Dans leur rapport sur le budget 2019, les organisations de la société civile encadrées par le REGED, Réseau Gouvernance Economique et Démocratie, ont déploré l’absence d’un document de stratégie sectorielle des ITPR en RD Congo. Par ailleurs, le budget 2019 des ITPR, soit 317.606.282.188 FC. environ 181.717.749,27 USD, est en grande partie, soit 52%, tributaire des ressources extérieures.
Le fait que le budget 2018 des ITPR soit à 52% financé par les partenaires techniques extérieurs constitue, pour la société civile, un risque de non-exécution au cas où les partenaires ne libéraient pas les fonds prévus. Aussi faut-il renseigner que le taux d’exécution de la rubrique « Investissement sur Ressources Extérieures » est resté faible, soit 2,6% en 2017.
Dans la rubrique « Subvention aux Organismes Auxiliaires », force est de constater qu’une très faible allocation, de l’ordre de 1.497.725.889 FC, soit 0,3 % du budget sectoriel, est accordée aux services techniques tels que : le Bureau d’Etudes d’Aménagement Urbain, BEAU, l’Office des Routes, OR, l’Offices des Voiries et Drainage, OVD , le Bureau Technique de Contrôle, BTC, etc.,
Contrairement au Cadre Budgétaire à Moyen Terme, CBMT, 2019-2021, où le gouvernement prévoit la poursuite des constructions des logements sociaux, aucune ligne budgétaire n’est prévue en 2019 pour financer ces différents projets. Le budget accordé aux ITPR, soit 402 045 884 276 FC, ne représente que 42 % des besoins réels sollicités qui sont de l’ordre de 951 948 440 499 FC.
Les crédits prévus sur la ligne « Construction des routes et pistes, aéroports, ports et rails », 475 000 000FC, soit 245 000 USD, sont nettement insuffisants, selon la lecture de la société civile. Qui note qu’aucune province n’est prise en compte dans la rubrique « Investissement sur Transfert aux Provinces et ETD », en dehors de celle du Haut-Katanga.
Pourtant, le gouvernement sortant a annoncé la construction sinon la réhabilitation des routes d’intérêt général dans les villes de Matadi, Kindu, Bukavu, Mbandaka, Kikwit et Kalemie.
Par ailleurs, l’OVD envisageait réhabiliter 5Km de voirie dans chaque province et 10 Km à Kinshasa. Toujours à Kinshasa, l’OVD comptait procéder au curage de 18 rivières. Ces travaux tels que planifiés devait couter 2 millions USD par Km avec un coût total de 270 000 000 USD. Or, poursuit le rapport de la société civile, en traduisant les crédits prévus dans la rubrique investissement sur transfert aux provinces (106 554 056 288 FC), il se dégage un coût de 58772231,81 USD. Ce qui est quatre fois inférieure au coût prévu par l’OVD et ne permettra pas d’améliorer les voiries urbaines, objet de plusieurs inondations et problème de circulation dans le pays.
Aussi faut-il souligner qu’en 2017, le taux d’exécution du budget des ITPR est resté très faible (5,4%), soit 79 544 718 057 FC contre une prévision de 1.480.362.390.125 FC. Alors que le document additif n°6 du Projet de loi des finances 2019 (Développement par titre de crédit de l’exercice 2018) prévoit deux ponts à réhabiliter, notamment le pont Mbongo Nzaliboka et Iyanza Basimba au coût respectif 350.000.000 FC chacun, tandis le document N° 5 du Projet de lois des finances (Analyse explicative d’analyse des prévisions des dépenses de l’exercice 2018) ne reprend qu’un seul pont, celui de Iyanza Basimba, au coût de 700.000.000 FC.
Cependant, pour la société civile, l’aspect construction, réhabilitation et rentabilisation des routes d’intérêt général montre un alignement du budget des ITPR aux ODD, précisément l’ ODD9 au dernier point d’analyse ci-dessus qui vise « la mise en place d’ une infrastructure de qualité, fiable, durable et résiliente, y compris une infrastructure régionale et transfrontière, pour favoriser le développement économique et le bien-être de l’être humain, en mettant l’accent sur un accès universel, à un coût abordable et dans des conditions d’équité ».
PLM