La Direction des Ponts et Chaussées du ministère des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction (ITPR) a été sevrée de sa principale source des recettes, l’acte générateur relatif aux travaux en régie pour les ponts et chaussées.
Pourtant, les ponts constituent l’un de maillons faibles des routes de la RD Congo. Ils sont débordés d’immondices à la moindre des pluies dans les agglomérations et villes du pays. Sur la route nationale n°1, entre Kinshasa et Boma, la plupart de ces ouvrages n’ont pas de garde-fous et accusent une certaine défectuosité.
Par ailleurs, des experts des ITPR déplorent l’inexistence d’un acte générateur relatif aux travaux en entreprise. Ce qui ne permet pas au ministère des ITPR de maximiser ses recettes.
A titre d’exemple, les estimations faites sur des entrées des recettes de 2%, par projet, sur 44 projets réalisés au premier semestre 2018 et 9 projets en cours de réalisation depuis 2017, dans la ville de Kinshasa, dégagent un manque à gagner avoisinant 1.000.000 USD.
L’absence d’un comptable public au sein du FONER ne favorise pas la traçabilité des fonds perçus dans le péage et dans l’achat des lubrifiants et des carburants.
La société civile dénonce, par ailleurs, le fait que le ministère des ITPR et ses services (Direction des Services des transports administratifs, Cellule de Gestion et Passation des Marchés Publics) ne sont pas associés à la réception et à la gestion de nouveaux charrois automobiles des institutions publiques. Cette mise à l’écart ne permet pas de maitriser les données du charroi automobile de l’Etat afin d’effectuer de véritables projections sur les recettes des déclassements.
En comparant la part budgétaire du secteur des infrastructures de la RD Congo (402.045.884.276 FC, soit 221.757.244,44 USD, avec d’autres pays africains, la Société Civile note que : la Côte d’Ivoire alloue sur un budget global de 8 723,5 milliards, un montant de 2 043 milliards de FCFA, soit 30% du budget global ; le Cameroun alloue sur un budget global de 4 513 5 milliards, un montant de 325 969 millions de FCFA, soit 7,2% du budget global ; et le Rwanda alloue sur un budget global de 2,5 milliards de dollars, un montant de 170.000.000 USD, soit 6,8% du budget global. Ce faisant les analystes de la société civile notent une faible volonté du gouvernement de booster réellement le secteur des infrastructures.
Un collectif budgétaire est annoncé pour mars 2019. Espérons que le nouvel ordre politique prendra à bras le corps, la problématique des routes en RD Congo.
Autres directions, la Direction des bâtiments civils, censée agréer les entreprises de construction et la Direction des Services de transport administratif, censée déclasser les véhicules de l’Etat, qui ne sont pas implantées sur toute l’étendue du territoire national, ce qui ne favorise pas une mobilisation permanente des recettes.
L’agrément des entreprises de construction qui concerne les nationaux n’est pas, non plus, rentable du fait que les marchés publics sont davantage accordés aux entreprises étrangères.
La société civile déplore par ailleurs le non-respect des attributions reconnues aux ITPR, notamment la conception, la construction, la modernisation, le développement, l’aménagement et l’entretien des infrastructures routières, portuaires, aéroportuaires, ferroviaires, hydroélectriques non concédées, sanitaires, sociales, scolaires et sportives , des bâtiments et des édifices publiques en collaboration, avec les ministères sectoriels concernés par le projet d’infrastructures.
POLD LEVI MAWEJA