Malgré une injonction en bonne et due forme du Commissariat Général de la PNC, le Commissaire Provincial de la PNC Sud-Kivu refuse d’obtempérer
De nombreuses réactions à la suite de l’information parue dans les colonnes du Maximum le 19 octobre 2018, relatives à l’occupation anarchique d’une concession privée par les hommes du Général Louis Second Karawa Degamo, le patron des forces de police dans la province du Sud Kivu. Mais rien de bien flatteur. A la suite du ministre de la justice du gouvernement d’union qui a instruit la justice militaire d’ouvrir une informations judiciaire à charge du Général dans l’affaire qui l’oppose à Emmanuel Byamungu dont il occupe illégalement et arbitrairement la concession foncière à Bukavu, le Général Dieudonné Amuli Bahigwa est lui aussi intervenu dans ce litige.
Dans une correspondance datée du 12 octobre 2018, le Commissaire Général de la Police Nationale Congolaise (PNC) carrément le Général Karawa de retirer les éléments placés en ces lieux à moins qu’une disposition judiciaire ne soit intervenu entretemps à même de s’y opposer. « … Il est établi que les concessions situées à Muganzo, localité Ciranga, Groupement Bugorhe dans le territoire de Kabare sont la propriété de Monsieur Byamungu Munganga Emmanuel tel que le confirme l’Arrêt RCA 5484 de la cour d’appel de Bukavu rendu le 10 mai 2018 », écrit à cet effet Dieudonné Bahigwa.
Mais selon les informations parvenues aux rédactions du Maximum, jusque jeudi 1er novembre 2018, les instructions de Kinshasa n’avaient pas été suivies d’effet à Bukavu. Des sources dans l’entourage de l’infortuné Emmanuel Byamungu rapportaient même que le propriétaire avait carrément été délogé de ses terres et passait la nuit à la belle étoile. Même si aucune décision judiciaire contraire à l’arrêt de la cour d’appel de Bukavu n’était pas intervenue.
A Bukavu, mais dans un certain nombre de provinces de la RD Congo, les actes d’insubordination contre le gouvernement central, commises volontairement ou par ignorance des lois du pays sont légion. « La décentralisation est passée par là qui incite à la confusion entre autonomie de gestion et insubordination », explique un observateur Sudkivutien qui rappelle que dans la province, le gouverneur nomme des responsables à la tête des services provinciaux des Affaires Foncières. « C’est une prérogative qui relève du gouvernement central, pourtant », fait-il observer, amère.
Mais on n’en était jamais encore arrivé à déplorer les mêmes attitudes dans les rangs de la grande muette, l’armée et les forces de police. Parce qu’ici, insurbordination équivaut à rébellion. Et c’est autrement plus grave. Il faut espérer que le Général Karawa n’en est pas arrivé là.
J.N.