C’est parti. Le train de la troisième législature rd congolaise est lancé. Mardi 29 janvier 2019, le président du bureau provisoire de la chambre basse du parlement, l’octogénaire G7 Gabriel Kyungu wa Kumwanza a pris possession des lieux après une séance de remise et reprise avec le président sortant, Aubin Minaku Ndjalandjoko. Le bureau provisoire composé du plus âgé des élus nationaux secondé de deux de ses plus jeunes collègues a pour tâches principales, la rédaction et l’adoption du règlement intérieur, l’élection du bureau définitif de l’Assemblée Nationale, notamment. Si le premier de ces deux points ne pose pas de problème, en principe, parce qu’il suffira de mettre sur pied une commission ad hoc chargé de la rédaction et de soumettre ses travaux à la plénière pour débats et adoption ; pour le second point, le poids des forces politiques en présence vaudra tout son pesant électoral. Et constituera un véritable test d’identification de la nouvelle majorité parlementaire.
Selon les résultats rendus publics par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) il y a quelques semaines, la situation est claire : la majorité sortante restera majoritaire au parlement, pour ainsi dire. Au décompte final, c’est le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) de Joseph Kabila, piloté par Emmanuel Ramazani Shadary qui vient loin en tête avec 49 sièges obtenus. Il est talonné d’assez loin par l’Alliance des Forces Démocratiques du Congo et Alliés AFDC/a) de Modeste Bahati Lukwebo qui rafle 37 sièges. A eux seuls, les deux plus grands partis et regroupements politiques de la majorité sortante totalisent donc 86 sièges à l’assemblée nationale.
L’Udps/T en tête chez les opposants
Première des forces de l’ancienne opposition politique, l’UDPS/Tshisekedi caracole occupe au plan national la 3ème place avec 33 sièges. Mais le parti politique du nouveau Chef de l’Etat est aussitôt talonné par un jeune regroupement de la majorité kabiliste qui a surpris tout le monde : l’Action Alternative pour le Bien-être et le Changement (AAB), dont les têtes d’affiches les plus connues sont Félix Kabange Numbi, Bienvenu Liyota, Richard Ndambu Wolang ou encore Balamage Nkolo. Ils ont réussi à rafler 27 sièges et occupent la 4ème position.
Comme pour ne pas arranger la situation de l’ancienne opposition parlementaire, c’est encore une plateforme de la majorité sortante, l’Accord pour l’Alliance avec les Alliés (AAA), du quator Pius Muabilu, Geneviève Inagozi, Joseph Kokonyangi et l’ex PALU Botakile, qui tient la 5ème place avec 21 sièges. Ex aequo avec la deuxième force de l’opposition (Lamuka), le Mouvement Social (MS) de Pierre Lumbi Okongo, qui totalise 21 sièges également, et aurait été d’un concours appréciable pour Tshisekedi Tshilombo s’il ne se rangeait pas dans les rangs de ceux qui continuent à contester avec plus ou moins de virulence la victoire du nouveau Président de la RD Congo.
L’AMK et le MLC en 8ème position
En 6ème position se place une autre nouvelle plateforme de la majorité sortante, l’Alliance des Démocrates pour le Renouveau et le Progrès (ADRP) d’Eugène Serufuli, Rubota et José Panda que l’on dit proches de la famille du président de la CENI, Corneille Nangaa Yobeluo. Ils totalisent quelques 20 sièges. Ils sont suivis du PPPD, un parti-mosaïque (sosie) du PPRD sans leader politique vraiment connu, ce qui met ses 19 sièges sous le contrôle de Ramazani Shadary.
A la 8ème place se positionnent deux regroupements politiques de l’opposition sortante, l’Alliance des Mouvements du Kongo (AMK), qui compte 18 sièges, et le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba Gombo, avec 18 sièges également.
Avec 17 députés élus essentiellement dans les provinces de l’Est du pays, le Parti Lumumbiste Unifié (PALU) du patriarche Antoine Gizenga vient en 9ème position parmi les forces politiques en présence à l’Assemblée Nationale. Il est talonné par une autre plateforme de la majorité sortante, l’AABC, qui compte 16 sièges.
