PGAI est une structure placée sous la tutelle du ministère du Plan qui a pour objectif la coordination de l’aide extérieure de la RDC. Il sied, à titre d’exemple, de rappeler que le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a annoncé, une aide de 300 millions d’euros de la France en faveur de la RDC.
Le dernier appui français au budget de la RDC remonte à 2016, du temps du premier ministre Matata. Paris avait alors accordé quelque 26.068.030.412 FC (dons projets) à la RDC. Depuis, plus rien. Toutefois, la France a développé un mécanisme pour maintenir sa présence en RDC: le Contrat de Désendettement et de Développement (C2D) à travers des ONG.
Explications : En 2018 par exemple, le niveau d’encaissement des recettes extérieures se situait à 852,5 milliards FC contre une prévision de 1.110,5 milliards FC, soit un taux de réalisation de 76,8%. Ces ressources ont trait aux appuis budgétaires (1,4 milliards FC) et au financement des investissements (851,1 milliards FC). Les appuis budgétaires de l’ordre de 1,4 milliard FC proviennent exclusivement du financement obtenu dans le cadre du Contrat de Désendettement et de Développement (C2D) conclu avec la France.
Le Contrat de Désendettement et de Développement est un mécanisme innovant de financement du développement. Ce dispositif unique consiste à la reconversion de la dette remboursée en subvention pour des projets de développement. Des secteurs ci-après bénéficient des financements du C2D: l’éducation, la formation et l’emploi, la santé, l’agriculture, le développement rural et l’environnement, le développement urbain, l’eau et l’assainissement, les infrastructures routières et la justice. En général, l’Agence française de développement est chargée de la mise en œuvre des décisions d’affectation des subventions. L’Agence travaille généralement avec des ONG dont le contrôle de gestion échappe à l’Etat. C’est un aspect de la faiblesse des aides au développement à quelque titre que ce soit.
POLD LEVI