Le Conseil d’administration de la Gécamines a décidé, à la suite d’une réunion élargie à la mouvance syndicale de l’entreprise de « se défaire des éléments devenus inutiles de son patrimoine immobilier pour financer avec l’argent des ventes, la réhabilitation des immeubles nécessaires à sa stratégie de modernisation»
D’après la Gécamines, ces ventes sont conformes à l’option prise par son actionnaire unique, l’Etat congolais, qui réunit en assemblée générale lui a recommandé de se concentrer sur son cœur de métier à savoir l’extraction des minéraux, leur transformation et la vente des métaux.
La Gécamines ne fait nullement mention de la société privée à responsabilité à limitée, Sprl, qu’elle a créée en décembre 2008, avec l’entreprise Kisenge manganèse, la SIMCO, Société immobilière du Congo. Depuis le 1er janvier 2009, la Gécamines aurait dû céder à la nouvelle entreprise la gestion de tous ses biens immobiliers dont l’immeuble Sozacom devenu Gécamines. SIMCO a été, en effet, créée par l’alors ADG de la Gécamines recruté par le COPIREP, Paul Fortin. Tantôt français, tantôt canadien, l’homme finira par quitter son poste de manière rocambolesque. La Gécamines avait 99% des parts dans SIMCO contre 1% à Kisenge Manganèse.
La Gécamines envisage plutôt de construire un nouveau siège pour sa direction des participations ainsi qu’un guest-house VIP. Il sied de rappeler que, par le passé, d’autres immeubles avaient été vendus, notamment à l’étranger. Cependant, selon des experts, toute cession d’un immeuble de Gécamines n’irait pas sans l’implication des ministres des Mines et du Portefeuille qui assument l’un la tutelle administrative et technique de la Gécamines, et l’autre la tutelle financière. Mais le Corparep, Comité de récupération des patrimoines résiduels des entreprises publiques, rattachée au ministère du Portefeuille, a été étouffée dans toutes ses démarches. Le ministère du Portefeuille va lancer ensuite des travaux des états des lieux des patrimoines résiduels des entreprises et institutions bancaires de l’Etat dissoutes et liquidées dont la Société zaïroise de commercialisation des minerais. Mais les résultats de ces travaux n’ont jamais été rendus publics, voilà 11 ans. Député national en 2008, Moussa Kalema Sangolo-Zaku va porter l’affaire à l’Assemblée nationale. Il a crié haro sur le manque des vertus républicaines dans ce dossier qui concerne, en effet, 40 entreprises d’Etat, dissoutes mais dont les actifs feraient l’objet de cessions ou ventes occultes. Il s’agit notamment de STK, Société de transports de Kinshasa, de la vieille entreprise forestière Forescom et de Sozacom, Société zaïroise de commercialisation des minerais, Sozacom.
Mais la question orale que Moussa Kalema envisageait de coller à la ministre du Portefeuille sera étouffée par le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe. Qui a plutôt souhaité écrire à la ministre du Portefeuille, question d’avoir, comme il en avait rassuré l’Assemblée nationale, des informations précises sur cette affaire. Depuis, plus rien. Dix ans se sont écoulés.
POLD LEVI