L’Union pour la Nation Congolaise (UNC) de Vital Kamerhe obtient 14 sièges dans la nouvelle assemblée nationale et se positionne donc à la 11ème place, même si son leader caracole au sommet du palmarès des députés nationaux les mieux élus du pays. Le parti rouge et blanc paie sans doute le prix de son alliance avec l’UDPS/T dans la cadre du CACH (Cap pour le Changement), qui a vu Vital Kamerhe s’investir totalement dans la campagne électorale du nouveau Président de la République. Un peu au détriment de son propre parti politique.
Deux regroupements politiques de l’ancienne majorité se disputent la 12ème place parmi les forces politiques en présence : l’Alliance pour le Congo (ACO) de Patrick Bologna, Néron Mbungu et autres Nembalemba Jr, qui compte 11 sièges ; et l’Alliance des Bâtisseurs pour un Congo Emergeant (ABCE) des Bulambo Kilosho, Mboso Nkodia Pwanga, Agée Aje Matembo, avec également 11 sièges.
Le G7, troisième plateforme katumbiste après l’AMK et le MS, tient la 13ème position dans le palmarès avec ses 10 sièges obtenus. Soit exactement le même nombre de sièges que le PCB, une autre plateforme de la majorité sortante. Deux autres plateformes de la majorité sortante viennent tout de suite après (14èmes forces politiques) avec 9 sièges chacune : l’Action des Alliés pour l’Amélioration des Conditions de vie des Congolais (AAAC) des Leba Mupira et Nawej Mundele ainsi que le CPR de Didace Pembe et Simene.
Avec 8 sièges, la Dynamique de l’Opposition (DO) du candidat malheureux Lamuka à la présidentielle 2018, Martin Fayulu, se retrouve à la 15ème place parmi les forces politiques présentes à la chambre basse du parlement. Elle est comme tenue en respect par l’Alliance Convention des Congolais Unis (CCU & Alliés) de Lambert Mende Omalanga ainsi que l’Alliance pour la Transformation Intégrale du Congo (ATIC) de Jean-Paul Nemoyato, qui comptent chacune 8 sièges.
Georges Kazadi Kabongo, Jean-Lucien Busa, Papy Mantezolo et leur toute nouvelle plateforme, la Coalition des Démocrates (CODE), s’en tirent avec 7 sièges obtenus et occupent ainsi la 16ème place au nombre des forces politiques de l’assemblée nationale.
Avec 6 sièges, l’Alternance pour la République (AR) de Delly Sessanga est la 17ème force politique à l’Assemblée nationale. Elle talonnée par le Mouvement pour l’intégration du Peuple (MIP) d’Amy Ambatobe (FCC) qui compte 5 sièges.
L’Alliance pour l’Alternance Démocratique (AAD), une autre plateforme de l’opposition, s’en tire avec 4 sièges obtenus et tient lieu de 19ème force politique.
Les forces politiques en présence à l’Assemblée Nationale :
1. PPRD (FCC) : 49 sièges
2. AFDC & Alliés (FCC) : 37 sièges
3. UDPS/T (CASH) : 33 sièges
4. AAB (FCC) : 27 sièges
5. M.S. (LAMUKA) : 21 sièges
6. ADRP (FCC) : 20 sièges
7. PPPD (FCC) : 19 sièges
8. – MLC (LAMUKA) : 18 sièges
– AMK (LAMUKA) : 18 sièges
9. PALU & Alliés (FCC) : 17 sièges
10. AABC (FCC) : 16 sièges
11. UNC (CACH) : 14 sièges
12. – ABCE (FCC) : 11 sièges
– ACO (FCC) : 11 sièges
13. – PCD (FCC) : 10 sièges
– RRC (FCC) : 10 sièges
– G7 (LAMUKA) : 10 sièges
14. – AAAC (FCC) : 9 sièges
– CPR (FCC) : 9 sièges
15. – ALLIANCE CCU (FCC) : 8 sièges
– ATIC (FCC) : 8 sièges
– DO (LAMUKA : 8 sièges
16. CODE (FCC) : 7 sièges
17. AR (CACH) : 6 sièges
18. MIP (FCC) : 5 sièges
19. – AAD (LAMUKA) : 4 sièges
– ACC (LAMUKA : 4 sièges
20. G.18 (FCC) : 3 sièges
21. – APCO (FCC) : 2 sièges
– AA (FCC) : 2 sièges
– AAC (FCC) : 2 sièges
22. – AVANCONS (FCC) : 1 siège
– PRP (FCC) : 1 siège.
J.N.