L’annonce d’ambitieux projets de transformation du gaz en énergie électrique aiguise la boulimie des services d’assiette, particulièrement des ministères sectoriels
Alors qu’aucun projet d’envergure n’est encore en exécution, le ministère de l’Energie et Ressources hydrauliques et celui des Hydrocarbures se disputent déjà la régence de futures industries gazières. Aux Hydrocarbures, l’on estime que, comme l’eau reste l’eau qu’elle soit solidifiée ou liquéfiée, le gaz demeure tel en dépit de sa transformation en énergie électrique. Par conséquent, le gaz transformé demeure dans le secteur des hydrocarbures. Réponse du berger à la bergère, le gaz une fois utilisé comme énergie tombe dans l’escarcelle du ministère de l’Energie, à l’image des eaux souterraines. Hélas, avis d’experts, c’est le Trésor public qui ferait les frais de cette guéguerre car l’un et l’autre ministère, pour s’attirer de la sympathie, offrirait aux futurs industriels gaziers des deals complaisants en termes d’exonérations ou de la révision à la baisse de taux de droits, taxes et redevances dus à l’Etat.
Depuis que la firme pétrolière PERENCO a annoncé un investissement de quelque 250 millions de dollars, pour transformer le gaz qui s’échappe lors de l’extraction de l’or noir au large de Muanda, en énergie électrique, les ministères de l’Energie et des Hydrocarbures se livrent à une guerre sourde pour le contrôle des retombées financières du projet.
Perenco compte, en effet, produire quelque 200 mégawatts qu’il vendrait aux cimentiers du Kongo Central et aux miniers du Grand Katanga à travers une connexion à la ligne très haute tension courant continu, THTCC Inga-Shaba. Le projet pourrait être opérationnel d’ici 2021.
Le groupe pétrolier franco-britannique compte des réserves de 20 milliards de m3 en offshore et 10 milliards en on shore sur son champ pétrolier. Â Muanda, PERENCO utilise déjà le gaz pour alimenter les générateurs de la centrale de Kinkazi.
Pour le grand bonheur des communautés locales
Quelques 70 villages se retrouvent ainsi électrifiés! Mais il n’est pas que le pétrolier Perenco qui s’est lancé dans l’aventure gazière, la MIBA en a également manifesté l’intention ainsi que d’autres privés. Si la loi reconnait à ce jour, l’autorisation d’importation et de commercialisation de carbure de calcium et de gaz comme un acte générateur des recettes relevant du ministère de l’Energie, la certification des réserves gazières, l’octroi de permis de recherche et de production relèvent du ministère des Hydrocarbures. Pour ce faire, un budget de 55 966 400 000 Fc, soit un peu plus de 32 millions de dollars est prévu pour 2019.
POLD LEVI MAWEJA