Annoncée avec quelque pompe par la porte-parole onusienne à Kinshasa, Florence Marshall, la réunion du Conseil de sécurité des Nations-Unies sur la RD Congo tenue jeudi 11 octobre 2018 à New York aura accouché d’une souris. Rien de plus. A en juger par les attentes qu’elle a suscitées dans une partie de la classe politique et de l’opinion. « Celles qui rêvent encore d’un bouleversement du processus électoral en cours », d’après cet élu de la majorité au pouvoir à Kinshasa, membre du tout nouveau Front Commun pour le Congo (FCC), la nouvelle plateforme de Joseph Kabila.
En tout et pour tour, l’ambassadeur de la France aux Nations-Unies qui a conduit la délégation du conseil à Kinshasa la semaine dernière n’a rien fait de mieux que faire rapport et suggérer. Les mêmes propositions déjà avancées par la délégation. « Le dialogue reste la seule voie pour la tenue d’élections libres, crédibles et transparentes dans un climat apaisé le 23 décembre prochain », a inlassablement mais ennuyeusement (pour l’opinion en RD Congo) répété François Delattre. Là où l’opposition politique, rangée pour des nouvelles joutes visant une remise à plat du processus électoral, attendait injonctions et rappels à l’ordre. Rien n’est venu, au nom de la souveraineté de l’Etat indépendant membre de la communauté des Nations qu’est la RD Congo depuis juin 1960.
Ne restait plus qu’à réitérer, ennuyeusement aussi, l’offre d’assistance financière et technique internationale, que Kinshasa a fini par expédier aux mille diables, à force de chantages aux déliements des cordons de la bourse, aux noms de principes démocratiques et de respect des droits humains à géométrie extrêmement variables.
C’est à peine si la communauté internationale représentée par le Conseil de sécurité des Nations-Unies n’en est pas réduite à supplier Kinshasa de consommer les fonds déjà votés et disponibles pour l’organisation technique de ses scrutins. Jeudi 11 octobre 2018 à New York, François Delattre n’a pu que réitérer les promesses de la communauté internationale de ne plus botter dans la souveraineté de la RD Congo, si Kinshasa veut bien de son assistance.
Ça ne s’était plus vu il y a des décennies.
J.N.