Dans une tribune publiée le 30 mars 2019 dans les journaux américain The Washington Post, allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, irlandais Sunday Independent et français Le Journal Du Dimanche, Mark Zuckerberg, le fondateur du réseau social Facebook (FB) et depuis peu propriétaire de WhatsApp interpelle les différents gouvernements du monde, plus encore d’Afrique, sur la nécessité pour eux de jouer un rôle plus actif pour aider à réguler Internet aussi bien dans le monde que dans leurs propres pays.
Cet appel revêt une importance capitale pour l’Afrique en particulier où l’Internet a un caractère incontournable pour la liberté d’expression et contribue au développement socioéconomique. Sur ce continent où les dérives se multiplient à grande vitesse, la crainte aujourd’hui est que cet extraordinaire outil de communication ne devienne finalement nocif, ce qui suscite plusieurs coupures (c’est le cas au Tchad depuis quelques mois).
Pour qu’une telle extrémité ne devienne pas récurrente, Zuckerberg propose quatre idées pour une régulation plus efficace qui préserverait le monde de tels aléas avec un impact sur les libertés. Facebook pourra être davantage performant en se basant sur des standards juridiques locaux plus pointus en matière de contenus violents et haineux, d’intégrité des élections, de protection de la vie privée et de portabilité des données. « Tous les jours, nous devons prendre des décisions pour déterminer quel discours est dangereux, ce qui constitue de la publicité politique ; ou encore comment prévenir des cyberattaques complexes. Ces décisions sont importantes pour assurer la sécurité de notre communauté. Personne n’attend des entreprises, qu’elles répondent seules à ces enjeux», déclare-t-il.
En Afrique où la législation relative à Internet n’est pas encore très sophistiquée, les propositions de Mark Zuckerberg peuvent dissuader les auteurs de plus en plus nombreux de fake news et autres messages à caractère violent et haineux, et mettre face à leur responsabilité les entreprises et les particuliers qui portent atteinte à la vie privée et aux données personnelles. «Il serait bon pour Internet que davantage de pays adoptent une réglementation telle que le RGPD (Règlement européen de protection des données) comme cadre commun (…). Elle devrait protéger le droit de chacun de choisir la façon dont ses informations sont utilisées, tout en permettant aux entreprises de les employer, à la fois à des fins de sécurité et aussi pour fournir des services», a-t-il ajouté.
Pour le cadre réglementaire sur le principe de la portabilité des données, le méga tech entrepreneur pense qu’il donnera aux internautes, la possibilité de « transférer facilement leurs données et de manière sécurisée vers un autre service. Cela donne aux gens le choix et permet aux développeurs d›innover et d›être plus compétitifs ».
C. MAKANGA AVEC AGENCES