Au cours d’un point de presse, mercredi 19 décembre 2018 à Kinshasa, le porte-parole de la Majorité Présidentielle (MP), Alain Atundu Liongo, a fermement dénoncé la « divagation démocratique » à laquelle se livrent certains candidats président de la République. L’ambassadeur Atundu réagissait à la question d’un journaliste au sujet des propos du candidat CACH (Cap pour le Changement) au sujet des résultats de la présidentielle du 23 décembre 2018. Au cours d’un meeting à Matadi, Félix Tshilombo Tshisekedi a déclaré que « le jour de la proclamation des résultats, si le candidat de la continuité est déclaré vainqueur n’acceptez pas ces résultats. Cela voudrait dire qu’ils ont une fois de plus volé les voix du peuple ». Inadmissible, selon le porte-parole de la plateforme politique kabiliste qui dénonce la divagation démocratique de ces leaders politiques qui ainsi se révèlent tels qu’ils sont en réalité : des personnages hostiles à toute démocratie véritable. « On ne peut pas à l’avance dénoncer des résultats électoraux qu’on ne connaît pas », fait-il comprendre.
Selon Alain Atundu Liongo, la campagne électorale qui prend fin ce jour en RD Congo a révélé 3 catégories de candidats président de la République : la catégorie de ceux qui ne croient pas à leurs chances d’accéder au top job par les urnes. Ils s’emploient par tous les moyens et subterfuges à bloquer le processus électoral qu’ils souhaitent remplacer par d’éventuelles tractations politiques sous la direction de l’Union Européenne en vue d’une nouvelle transition dite Transition Sans Kabila ; la catégorie des faire-valoir qui ont postulé à la présidentielle « dans l’hypothétique illusion de sortir de cette élection avec une rente de situation en tant qu’anciens candidats Président de la République » ; et enfin, la catégorie de celui qui, heureusement pour les Congolais, croit en la démocratie et à sa capacité d’accéder au top job dans son pays grâce à l’appui massif de ses compatriotes à travers le vote et les urnes : c’est Emmanuel Ramazani Shadary (ERS), selon le porte-parole AMP.
Ceux des candidats à la prochaine présidentielle qui doutent de leurs chances d’accéder au top job par des voies démocratiques, Atundu les identifie par ce qu’il considère comme une figure d’Epinal de la campagne électorale 2018 : « le spectacle de bouffonnerie burlesque de Lamuka à Lubumbashi où un candidat Président de la République prétendument asphyxié par le gaz lacrymogène dicte à son porte-parole les revendications à transmettre au Conseil de sécurité et à la représentante spéciale du Secrétaire Général en République Démocratique du Congo, sous le regard goguenard de ses complices, satisfaits de leur fourberie ». L’allusion renvoie à Martin Fayulu, Eve Bazaiba, Adolphe Muzito et Kyungu wa Kumwanza qui, le 11 décembre à Lubumbashi, avaient simulé une attaque d’éléments des forces de défense sur le candidat Lamuka. « Pensez-vous que, s’ils étaient visés par les forces de l’ordre, ils allaient se livrer à leurs bourreaux en se réfugiant dans leur avion garé dans un espace gardé par les mêmes forces de l’ordre ? », a interrogé, non sans pertinence, le porte-parole MP à la presse mercredi dernier. « Ils se seraient certainement refugiés chez leur coordonnateur, ou au consulat d’un Etat de l’Union Européenne ou dans les installations de la MONUSCO », répond Atundu à sa propre question. Pour qui, « c’est la preuve que l’opposition djihadiste est en plein dans le somnambulisme politique par recherche effrénée du sensationnel et de l’ingérence de leurs complices internationaux dans les élections congolaises ».
Les appels incessants du candidat Lamuka à la violence et aux échauffourées dans les bureaux de vote participent du même dessein, selon Atundu : celui de l’instauration de la fameuse transition sans Joseph Kabila.
Tout le contraire du candidat de la MP et du FCC (Front Commun pour le Congo), ERS, qui, « plutôt que de s’appuyer sur les sulfureuses combines du genre de Genève, de Nairobi ou de Genval, avec les obscures puissances d’argent, il croit fermement à la dignité du Peuple congolais, seul capable d’octroyer souverainement le pouvoir de réaliser son destin selon la volonté sortie des urnes congolaises pour relever le défi de la souveraineté et du développement intégral ».
La conclusion coule donc comme source, de ce point de vue. Shadary est « le seul à représenter réellement les intérêts du Congo et des congolais. Le seul avoir parcouru dans des conditions extrêmement éprouvantes toutes les vingt-six provinces de notre vaste territoire national, en ce, la ville-province de Kinshasa comprise ».
J.N.