Le programme de la continuité se distingue par la précision des sources de financement. L’ancien de la territoriale ne rêve pas et ne fait pas rêver
A la différence des programmes de tous les autres candidats – particulièrement ceux de l’Opposition – celui du candidat Fcc est fondé essentiellement sur ce qui est palpable, notamment en termes d’infrastructures de base dans les domaines sociaux comme la santé, l’éducation, l’eau, l’électricité, les voies de communication etc. D’où nécessité de la continuité…
C’est au Pullman Hôtel Kinshasa, le lundi 19 novembre 2018, que le candidat FCC, Emmanuel Ramazani Shadary (ERS), a dévoilé son programme électoral. C’est «l’ensemble des actions politiques de caractère général que je m’engage à réaliser une fois élu par le peuple», a-t-il expliqué d’emblée devant un auditoire composé de cadres de la méga plateforme et de journalistes. Dans le discours introductif à la présentation de ce programme, ERS a relevé le fait que «La République Démocratique du Congo est en train d’écrire une nouvelle page d’histoire. Contre vents et marées, notre Nation chemine fermement sur la piste cruciale de la tenue du troisième cycle des élections pluraliste, il s’agit bel et bien d’une prouesse historique pour un pays qui fut lacéré par la dictature, des guerres d’invasions, des menées subversives de tous bords», avant de relever que «Nous entrons résolument dans une nouvelle aire politique de notre système démocratique dans la troisième République» et de soutenir qu’«A cet égard, il est conforme à la vérité historique de reconnaître et de saluer le principal architecte de la démocratisation de notre pays, son Excellence Monsieur le Président de la République Joseph Kabila Kabange»…
Cette vérité historique, le candidat Shadary l’a restituée dans la première partie de son discours consacrée au bilan du Chef de l’Etat. «Je suis persuadé que l’œuvre de la Refondation de l’Etat congolais amorcée par le Président de la République, son Excellence Joseph Kabila Kabange, et qui balise le chemin de notre marche à grands pas vers un Congo émergent restera la source d’inspiration de tout mon engagement politique. Elle nous appelle à aller résolument de l’avant pour consolider la plénitude de notre dignité, en tant que nation indépendante et en tant qu’Etat moderne. C’est sur la base de cette vision éclairée et de la prise en compte des problèmes récurrents de la société congolaise ainsi que des enjeux nationaux et internationaux que je vous présente mon contrat avec la Nation», a-t-il relevé avant de renchérir que : «L’œuvre du Président Kabila mérite d’être poursuivie avec bien entendu une projection de l’avenir, car pour conduire un pays, il faut la vision de ce que doit être l’avenir» et de déduire qu’«Il est préférable de savoir où l’on veut aller pour avoir une chance d’être au rendez- vous».
Listant les réalisations du Chef de l’Etat de son accession à la magistrature suprême à ce jour, notamment aux plans politique, économique et social, le candidat ERS a décliné dans la partie, «Ma Vision et mes Engagements» les actions de son programme, fort des atouts et conscient de la grandeur de la RDC. Sa vision, va-t-il préciser, «porte mon action sur la valorisation de l’homme congolais, de sa fierté et de sa dignité, tributaire de quatre facteurs essentiels, à savoir : 1. L’assurance de la protection du citoyen et de ses biens par l’Etat ;
2. La garantie de l’emploi et de revenus suffisants pour couvrir les besoins de base des citoyens ;
3. La garantie de l’accès aux services publics de l’Etat ; 4. La démonstration de l’importance géostratégique de la RDC».
De cette vision, «découle les quatre axes stratégiques» de son programme, le premier étant «Le renforcement de l’autorité de l’Etat et de l’amélioration de la gouvernance publique», le deuxième étant «La construction d’une économie diversifiée et compétitive», le troisième «La lutte contre la pauvreté et la garantie de l’accès aux services sociaux de base» et le quatrième sur «Le renforcement du rôle géostratégique de la RDC».
«Ces quatre axes stratégiques constituent des rayons d’actions mobilisatrices donnant lieu à plusieurs projets de référence» et «Ces axes fixent le cadre pour cheminer de manière adéquate vers l’émergence 2020, puis vers le statut des pays développés à l’horizon 2030», a-t-il affirmé avant de noter qu’«Avec un budget évalué pour les cinq prochaines années à plus de 86 milliards de dollars américains, le vrai défi qui se dresse devant nous n’est pas celui de l’inexistence des ressources financières, mais plutôt celui de notre capacité à créer des richesses, à les mobiliser et à les protéger contre les coulages».
Le financement se fait en ressources internes pour 54,61 milliards, en ressources PPP et BOT pour 23,60 milliards et en recettes externes pour 7,47 milliards.
«Je m’engage»
Le coût du Programme Shadary est réparti en fonction des axes et des thèmes.
Au premier axe consacré au «Renforcement de l’Autorité de l’Etat et amélioration de la gouvernance publique», le montant affecté est de 11,91 milliards USD. Au deuxième axe ayant pour thème «Construction d’une économie diversifiée et compétitive», le montant affecté est de 56,74 milliards USD. Au troisième axe, avec pour thème «Lutte contre la pauvreté et accès aux services sociaux de base», le montant est de 12,5 milliards USD. Tandis que le thème «Renforcement du rôle géostratégique de la RDC» du quatrième axe, le montant affecté est de 4,53 milliards USD.
