A la différence de Bemba, Fayulu et Muzito avec qui il constitue le dernier carré des leaders Lamuka, lui au moins a une opinion claire à ce sujet. Sous sa coordination, il a aligné la coalition de Genève dans l’opposition républicaine…
Les choses s’accélèrent dans la formation du Gouvernement. Si on s’en tient au chronogramme publié mardi 6 août 2019 par les services du premier ministre, c’est en principe le samedi 10 août que Ilunga Ilunkamba a reçu les projets des listes des membres du gouvernement et le mardi 13 août devrait intervenir la publication de l’équipe constituée. En fin de compte, ce n’est que dimanche 11 que les listes attendues ont été transmises au formateur du gouvernement. Cependant, du côté de la coalition Lamuka, les choses devraient également s’accélérer concomitamment pour la désignation du porte-parole de l’opposition. Car, en démocratie, la notion d’opposition parlementaire ne se conçoit qu’avec l’existence de la Majorité parlementaire. Celle qui, aux termes de l’article 78 de la Constitution, propose au président de la République le premier ministre et, tout naturellement, soutient son gouvernement…
Dès lors qu’à l’issue de sa réunion de Lubumbashi, le 30 juillet 2019, Lamuka s’est délibérément abstenue de se déterminer par rapport à son appartenance à la Majorité ou à l’Opposition – le communiqué final publié à cette occasion est muet à ce propos – il ne reste qu’à encourager les forces politiques et sociales disposées à jouer le rôle de contre-pouvoir à formaliser leur existence. On sait qu’à son retour au pays le 20 mai 2019, Moïse Katumbi – dont la plateforme électorale Ensemble a réalisé un score impressionnant en termes de députés nationaux, sénateurs et députés provinciaux élus – a affiché sa décision de se constituer en opposition républicaine à la coalition au pouvoir. Parlant de Félix Tshisekedi, l’ancien gouverneur de l’ex Katanga a déclaré que ce qui importait pour lui, c’est que «le nouveau président puisse changer ce pays». Sur son propre avenir, il a été clair : «Nous, nous sommes de l’opposition, nous allons l’aider à changer le pays. Mais nous allons condamner là où il faut condamner. Nous serons une opposition exigeante». Sur la question de la ‘‘vérité des urnes’’, Katumbi a été plus clair : «Je ne suis pas la Cour constitutionnelle : le passé est le passé, allons de l’avant», at-il soutenu.
Il est vrai que sa déclaration, faite unilatéralement, a vraisemblablement déplu à ses camarades de la coalition visiblement peu enclins à reconnaître le pouvoir de Félix Tshisekedi, leur ancien compagnon de lutte dans les rangs de l’opposition en RDC. Comme pour lui rendre la monnaie de sa pièce, Martin Fayulu a initié à l’insu de ses pairs un plan de sortie de crise consistant à reconnaître ce pouvoir en contrepartie de la création d’une institution dénommée «Haut Conseil National pour les Réformes Institutionnelles» à placer sous sa présidence pour un mandat de 2 ans !
Les tractations devraient commencer
Tout compte fait, les choses évoluent à une vitesse telle qu’on n’a plus de temps à accorder aux hésitants et aux indécis. Depuis son investiture le 24 janvier dernier, Fatshi a consommé 7 des 60 mois de son quinquennat et a déjà exprimé sa volonté d’avoir comme interlocuteur une opposition responsable. Du moment que la seule partie à se manifester est celle animée par Katumbi, il ne reste qu’à actionner la procédure de désignation du porte-parole prévue dans la Loi n° 07/008 du 04 décembre 2007 portant statut de l’opposition politique en RDC. Elle stipule que «sans qu’il ne soit nécessairement parlementaire, le porte-parole de l’opposition politique est désigné par consensus, à défaut, par vote au scrutin majoritaire à deux tours, dans le mois qui suit l’investiture du gouvernement, par les députés nationaux et les sénateurs, membres de l’opposition politique, déclarés conformément à l’article 3 de la présente loi. Les députés et les sénateurs de l’opposition politique se réunissent, à cet effet, sous la facilitation conjointe des bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat, à la demande écrite de tout groupe parlementaire ou politique de l’opposition politique, selon le cas ». L’article 20 poursuit : «Le président de l’Assemblée nationale notifie le procès-verbal de la désignation du porte-parole de l’opposition politique aux institutions de la République. Le règlement intérieur de l’Opposition politique et le procès-verbal de désignation du porte-parole de l’opposition politique sont publiés au Journal officiel de la République». Normalement, plus rien ne s’oppose donc à cette procédure maintenant que le parlement affiche complet, l’Assemblée nationale et le Sénat étant opérationnels, et l’investiture du gouvernement imminente. Les tractations devraient commencer. Aux opposants qui croient au schéma du chairman de Mazembe de s’y investir. Et que ceux qui n’y croient pas arrêtent de distraire l’opinion…
LE MAXIMUM AVEC OMER NSONGO DIE LEMA