L’enfer, c’est les autres. Ainsi résumerait-on, la correspondance, le dernier baroud… d’honneur, du désormais DG suspendu de la SCTP ex-Onatra, Daniel Mukoko Samba, aux préposés des services d’intelligence de l’Etat. En vain.
Le directeur général de la Société Commerciale des Transports et des Ports (SCTP, ex ONATRA), Daniel Mukoko Samba, affichait depuis le début de la grogne des employés, une inflexibilité faisant croire qu’il jouissait d’une couverture politique qui le mettrait à l’abri de toute éjection, contrairement à son homologue de Transco, M. Kirumba, défenestré sur décision du Président de la République après 72 heures de grève sèche des chauffeurs du transporteur public routier. A la SCTP, c’est plutôt la direction générale qui a, des jours de suite, fait évacuer tous les travailleurs du bâtiment administratif, sur le boulevard du 30 juin, avec l’aide des unités de la police.
Dans une note datée du 3 janvier 2019, dont un vent favorable a laissé glisser une copie sous le paillasson de la Rédaction du Maximum, Mukoko Samba écrivait aux services, que « (…) la direction générale a entrepris de démanteler les réseaux maffieux qui minent la société de l’intérieur. Ces réseaux tissés autour de syndicats créés et financés par des cadres dirigeants de l’entreprise et, avec la bénédiction des Conseils d’administration successifs ont, depuis belle lurette, annihilé toute tentative de réforme profonde de la société». Que « le démantèlement de ces réseaux maffieux par le Directeur général s’est notamment traduit par la suspension du directeur financier, M. Karulaje Wetshi, et du directeur des ports maritimes, M. Dikenda Nzolameso. Ces derniers font l’objet des poursuites…». Que «toutefois, les dernières productions du Procureur général de Matete au Directeur général de réhabiliter les personnes poursuivies risquent de perturber la paix sociale et affaiblir la Direction générale… » .
Une note révélatrice
Et le DG, selon cette lettre lui attribuée et par ailleurs jamais démentie, de proposer aux services que, « de ce qui précède, il est souhaitable de convoquer les syndicalistes concernés à savoir Messieurs Agbayo, Osase, Lino, de convoquer les deux directeurs de départements suspendus, Messieurs Dikenda Nzolameso et Karulaje Westhi ainsi que l’ancien-directeur financier licencié M. Philippe Elongamea, Convoquer l’administrateur Bemba, leur interdire toute agitation ».
Il sied ici de relever que le Bemba dont il s’agit se prénomme Jean-Jacques et n’est autre que le frère du Chairman du MLC, Jean-Pierre Bemba, qui a choisi d’évoluer dans la famille politique proche de l’ancien Chef de l’Etat, Joseph Kabila.
Et en ce qui concerne la gestion du personnel de la SCTP, la direction générale admet que «la société n’est pas encore à mesure d’assurer 12 paies mensuelles dans l’année au vu de la situation financière catastrophique que nous avons héritée. (…) ».
Mais pour les limiers de l’institution Président de la République, le détourneur c’est bien celui qui criait aux détournements. Mukoko Samba et son adjoint se retrouvent ainsi dans la fournée d’une poignée des mandataires publics sacqués sur ukase de Fatshi, peu avant son voyage de Nairobi, la capitale kenyane.
Mais que des questions demeurent en suspens : à combien se chiffre l’argent détourné ? Quid des recettes de la Redevance de la logistique terrestre logées dans des banques dont ni la Primature ni le ministère des Transports ni la SCTP n’ont jamais daigné révéler les noms ! Quelle solution pour les créances dues à l’ex-Onatra par l’Etat, les FARDC et les Lignes maritimes congolaises ?
Accusé, Daniel Mukoko n’entend pas s’en laisser conter et promet de présenter de solides moyens de défense.
POLD LEVI M K.