7 jours pour ne pas isoler Kinshasa du reste de la RD Congo
Plus de peur que de mal, jeudi 20 décembre 2018 à Kinshasa. Où depuis les premières lueurs du jour assombries par une pluie ruisselante bruissaient d’inquiétantes rumeurs sur le processus électoral. Des problèmes matériels, notamment l’acheminement des imprimés relatifs aux procès-verbaux des résultats des votes prévus le 23 décembre, faisaient planer le doute sur la tenue des scrutins à la date prévue. Une communication du président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) était annoncée, dès mercredi dans la journée, qui en a rajouté à la psychose. Ainsi que la surenchère habituelle d’acteurs politiques manifestement en mal de gloriole en attendant l’issue des joutes électorales.
Des prédictions plus ou moins funestes entendues ci et là, il n’en aura rien été. Par la bouche de son président, Corneille Nangaa Yobeluo, la CENI a annoncé le report des scrutins combinés présidentiel, législatifs national et provincial au 30 décembre 2018. Candidats et électeurs patienteront donc une semaine de plus, au maximum, avant d’en découdre avec leurs adversaires à travers les urnes. « Nous appelons les uns et les autres au calme en évitant tout quiproquo dans la perception de la communication de la CENI », a déclaré Corneille Nangaa à ce sujet au cours de la conférence de presse animée à Kinshasa.
Les raisons du report des élections précédemment fixées au 23 décembre 2018 résident dans l’incendie de l’entrepôt central de la CENI le 13 décembre, 10 jours plus tôt. Il avait consumé, notamment, les machines à voter destinées à 19 des 24 communes de Kinshasa la capitale. Des machines préalablement affectées aux stocks tampons des entités électorales en provinces ont été ramenées à Kinshasa et ajoutées aux 2.676 qui avaient échappé aux flammes pour combler la carence.
Mais il s’est posé le problème de bulletins de vote et de reconditionnement des machines rassemblées en fonction des communes de la capitale. « 5.000.000 millions de bulletins de vote ont été commandés dont un premier lot de 1.000.000 sont arrivés à Kinshasa le mercredi 19 décembre 2018, alors que le dernier lot ne peut arriver qu’au soir du samedi 22 décembre 2018 », a expliqué le président de la CENI.
Corneille Nanga a également indiqué que « l’arrimage de ces machines issues du stock tampon avec les nouveaux bulletins imprimés requiert, entre autres, non seulement la configuration mais aussi l’installation de ces dernières en vue de les rendre compatibles aux circonscriptions de Kinshasa. Il faut pour cette opération, un minimum de 60 heures. Ce qui signifie qu’elles ne pourront être prêtes que le 26 décembre 2018 ».
Dans ces conditions, la CENI s’est trouvé face à deux choix, qu’elle a soumis aux parties prenantes au processus électoral : organiser les élections dans le reste du territoire national à l’exception de Kinshasa le 23 décembre 2018 ; ou organiser les élections sur toute l’étendue du territoire national et reporter la date des scrutins au 30 décembre 2018. C’est cette dernière option qui a prévalu. « Forte des contributions constructives des parties prenantes et étant donné le fait qu’on ne peut organiser les élections générales directes sans la ville province de Kinshasa et sans les électeurs kinois, la deuxième hypothèse de l’inclusion de Kinshasa a prévalu sur celle de son exclusion », a déclaré en substance Corneille Nangaa à ce sujet.
Néanmoins, conformément à la loi électorale, le report de la date des élections n’entraîne pas la prolongation de la période campagne électorale. « La campagne électorale ainsi que toutes les autres activités vont se faire conformément au calendrier électoral (…) la campagne se clôture ce vendredi 21 décembre », a aussi expliqué le président de la CENI.
DECISION 1
J.N.