Près de 5 ans après sa mise sur pied au sein du parlement rd congolais par un comité exécutif chargé de chapeauter ses activités, le Réseau des Parlementaires Africains contre la Corruption (APNAC) est en mesure de dire que son bilan est positif. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que le président du réseau, Jean-Pierre Pasi Zapamba, qui en a fait la restitution dans le cadre d’un point de presse, mercredi 28 novembre 2018 en la salle Ecofin du Palais du Peuple à Kinshasa, est revenu sur l’ouverture d’un chapitre de cette organisation au sein du parlement de la RDC. Soulignant en passant, que chaque pays africain a l’obligation d’ouvrir au sein de son parlement un chapitre de cette instance de lutte anti-corruption, créée à Kampala en Ouganda, en 1999 lors d’un atelier sur « Le Parlement et la bonne gouvernance ». A Kinshasa donc, a rappelé le président, l’installation du réseau est intervenue le 4 octobre 2014 et, la même année, a précisé Pasi Zapamba, l’APNAC-RDC s’est dotée de son premier plan d’action portant sur cinq axes stratégiques. Notamment, la prévention, le plaidoyer et le lobbying des réformes légales, les investigations, enquêtes et publications, synergie d’actions et évaluation.
Bilan
Le moins qu’on puisse dire est que l’APNAC-RDC s’est démené plus que de mesure pour que sa mission de sensibilisation au phénomène corruption aboutisse à des résultats palpables. Il s’est agi, près de 5 ans bientôt, de faire adhérer les principaux acteurs sociaux à la lutte. A commencer par les députés provinciaux dans les provinces plus ou moins stables. Politiquement s’entend…
Le Sud-Kivu, le Kwilu, l’Equateur, laTshopo, le Nord-Kivu, le Kasaï Oriental, le Maniema et le Kwango ont été les premières provinces touchées par la campagne de l’APNAC. 125 députés y ont été sensibilisés, qui ont souscrit et adhéré volontairement au réseau. Les parlementaires provinciaux, nouveaux membres de l’APNAC-RDC, ont élu leurs comités exécutifs qui ont été installés officiellement par le Comité Exécutif national et les autorités provinciales. « Au total, 8 premières antennes de l’APNAC-RDC ont été installées avec succès », s’est réjoui le président Pasi Zapamba pour qui, les activités menées ont consisté, essentiellement en des investigations, dénonciations d’abus et dépôt des dossiers auprès des instances compétentes. Le président de l’APNAC –RDC épingle, notamment, le dossier FPI ou encore l’affaire de la fibre optique. Pour les étapes suivantes, l’APNAC-RDC prévoit de consolider ces acquis, constitués de nouveaux soldats anti-corruption.
Du processus électoral
Les recommandations de l’PNAC-RDC dont le point de presse de mercredi 28 novembre intervient en marge de la campagne électorale, s’adressent à toutes les parties prenantes. D’abord aux candidats, « étant donné que c’est parmi vous que se recruteront les autres soldats qui vont rejoindre la lutte anti-corruption au sein de l’APNAC, ainsi le Réseau vous recommande un sens éthique et patriotique ». N’utilisez pas les biens de l’Etat pour votre campagne électorale ; n’offrez pas de cadeaux à la population pou vous faire élire, mais usez de la conviction et de vos bilans satisfaisants. Expliquez le rôle du président, des parlementaires et leur mission ; n’acceptez pas de financements dont vous ignorez l’origine, dénoncez toute tentative de corruption et de tricherie devant les instances compétentes.
Aux électeurs, le président de l’APNAC-RDC fait remarquer que « ce n’est pas la politique qui transforme un candidat en voleur, mais c’est ton vote qui convertit un voleur en politicien ». Ainsi, Jean-Pierre Pasi Zapamba recommande-t-il aux électeurs d’être vigilants. « Demandez toujours l’origine des cadeaux que les candidats vous proposent ; ne votez pas sur base de ces dons et cadeaux mais selon votre parfaite conviction, dénoncez les cas de corruption et aurez préparé un avenir meilleur pour notre progéniture », souligne le président de l’APNAC-RDC.
Au gouvernement, Jean-Pierre Zapamba rappelle que les biens publics sont sacrés. « Protégez-les par tous les moyens légaux en cette période électorale », souligne-t-il. Et d’expliquer : « Peu importe vos origines politiques, n’ayez pas de penchant envers tel ou tel autre citoyen, protégez-les tous, rappelez-leur leurs devoirs civiques pour que cet exercice se déroule dans l’intérêt bien compris des Congolais. Sanctionnez les faits de corruption »
La CENI elle, est tenue à veilleer à l’aboutissement heureux de ce processus électoral dans la confiance mutuelle entre le peuple congolais et l’institution. « Soyez respectueux de la loi, respectez les règles démocratiques établies, prévenez les cas de corruption et faires en sorte que vos agents ne s’y plongent durant et après les opérations électorales », recommande le président de l’APNAC.
Enfin, Jean-Pierre Pasi Zapamba se tourne vers la justice car, fait-il remarquer : « C’est vers vous que les regards de tout un peuple sont tournés pour que la période post-électorale se passe dans un climat apaisé ». Plus précisément, insiste-t-il, « Ne demandez pas de pot de vin pour rendre justice, soyez juste en disant le droit, abstenez-vous des actes de corruption. Car, il n’y a pas de paix que lorsque le juge dit le droit avec équité »
JMK
LUTTE CONTRE LA CORRUPTION : L’APNAC-RDC plaide pour la bonne gouvernance
