La nouvelle a fait le tour de la ville et des réseaux sociaux, dimanche 3 février 2019, comme une trainée de poudre. Tous deux fidèles du Centre Missionnaire Philadelphie (CMP), une église pentecôtiste montante en RD Congo, le président de la République, Félix-Antoine Tshilombo Tshisekedi, et son challenger, le candidat malheureux à la présidentielle 2018, Martin Fayulu Madidi, n’ont pas pu ne pas se rencontrer au culte dominical habituel à la Gombe. Quelques heures après le meeting animé à la Place Ste Thérèse à Ndjili pour revendiquer sa « victoire », c’est Martin Fayulu qui avait gagné les lieux le premier, selon les témoignages des fidèles. Suivi plusieurs instants plus tard de son adversaire et vainqueur de l’élection, le chef de l’Etat et néanmoins frère en christ, Félix Tshisekedi. Qui par courtoisie, a tapoté le frère Martin, recevant en retour une accolade digne des meilleurs amis du monde. « Je n’ai pas de problème avec Félix Tshisekedi mais avec ceux qui l’ont nommé Président », avait déjà expliqué sur son compte twitter, Martin Fayulu. Même si cela ne change rien au fait, indéniable, que du Top Job, le patron de l’Ecidé et ses soutiens ne rêvent que d’en déloger Frère Félix-Antoine.
Même si dans cette église pentecôtiste fleurissante dirigée par le Révérend Pasteur Roland Dalo Lohata, un originaire des régions grand kasaïennes tetela du centre de la RD Congo dont le patronyme (Dalo) se traduit par « ponts », « jonctions », il est professé que « Dieu ressuscite les rêves et fait même au-delà » (Prédication du 23 novembre 2013), le frère Martin Fayulu attendra … encore un peu que les siens le soient. Parce qu’au culte dimanche dernier, les officiants du jour n’ont apposé leurs saintes mains et béni qu’un seul de leurs adeptes, le président de la République élu, Félix-Antoine Tshilombo Tshisekedi.
Pas « catholique » à la Nshole pour un sou donc, le Centre Missionnaire Philadelphie, qui a ainsi superbement ignoré les résultats électoraux compilés (arbitrairement, à en juger par les lois humaines en vigueur en RD Congo) par leurs collègues de la très controversée Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Pentecôtiste, l’église communément appelée « Philadelphie » n’a vu le jour que le 24 février 2008, il y a dix ans, après que ses initiateurs eurent évolué durant près de 20 ans au Centre Evangélique la Borne, sous la houlette du Pasteur Jacques-André Vernaud.
C’est donc plutôt de bonne école que sont issus Roland Dalo, le pasteur principal (né en 1964, converti en 1985) et ses collègues qui gèrent les nombreux démembrements de la nouvelle église-mère.
J.N.