Cela s’est passé vendredi 8 mars 2019 vers 17 heures, en pleine journée donc, sur avenue Bula 2 au quartier Bisengo dans la commune de Bandalungwa. Lorsqu’un groupe de personnes, des jeunes et des moins jeunes, s’est mis à courir dans tous les sens à l’approche d’une bande de jeunes portant en triomphe un des leurs. Dans ce quartier très bouillant, boutiques et étalages se sont fermées à la vitesse de l’éclair. Tout le monde s’est mis à l’abri pour laisser place aux festoyeurs.
Information prise, il s’agissait d’un gang bien connu dans le quartier, composé d’étudiants de l’Institut Supérieur des Techniques Appliquées (ISTA). Ils font partie d’un « gang » estudiantin connu pour ses exploits impunis dans cette institution d’enseignement supérieur située dans la commune Barumbu, à la lisière de l’aéroport de Ndolo.
Ces étudiants se réjouissaient d’avoir désigné le nouveau leader du groupe, qu’ils portaient ainsi en triomphe, torses nus, T-Shirt et chemises aux bouts bras, vers la résidence familiale située non loin de là.
Le « gang » de l’ISTA est réputé pour son agressivité particulière au sein de l’Institut. Mais les autorités académiques et urbaines, complaisantes, n’ont jamais interpellé ni inquiété quiconque parmi ces jeunes pourtant connus de tous, rapporte-t-on. Probablement parce que des acteurs politiques locaux ont trouvé dans l’exubérance de ces délinquants un vivier où recruter des semeurs de troubles politiciens.
Un témoin à la « parade » du vendredi 8 mars sur avenue Bola II s’en plaint, comme beaucoup d’autres : « Franchement, nous ne savons plus à quel saint nous vouer. Nous envoyons nos enfants aux études pour qu’ils deviennent des responsables. Mais le constat est malheureux. C’est certain qu’ils se sont drogués avant de s’exhiber aussi éhontément. Nous sommes fatigués de ces scènes qui n’honorent ni les acteurs ni l’établissement dont ils se réclament».
Dans le discours de présentation de son programme d’urgence pour les 100 premiers jours de son accession au pouvoir, samedi 2 mars 2019, le Président de la République a avait exprimé son désir de reformer le système éducatif du pays. Et suscité l’espoir que des changements interviendront dans le domaine de l’enseignement et partant, de l’encadrement de la jeunesse. En attendant, le tableau demeure sombre.
CHRISTIAN MAKANDA