Il est pourtant mort de sa belle mort, le Comité Laïc de Coordination (CLC), mais se signale encore par des soubresauts qui confinent au ridicule. Le CLC, c’est tout de même cette nébuleuse monsenguiste, du nom de l’ancien archevêque de Kinshasa, le Cardinal Monsengwo, qui tenté de mettre Kinshasa et la RD Congo sens dessus sens dessous dès la mi-2018. Avec l’organisation de mouvements insurrectionnels déclenchés à partir de toutes les paroisses de l’église catholique romaine de la capitale à fois. Pour « dégager les médiocres » au pouvoir en RD Congo en vertu des élections de 2011. L’affaire a capoté, malgré des morts parmi les civils innocents entraînés dans cette vendetta politique. Et le CLC, dénudé par ses partenaires dans les rangs de l’opposition politique, n’est plus que l’ombre de lui-même. C’est Jean-Marc Kabund, l’inénarrable secrétaire général de l’UDPS/T, qui creva l’abcès en lançant une formule devenue célèbre en raison de sa frappante vérité : les manifestations de l’église catholique romaine et du CLC, c’était du 50/50, avait-il déclaré. Pour expliquer que les calotins offraient les lieux de culte (églises, paroisses) et son parti politique les combattants casseurs.
La connivence cléricale avec un groupe d’acteurs politiques rompus à la contestation a fait tâche d’huile. Avant la retraite officielle du cardinal archevêque de Kinshasa dont relevait le CLC, le Nonce Apostolique en RD Congo à l’époque des faits en perdu son poste, « rappelé » pour une durée qui tarde à se terminer au Vatican.
Depuis lors, le CLC, c’est comme une de ses nombreuses Ong stipendiées par des nébuleuses occidentales, et même moins que cela. Le comité qui prétendait fédérer les croyants catholiques est devenu l’ombre de lui-même, ressassant spasmodiquement des incantations à la limite de la cohérence. Comme celle de la semaine dernière.
Au terme d’un point de presse à Kinshasa, vendredi 30 novembre 2018, les troupes orphelines du Cardinal Monsengwo ont publié une déclaration qui relève de la parfaite lapalissade. Elle exige que les élections combinées du 23 décembre 2018 se tiennent à la date prévue. Faute de quoi de nouveaux dirigeants devraient prendre la direction du pays, selon elle. Une parfaite absurdité au regard de la constitution de la RD Congo qui ne reconnaît aucun pouvoir à une structure quelconque, même si elle se réclame de l’église catholique romaine, de décider à la place du peuple souverain. Ni, encore moins, d’en énerver les dispositions qui, dans le cas d’espèce, ne prévoient rien de tel. Le Chef de l’Etat en fonction ne peut être remplacé que par un autre, élu par le peuple de la RD Congo. Pas désigné par le CLC.
Les boys-scouts monsenguistes chaperonnés par le professeur d’histoire, Isidore Ndaywel, ne s’arrête en chemin dans ce que beaucoup à Kinshasa considèrent comme des errements hérétiques. Ils croient pouvoir se prononcer sur la machine à voter introduite par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) dans le processus électoral pour raccourcir les délais et rationaliser les votes. La MAV doit être utilisée comme imprimante aux élections nationales et provinciales, pas pour la présidentielle, hasardent-ils on ne sait de quel droit s’agissant de cette considération hautement technique qui relève strictement de la seule CENI, selon les lois en vigueur en RD Congo.
En réalité, le CLC reprend à son compte, pour le caresser dans le sens de la toque cléricale, les suggestions toutes aussi saugrenues du nouvel archevêque de Kinshasa. Piégé par des journalistes durant un récent séjour à Rome, Mgr Fridolin Ambongo avait plus ou moins avancé que la machine à voter pouvait être réservée à l’usage de la plèbe, et les bulletins-papiers à celui des seigneurs, les candidats à la présidentielle. Parfait stratagème pour s’assurer l’organisation de scrutins « exclusionnistes », contraires au prescrits légaux qui ne valait guère considération. Ni le gouvernement rd congolais, ni la CENI n’y ont jamais réservé la moindre réaction. Mais, c’est manifestement le nouveau leitmotiv du CLC, qui semble avoir perdu, avec son géniteur désormais à la retraite, ses pédales.
J.N.