L’élection d’un gouverneur de province CACH par une assemblée provinciale ultra majoritairement FCC semble avoir laissé d’indélébiles stigmates au Sankuru. En séjour à Lodja le 11 août 2019, le sénateur Moïse Ekanga Lushyma, membre du PPRD du territoire voisin de Lomela (à 150 km de Lodja), en a fait le constat. Même si, en fin de compte, cet opérateur politique et pasteur a finalement triomphé des vicissitudes politiques locales. « Oublions le passé, tournons-nous vers l’avenir pour le développement du Sankuru», a lancé le sénateur Ekanga à ses frères de Lodja à l’occasion de la dédicace de Goel Tabernacle, un ouvrage architectural impressionnant construit par le Rév. Elie Charles Lobandji, une des têtes couronnées de l’Eglise Branhamiste de Righini du Rév. Baruti. « J’exhorte mes frères, sœurs et parents du Sankuru à vivre dans l’unité. Les choses anciennes sont passées. Nous devons regarder vers l’avenir », a-t-il lancé lors de son allocution dimanche 11 août.
Des témoins rapportent, en effet, qu’à sa descente d’avion à l’aérodrome de Lodja, le 11 août, Moïse Ekanga a certes été accueilli par une foule compacte en liesse composée essentiellement de militants PPRD venus de Lomela et ceux de la CCU de Lodja, solidarité au sein du FCC oblige. Avant de se rendre au stade Lumumba en compagnie du vice-président PPRD de l’Assemblée provinciale, Anatole Dilomba, un élu de Lomela comme lui-même.
On a noté que le PPRD Lodja, qui compte pourtant un député national élu et au moins deux députés provinciaux, tous présents dans la capitale économique du Sankuru étaient invisibles. Pire, des agitateurs vraisemblablement mobilisés par des leaders de l’ex-parti présidentiel se sont illustrés par des quolibets « à la limite de l’insulte » contre le sénateur Ekanga, selon des témoins. Qui estiment qu’à Lodja, le PPRD n’existe pratiquement plus, «ses principaux animateurs lorgnent désormais vers le CACH auquel ils ont offert sur un plateau le gouvernorat du Sankuru en juillet dernier».
O.H.