Les équipes chargées de la riposte à la fièvre hémorragique à virus Ebola ne sont pas au bout de leurs peines à Beni au Nord-Kivu. Mercredi 10 octobre 2018 au quartier Butsili, les membres de la famille d’un malade mort de l’épidémie déclarée dans la région début août ont ravi le corps du défunt pour empêcher l’inhumation digne et sans risque exigée pour arrêter la propagation de la maladie, rapportent des sources concordantes.
L’enlèvement de ce corps de malade mort d’Ebola est survenu le jour même où le rapport quotidien de la riposte à l’épidémie faisait état de la découverte 7 nouveaux cas confirmés de fièvre hémorragique à virus Ebola dans la région, dont 6 pour la seule ville de Beni où la prévalence tend à dépasser celle de Mabalako, l’épicentre de l’épidémie. 63 cas d’Ebola ont déjà été identifiés à Beni, dont 38 décès.
Une décision de l’autorité administrative portant mesure d’accompagnement de la riposte visant à éradiquer la résistance communautaire autorise désormais les équipes de riposte « à faire appel aux forces de l’ordre lors des prélèvements et d’enterrements dignes et sécurisés, selon un communiqué du ministère de la santé. Avant d’obtenir un permis d’inhumation à Beni, la famille d’un mort doit désormais présenter un certificat de décès signé d’une autorité médicale avant d’obtenir l’autorisation d’inhumer, renseigne ce communiqué. Le même arrêté oblige tout professionnel de santé (guérisseurs et tradi-praticiens compris) à «référer tout cas suspect au Centre de Traitement d’Ebola sous peine de voir son centre fermé et d’être frappé d’interdiction d’exercer. Les familles des malades sont également visés par ces mesures : il leur est formellement interdit de garder délibérément un cas suspect et de l’empêche de se rendre au Centre de Traitement d’Ebola (CTE) sous peine de sanctions pénales.
J.N.