C’était une repartie, en réaction à ces questions qui suggèrent plus qu’elles n’interrogent, posée par un confrère vendredi 7 décembre 2018 à Kinshasa. Ni Emmanuel Ramazani Shadari, le candidat de la Majorité présidentielle et du Front Commun pour le Congo, qui se revendique de l’héritage de l’œuvre de Joseph Kabila à la tête de la RD Congo. Ni quiconque parmi les 21 candidats à la présidentielle du 23 décembre 2018, qui eux font miroiter une illusoire rupture d’avec le passé rd congolais. « Aucun des candidats à la présidence n’osera, par exemple, détruire l’aéroport modulaire à Ndjili pour retourner à l’ancien aérogare. Tous s’appuieront sur ce qui existe pour essayer de faire mieux ou d’aller plus loin », a expliqué le porte-parole de la famille politique joséphite à la presse réunie pour la circonstance.
Et puisque tout le monde s’inscrit dans la continuité, Emmanuel Ramazani Shadary apparaît comme le meilleur de tous les candidats, compte tenu de son expérience dans la gestion des affaires publiques, de sa connaissance du Congo profond et des hommes qui l’habitent. C’est tout le contraire d’un candidat du statu quo, ainsi que l’insinuent certaines officines d’opposants. « La continuité dont se réclame Shadary est une poursuite de l’esprit d’innovation et d’émergence économique qui a permis à son prédécesseur Kabila de remporter de haute lutte les combats pour la souveraineté, la suppression de la dette odieuse qui nous empêchait d’avoir une ambition économique, pour l’intégrité du territoire national et de l’autorité de l’Etat, préalables qui ont amené la paix sociale », soutient l’ambassadeur Atundu. Qui met en garde contre les vendeurs d’illusions. En ce compris les illusions en matière de budget de l’Etat. « D’aucuns, pour impressionner l’opinion, vont jusqu’à dépasser, dans leurs évaluations, le cap de 100 milliards USD », observe Atundu. Sans se demander ni expliquer si un tel budget faramineux est réaliste et conforme à l’ambition déclinée dans le programme ; s’il est réalisable, c’est-à-dire, disponible au regard de l’expérience ; si les dispositifs nécessaires ont été mis en place pour disposer à coup sûr d’autant de milliards ; et surtout, si la Nation peut supporter l’effort requis pour atteindre de tels sommets sans hypothéquer l’avenir immédiat de l’Etat.
Fort de l’expérience acquises des années de gestion Kabila, le budget Shadary, qui tourne autour de 85 milliards USD en 5 ans, est le seul qui répond à ces préoccupations, explique le porte-parole de la Majorité présidentielle. Il est réaliste, « puisque Joseph Kabila Kabange nous a conduit à l’émergence économique avec un budget qui est parti de moins d’un million USD jusqu’à plus ou moins 7 milliards, grâce à la volonté politique du gouvernement et à la détermination personnelle du Chef de l’Etat ». L’augmentation progressive du budget de l’Etat en fonction des moyens disponibles et à disponibiliser, c’est le candidat n° 13 à la présidentielle qui paraît le mieux à même de le poursuivre.
Le budget ERS est réalisable grâce aux dispositifs mis en amont pour éviter les pertes techniques comme la non consommation du budget ou l’épuisement du budget avant terme et les pertes conjoncturelles due à l’action de l’homme, la fraude, le coulage, la corruption ou la concussion, estime également Alain Atundu Liongo. Des dispositifs qui « apparaissent, mis ensemble, comme le centre névralgique du projet Shadary dont l’efficacité conditionne la réalisation et la crédibilité de son ambition pour le Congo », explique-t-il. Dans la continuité de l’œuvre économique engagée par Joseph Kabila, l’heure est à la lutte contre toute violence des règles, tout clientélisme, tout abus de pouvoir, toute corruption, toute fraude à tous les niveaux. « Bref, tout fait quelconque de coulage ou de dissipation ».
Tâche impossible à réaliser sans rallier les populations à ce combat. « Puisqu’il a l’ambition de renforcer l’autorité de l’Etat, et que la fore de tout Etat réside dans l’efficacité de son administration publique, Shadary a pris l’engagement d’améliorer la situation du huissier avec comme objectif 400 USD par mois », énumère, entre autres, le porte-parole de la MP.
Alain Atundu ne doute pas de la capacité de la Nation à supporter l’effort requis pour atteindre le cap de quelque 85 milliards USD en 5 années. Parce que cet effort sera progressif et consistera essentiellement en la récupération des ressources financières qui se perdent en coulage. Plus question de demander à qui que ce soit de serrer la ceinture. « Puisque l’opinion estime que les 2/3 des ressources nationales partent en coulage et en fraude, il s’agit d’éliminer les points de dissipation des ressources de l’Etat par le biais du management, sans demander un effort supplémentaire aux Congolais. L’augmentation du budget Shadary sera donc une conséquence logique, une retombée plutôt que le résultat d’une contrainte », soutient le porte-parole de la MP. « Le peuple a compris que, face aux adeptes de la politique comme art consommé de mauvaise foi et de duperie, Shadary est le candidat de la vérité ». Donc.
J.N.