La fumée blanche sur le candidat unique de l’opposition politique pour affronter celui du Front Commun pour le Congo (FCC) n’est pas pour demain. Même si des discussions sont annoncées ci et là, il faut encore attendre, notamment qu’une feuille de route commune soit adoptée, qui, elle, attend la constitution de commissions ad hoc entre partis et regroupements politiques … dans une dizaine de jours. C’est ce qu’assurait à nos confrères de Top Congo FM, mercredi 3 octobre, un porte-parole du MLC de Jean-Pierre Bemba.
Deux jours auparavant étaient pourtant annoncées l’ouverture de négociations directes entre l’UNC Vital Kamehre et l’UDPS/Limete Félix-Antoine Tshilombo Tshisekedi. Elles visaient à décider lequel des deux leaders politiques s’effacerait en faveur de l’autre, selon des sources proches de leurs partis politiques respectifs, cités par la presse.
Mais dans l’opinion et dans les faits, il apparaît que les tshisekedistes ne sont nullement disposés à faire place nette en faveur de qui que ce soit. Un échange à fleurets mouchetés sur Twitter, le 3 octobre dernier, le confirme. « L’UDPS ne dépend pas du candidat unique de l’opposition », y assurent des tshisekedistes, sans ambages. Le 29 septembre 2018 au meeting dit des 7 patrons de l’opposition, le président de l’UDPS/Limete avait été gratifié devant les milliers de combattants d’une passe en or d’Adolphe Muzito, qui avait présenté Félix Tshilombo Tshisekedi comme le candidat unique de l’opposition. Avant de se rattraper et d’ainsi présenter l’énorme lapsus en faveur de « son beau-frère » (l’épouse Muzito est co-régionnaire de la mère de Fatshi) … comme un lapsus. Mais le mal était fait.
Sur le terrain et dans les négociations, les tshisekedistes paraissent très engagés et résolus. Plus que quiconque dans les travées des opposants. A Limete, même le fameux prétexte de la machine à voter ne résiste plus à la détermination d’en découdre dans les urnes avec le FCC … et toutes les autres composantes de l’opposition. Félix Tshilombo l’a récemment déclaré : « même avec la machine à voter, nous allons gagner ». La phrase trotte dans toutes les têtes parmi ses collègues de l’opposition qui louvoyaient encore sur des conditionnalités plutôt farfelues. A la 10ème rue Limete, il n’est plus question de tergiversation. Même sous prétexte de candidature unique.
Le week-end prochain commence la formation des témoins électoraux de l’UDPS/T, a annoncé Jacquemin Shabani, le président de la commission électorale permanente du parti. Rien moins que 30.000 témoins sont visés par cette formation. Pas suffisamment pour assurer la présence du parti dans les 80.000 bureaux de vote qui fonctionneront le 23 décembre prochain. Mais chez les opposants, personne n’a proposé mieux. Seuls les opposants catholiques disent mieux en se proposant de former quelque 40.000 témoins. Mais « c’est grâce à des financements étrangers », minimise-t-on à l’UDPS où une collecte spéciale a été lancée pour ce faire. Qui va très bon train, selon des sources chez les tshisekedistes.
J.N.