DG de l’Institut congolais de la conservation de la nature (ICCN), Cosmas Wilungula a plaidé auprès de la communauté internationale pour que la RDC tire profit du gel de l’exploitation de ses forêts.
Il y a deux ans, l’alors premier ministre, Samy Badibanga, faisait état de quelque dix milliards USD que la RDC devrait obtenir dans le cadre du Fonds Vert Climat. Rien n’est venu. Puis on a eu droit à des promesses mirobolantes des COP 21, 22, etc., en termes des centaines des milliers de dollars. Mais toujours RAS, Rien à signaler.
Dans son rapport critique sur le budget 2019, le REGED (société civile) dit constater « la tendance baissière des recettes extérieures au moment où il existe plusieurs fonds disponibles (REDD+, Fonds seul Vert, Crédit carbone, etc.) au niveau international que la RDC devrait capter». Tout porte à croire que, contrairement au Brésil ou encore au Congo-B., le gouvernement de la RDC ne déploie pas un lobbying pour disposer de ces financements.
Ceci expliquerait sans doute pourquoi la province du Nord-Kivu a mené une démarche unilatérale pour tirer profit du gel de l’exploitation de ses forêts. Le ministre provincial de l’Environnement, Olivier Mbonigaba, a dernièrement rendu public un plan de partage des bénéfices «carbones monétaires ».
«Le bénéfice carbone monétaire est, en pratique un retour sur investissement ayant pour objectif de contribuer au développement en général, à la lutte contre le changement climatique, au développement de l’économie verte, à l’amélioration des conditions de vie des communautés locales et du développement du secteur privé », a déclaré le ministre provincial au cours de l’atelier de validation qui a permis aux parties prenantes de s’approprier les tâches et d’identifier les potentialités de chaque acteur au regard des obligations légales et des intérêts de chacun à travers ce business écologique propre.
Les acteurs de la société civile, les experts des ministères sectoriels du gouvernement provincial du Nord-Kivu ainsi que ceux WWF ont, en effet, pris part à cet atelier de validation. Les revenus carbones seront partagés sur une période de 10 ans en tenant compte de 700.000 Verified Emission Reduction (VER) qui est l’unité de mesure dans le crédit carbone dont le prix unitaire varie entre 8 et 10 Euros.
Une clé de répartition (35% de revenu alloués au porteur du projet pour appuyer le montage, le suivi et la soumission du dossier et 65% au gouvernement pour la poursuite des activités) a été adoptée. Au-delà de 700.000 VER les pourcentages passent respectivement à 20 % et 80 %.
Preuve de méfiance sinon de carence de collaboration entre le gouvernement central et les provinces sur les enjeux de l’environnement, les experts du Nord-Kivu recommandent aux partenaires la révisitation de l’article 26 de l’arrêté fixant la procédure d’homologation des investissements des projets REDD qui ne fait pas mention des activités de terrain et se limite aux frais à injecter dans le fonctionnement des structures étatiques.
POLD LEVI