Lundi 6 mai 2019 a été une journée particulièrement émotionnelle à Lodja, la capitale économique de la province du Sankuru. Décédé à Kinshasa de suite d’un court malaise, le 27 avril 2019, le corps du communicateur CCU/FCC, Albert Diheka Losongo, y est arrivé en début d’après-midi à bord d’un aéronef affrété à cet effet. Déclenchant une vague d’émotion et de tristesse contagieuse, doublée d’un sentiment d’impuissante révolte. Ici, le talentueux débatteur des écrans TV de la capitale de la RD Congo était plus qu’une vedette : Diheka était adulé des foules lumumbistes de Lodja, où son passage attirait moult admirateurs du franc et sage parler de ce natif de Katako-Kombe, un territoire voisin. C’est qu’à la différence de ceux qui lui contestaient ses convictions à Kinshasa et ailleurs, Albert Diheka Losongo valait son pesant de poids populaire. Plus de 60 mille âmes ne juraient que par l’acteur politique de convictions décédé à 52 ans. Ce ne sont pas des chiffres avancés au hasard, aux termes des législatives de 2018, en plus des 69.000 électeurs qui avaient voté à Lodja pour la liste de la Convention des Congolais Unis (CCU) ce sont bien plus de 13.000 électeurs qui avaient apporté leurs voix au candidat Diheka dans son Katako-Kombe natal. Lors de ce scrutin, ça a été presque un miracle, que le candidat Diheka Losongo n’ait pas été compté parmi les élus.
Mais sur ce revers de la vie politique, qui s’est répété après celui de 2011, l’homme n’était pas disert. Lorsqu’il agrippait un micro pour s’adresser à ses semblables, Albert Diheka préférait répandre et se répandre sur les valeurs culturelles des Atetela, qu’il maîtrisait comme nul autre à son âge. Pour cela, il était l’objet d’une admiration sans bornes, ainsi que les hommes et les femmes de Lodja l’ont prouvé lundi dernier en pleurant l’orateur hors pair qu’ils avaient adopté au cours de ces dernières années. Que des pleurs, le long du parcours funéraire de l’aérodrome local au lieu de la veillée mortuaire au QG de la CCU au centre/ville de Lodja. Que des lamentations et des complaintes toute cette nuit consacrée à la veillée du corps étendu dans un cercueil sous une chapelle ardente affectueusement décoré.
Son dernier voyage sur la terre des hommes, Albert Diheka l’a entamé dimanche 5 mai 2019 à Kinshasa où, dès 10 heures, de nombreux amis et sympathisants avaient gagné la morgue de l’Hôpital du Cinquantenaire. Le corps du défunt y avait été conservé depuis le 27 avril, en attendant le rapatriement au Sankuru. Autour de 11 heures, en cette journée particulièrement ensoleillée jusque-là, la salle de recueillement attenante à la morgue avait dû refuser du monde. Il fallut bien sortir le corps, après une cérémonie traditionnelle, vers 12 heures, et permettre aux personnalités triées sur le volet ainsi qu’aux membres de famille de rendre un bref hommage au défunt. A commencer par l’autorité morale de la CCU & Alliés, le Député national Lambert Mende Omalanga, en passant par le Sénateur PPRD Moïse Ekanga Lushyma et autres Alain André Atundu Liongo, numéro 2 de l’Alliance Politique CCU & Alliés. Mais aussi Edox Diheka, MM. Kala, Jean Eloho Omionga, des parents. Et de nombreuses autres personnalités et cadres du parti et du Front Commun pour le Congo.
De l’Hôpital du Cinquantenaire, le cortège funèbre s’est ébranlé vers le siège de la CCU sur avenue Djombo dans la commune de NgiriNgiri pour les hommages des camarades et compagnons de lutte. Particulièrement, l’oraison funèbre de l’autorité morale, Lambert Mende Omalanga, prononcé au milieu d’une émotion généralisée. La dépouille mortelle d’Albert Diheka a eu par la suite droit aux derniers hommages kinois dans le funérarium bondé de la luxueuse salle Gracia, sur l’avenue de la Victoire dans la commune de Kalamu. Dépôts de gerbes de fleurs, témoignages, discours des notables de Katako-Kombe : de 18 h 00 à 4 h 00, de nombreuses personnalités, amis et connaissances du défunt ont tenu à honorer la mémoire du combattant convaincu que fut le défunt.
J.N.