Le prochain gouvernement devrait redorer l’image de l’Etat dans la protection sociale. Le budget 2019 a aligné des ambitions démesurées avec un budget d’airain. Un donquichottisme, qui, hélas, aura caractérisé le cabinet Tshibala.
Dans le cadre du Budget à moyen terme 2019-2021, l’Etat envisage, en effet, de mettre en œuvre une politique nationale de protection sociale visant notamment la prise en charge des personnes vulnérables, des anciens combattants…pension et rente, enfant et famille, exclusion sociale et chômage.
Mais les crédits alloués à ces secteurs ne sont guère à la mesure des ambitions. Pour 2019, il n’a été prévu que 163 394 882 236 FC, soit 93.486.030 USD dont la grosse part est consacrée à la sous-rubrique «Autres affaires concernant la protection sociale » avec 48 454 358 807 FC, soit 27.723.060 USD.
Le chômage, principale préoccupation des 25-55 ans du pays, n’a que 668 727 959 FC, soit 382.615 USD. De l’avis de ses propres experts, le gouvernement navigue à vue dans sa politique de protection sociale. Pourtant, elle aurait dû, cette année, compter parmi des postes des dépenses bénéficiaires d’un budget pluriannuel pour atteindre ses objectifs avec efficience.
Hélas, les 14 institutions-pilotes (ministères, services publics, provinces et entités territoriales décentralisées) qui ont servi de référence à cet effet auront été des cobayes pour rien. Cinq ans après, en 2019 donc, la RDC n’a pas su migrer du budget des moyens au budget-programme. Et au terme du premier quadrimestre 2019, aucune des actions programmées dans le cadre de la protection sociale n’a connu un début d’exécution.
N’empêche, l’Etat compte renforcer les infrastructures sociales de prise en charge des personnes vulnérables, instaurer une politique nationale des filets sociaux, mobiliser des ressources nécessaires à leur bon fonctionnement ou encore mener une étude de vulnérabilité et des capacités en RDC (EVC).
POLD LEVI