Avant même la convocation, par le Premier ministre sortant, Bruno Tshibala, d’une tripartite gouvernement-direction générale-banc syndical SCTP, les milieux syndicaux de l’ex-ONATRA ne misaient plus que sur un contrat de relance du trafic ferroviaire entre Matadi et Kinshasa, que la direction générale avait conclu avec la société African Rolling Stock Solutions RDC.
Pour la mouvance syndicale, avec la relance du chemin de fer Matadi-Kinshasa, l’ex-Onatra aura pour principaux clients les cimentiers du Kongo central, dont PCC Barnett, CIMKO, Cilu qui se relance, et seize autres cimenteries en pipe-line. Voilà qui résoudrait les principales préoccupations relevées par le Premier ministre et soumises à la tripartite, à savoir : le paiement des arriérés de salaire, la gestion de la RLT, Redevance logistique terrestre, les créances dues à la SCTP par l’Etat congolais, par les Lignes maritimes congolaises, LMC, ainsi que par les Forces armées de la RDC, la situation patrimoniale de la SCTP hypothéquée par une banque de la place et la relance du chemin de fer Matadi-Kinshasa.
Mi-décembre 2017, la SCTP représentée par son DG, Daniel Mukoko Samba, et sa Pca, Vicky Katumwa Mukalay et African Rolling Stock Solutions RDC, ARSS-RDC SA, représenté son DG, Trevor Peter Boynton ont conclu un contrat ayant pour objet le partenariat d’exploitation du matériel ferroviaire, des équipements, des techniques et des financements nécessaires à la fourniture des services de transport par rail au profit des clients qui sollicitent de tels services, principalement ceux de l’industrie du ciment. A cette fin, ARSS-RDC SA s’engageait à mettre à la disposition de la SCTP 7 locomotives de ligne d’une valeur unitaire de 2.160.000 USD, soit 15.120.000 USD au total, une locomotive de transfert d’une valeur de 1.320.000 USD, 50 wagons conteneurs pour une valeur totale de 3.900.000 USD et 100 conteneurs pour 1.188.000 USD.
In globo, le coût du matériel convenu entre l’ex-ONATRA et ARSS-RDC SA est de 21.528.000 USD hors taxes? mais le coût du transport inclus. Toutefois, les deux parties se sont accordées sur le fait que «la valeur du matériel ferroviaire sera déterminée en fonction du matériel effectivement livré. Une équipe de la SCTP SA devant, en effet, se rendre en Afrique du Sud se rendre compte de la conformité du matériel ferroviaire avant toute expédition vers la RDC, et émet, pour ce faire, une attestation de vérification de conformité. Et la signature sans réserve de cette attestation de conformité est la condition obligée pour l’acheminement du matériel en question .
Selon l’accord, ARSS-RDC SA perçoit 80% des recettes réalisées par l’exploitation du matériel roulant, en contrepartie de son soutien matériel, technique et financier (garanties bancaires, assurances, fonds de roulement) à la SCTP SA. En dépit d’une telle concession, le contrat n’a jamais été mis en exécution, voilà pratiquement 15 mois alors que le personnel de la SCTP accuse 20 mois d’arriérés des salaires. Selon les milieux syndicaux, le contrat, quoique déséquilibré, porte tout de même un sacré coup à certains intérêts privés qui ont aligné une véritable flottille des camions-remorques sur la route de Matadi pour le ravitaillement de Kinshasa en ciments. Une étude aurait même démontré que le chemin de fer Matadi-Kinshasa accuserait, par endroits, des signaux de défectuosité, si bien qu’il ne saurait supporter à moyen terme le poids des ciments. Précédemment, il a pourtant été indiqué que le transport des ciments par route détruirait progressivement la RN1 dans son tronçon entre Matadi et Kinshasa. Nous y reviendrons.
POLD LEVI MAWEJA