Deux de ses concurrents à la présidentielle du 23 décembre sont passés par là avant lui et tiré des fortunes diverses. Du candidat Lamuka, Martin Fayulu Madidi, l’entourage vante le succès de ses appels au suicide électoral. Du tandem Félix Tshilombo-Vital Kamerhe, l’opinion a retenu que les prestations ont été minées par les hommes de main du « candidat unique » de Genève. Rien de tel pour le candidat du Front Commun pour le Congo (FCC), la méga plateforme kabiliste qui entretient, dans cette partie comme partout ailleurs à travers la RD Congo, une campagne électorale permanente. A Buta, A Isiro, à Bunia et à Aru, Emmanuel Ramazani Shadary (ERS) a entrepris « d’effacer le tableau » d’infamies peint par ses adversaires pour redessiner des perspectives de développement de ces provinces et du pays. Avec succès, à en juger par les témoignages locaux et dans la suite d’ERS.
Mardi 11 décembre 2018 dès les petites heures du jour, c’est tout Isiro, quasiment, qui a afflué vers l’aéroport Matari pour ne pas rater l’arrivée du candidat FCC à la prochaine présidentielle. Avec eux, le gouverneur de la province, Jean-Pierre Lola Kisanga, qu’entouraient les cadres FCC Geneviève Inagosi, Béatrice Lomeya, Simon Bulupuy, Joseph Bangakya, André Lité … qui ont accueilli ERS au bas de l’échelle de son jet de campagne. Avant que la marée humaine ne s’ébranle sous la forme d’un carnaval motorisé vers le stade municipal Kinkole, rempli à ras-bord, lui aussi, depuis plusieurs heures. C’était le 12ème accueil triomphal du candidat à la succession de Joseph Kabila à la présidence de la RD Congo depuis le lancement de la campagne électorale.
Raz-de-marée à Isiro
Ici, fidèle catholique pratiquant, ERS a pris l’engagement d’œuvrer à l’accélération du processus de canonisation de la bienheureuse Anuarite Nengapeta, cette religieuse qui a préféré la mort à la renonciation de sa foi religieuse dans les années ’60, ici-même à Isiro. S’en est suivi l’échange interactif avec les populations dont le candidat FCC est seul à détenir le secret jusque-là : les meetings populaires de Shadary sont des entretiens axés sur les préoccupations locales. Que ce cadre de la territoriale maîtrise à la perfection.
Les problèmes de développement de la province du Haut-Uélé, la lutte contre l’impunité et la corruption, l’alimentation en électricité, la lutte contre la criminalité et les phénomène LRA et Mbororo, les routes de desserte agricole, la gratuité de l’enseignement primaire, la réduction des frais académiques pour les étudiants, les tracasseries administratives et policières … ont constitué l’ossature des échanges du lundi dernier entre Shadary et les Isirois. Ainsi que la question de la modernisation de l’aéroport d’Isiro et du rétablissement du chemin de fer du Haut-Uélé. L’électrification de la ville d’Isiro, chef-lieu et miroir de la province aurifère, a particulièrement suscité l’enthousiasme des populations, ERS ayant proposé l’érection d’un barrage hydroélectrique sur la rivière Nepoko pour régler durablement le problème. Rendez-vous a été pris avec le Haut-Uélé et Isiro … le 23 décembre 2018. Pour sceller le pacte de la propulsion de la région.
Triomphe à Bunia
Décidément infatigable, c’est autour de 17 heures locales, assez tard dans la soirée donc, que le candidat n° 13 à la présidentielle du 23 décembre a foulé le sol de Bunia en Ituri. Dans cette province longtemps ravagée par des affrontements interethniques qui ont provoqué des milliers de morts et l’exode de millions de personnes au début des années ‘2000, ERS fait figure de bienfaiteur. Depuis qu’il avait réussi à éviter un nouvel embrasement généralisé de la jeune province à travers de nouveaux affrontements interethniques, et ainsi réduit à sa plus simple expression une rébellion naissante qui ne disait pas son nom. A Bunia, c’est donc en terrain conquis que l’ancien vice-ministre et ministre de l’Intérieur, pacificateur du territoire de Djugu et réconciliateur des peuples Hema et Lendu s’emmenait conforter les acquis d’une stabilisation régionale plus qu’acquise.
Accueilli au bas de la passerelle par Pacifique Keta, le vice-gouverneur de l’Ituri, fièrement posté devant un parterre d’autorités politico-administratives locales, des représentants des forces vives des 5 territoires de la province ainsi que de nombreux militants des partis politiques membres du FCC, ERS avait à peine mis le pied à bord de la voiture qui devait l’emmener vers le centre de la ville quelques km plus loin lorsqu’une marée humaine l’obligea à un parcours pédestre non loin des installations aéroportuaires. L’exercice dura un bon km et pris le temps qu’il fallût pour n’atteindre le lieu prévu pour le meeting qu’à la nuit tombante.
A la tribune officielle sur l’artère principale de Bunia attendait une autre marée humaine. Impossible de reporter le meeting que tous attendait d’entendre. « Nous irons aux élections avec la machine à voter », a lancé ERS à la foule en délire. Expliquant que c’est pour relever les défis auxquels l’Ituri fait face, et dont la solution ne saurait attendre une éternité. Le peuple qui dort sur l’or est encore pauvre ici, il faut mettre fin à l’insécurité, s’engage Shadary, reconstruire les routes, les écoles et l’université de Bunia. Y compris en récupérant l’argent des poches des voleurs. Il faut aussi donner des emplois aux jeunes afin de les mettre à l’abri des tentations rebelles, annonce ERS, qui rappelle à ses interlocuteurs qu’aucun de ses concurrents à la prochaine présidentielle ne connaît l’Ituri et ses problèmes autant que lui. Tableau parfaitement effacé.
ERS a par la suite invité les jeunes ituriens à protéger les matériels et les installations de la CENI et à livrer aux forces de l’ordre quiconque tenterait de saboter un processus électoral financé sur fonds propres, avec l’argent du contribuable congolais.
AVEC LDBLK