«Avec un budget évalué pour les cinq prochaines années à plus de 86 milliards de dollars américains, le vrai défi qui se dresse devant nous n’est pas celui de l’inexistence des ressources financières, mais plutôt celui de notre capacité à créer des richesses, à les mobiliser et à les protéger contre les coulages», a-t-il averti, fier d’avoir un programme électoral «matriciel» esquissant «les énoncés référentiels du leadership présidentiel».
Chaque action préconisée étant précédée de la formule «Je m’engage», le candidat Emmanuel Ramazani Shadary l’a fait suivre des détails. Juste un exemple : s’agissant de l’amélioration de la fourniture en énergie, précisément de l’électricité, ERS s’engage à «Mettre tout en œuvre pour que les congolaises et congolais aient accès à l’énergie électrique et à l’eau potable», et cette action résultera entre autres de «L’accélération de la construction des centrales électriques en cours (Inga 3, Busanga, Kakobola et Katende)», de «L’accélération de la construction des lignes de transport électrique (Zongo2, Kinsuka, Kakobola etc…)», «La réhabilitation et l’extension de la capacité du barrage de Bendera dans la province de Tanganyika (17,2 mégawatts) et des autres centrales de Nondi, Koni, Mudingusha, Nseke, Mobayi Mbongo, Ruzizi I », de «La construction de barrage Wanya-Rukula (capacité estimée : 700 mégawatts)» etc.
Autre exemple, s’agissant de la voirie urbaine, ERS prend l’engagement de «Construire l’autoroute ultramoderne Kingabwa – Aéroport de N’Djili, le long du Fleuve Congo et elle devra être opérationnelle d’ici 2023 », de «Lancer la construction de l’autoroute Kasavubu-Bumbu-Kimbanseke, avec une bretelle sur Mont-Ngafula, opérationnelle d’ici 2023 par l’initiative privée avec un appel d’offre internationale», de «Lancer la construction de deux échangeurs au croisement Libération (ex 24 novembre)-Boulevard Triomphal (Echangeur Joseph Kabila) et Boulevard Lumumba-Sendwe (Echangeur de L’Elévation)» en plus d’«Accélérer la reconstruction des routes stratégiques Bukavu-Goma, Goma-Kisangani, Beni-Kisangani, Bunia-Isiro-Kisangani, Tshikapa-Kananga-MbujiMayi-Mwene Ditu, Mwene ditu-Kolwezi, MbujiMayi-Lodja, Lodja-Kindu et Kindu-Kisangani, Akula-Lisala, Bomba-Bunduki, Bumba-Yandongi, Abuzi-Yakoma…».
Ce sont des infrastructures qui soit existent parce qu’en construction ou en réhabilitation, soit en études de faisabilité avancées.
Il y a aussi des nouvelles actions. Par exemple, dans le domaine de l’Education, la réhabilitation et la modernisation des «20.000 écoles et centres de formation ainsi que 200 établissements de l’ESU du secteur public pour répondre au besoin d’améliorer les conditions d’études de nos enfants» alors que le taux d’alphabétisation qui était de 67,2 % en 2011 a atteint 77 % en 2016 et le taux de scolarisation brut au primaire qui était de 67 % en 2001 a atteint 108% en 2016.
«Le Congo est mon choix»
Dans sa conclusion, le candidat Emmanuel Ramazani Shadary a présenté le FCC en «Front de la victoire pour le peuple Congolais, qui attend depuis des lustres la résorption des crises de légitimité entretenues par des querelles politiciennes ainsi qu’une passation de pouvoir civilisée».
Il est d’avis que «La force spirituelle et intellectuelle devant impulser cette élévation de réforme réside en nous-mêmes». Convainquant les Congolais de compter «sur nous-mêmes, être fiers de nous-mêmes, avoir foi en nos propres capacités de résilience et d’innovation», il a affirmé haut et fort que «le Congo est mon choix», «le Congo est mon devoir».
«Ce serment ne revêtira un symbole participatif que si vous tous, chers compatriotes, hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, de toute les villes et tous les villages du Congo, décidez de soutenir et d’accompagner ce programme» et «Celui-ci va activer l’amélioration du vécu quotidien par la mobilisation du savoir- faire et du génie congolais pour une transformation rapide de notre cher et beau pays ainsi que le mieux-être de tous», a-t-il fait valoir en saluant les Congolais des 26 provinces chacun dans sa langue maternelle.
«Avec vous, tous unis, nous gagnerons le pari du développement et de la dignité du Congolais. Je compte sur vous, je crois en vous et vous assure que vous pouvez également compter sur moi et croire en moi. La victoire est nôtre. Que Dieu bénisse la RDC», a conclu le candidat n°13.
Le Maximum avec Omer Nsongo die Lema
PROGRAMME DE GOUVERNANCE : Shadary, plus de 86 milliards USD en 5 ans
