Les FARDC tuent les autochtones, le RDC-K-ML complice des tueurs, politique de la terre brûlée ; trois scénarios pour carnages sans âme
Ils ne tuent plus en silence, dans la discrétion des villages plus ou moins éloignés de Beni rural et des gorges profondes de la jungle orientale de l’Est rd congolais, où les exactions attribuées aux rebelles ougandais de l’ADF furent lancées il y a plus d’une dizaine d’années. Depuis quelques mois, les égorgeurs de mieux en mieux équipés se sont hardiment délocalisés de la brousse vers le centre de la ville-capitale administrative du Grand Nord-Kivu. Près d’une demie-dizaines d’attaques ont visé les quartiers périphériques de la ville de Beni ces dernières semaines, qui révèlent que les assaillants ADF ont également changé d’armement et s’attaquent à des objectifs militaires. Carrément.
Tous les témoignages sur l’impressionnante et meurtrière attaque de la nuit du 22 septembre 2018 l’assurent : les assaillants, qui tiraillaient dans toutes les directions sans distinction cette nuit-là, était eux-mêmes vêtus des treillis semblables à ceux des FARDC. Comme la quasi-totalité des mouvements armés d’envergure qui n’ont cessé d’attenter à la sécurité intérieure de la RD Congo ces dernières années.
Même contraints au repli samedi 22 septembre vers minuit heures locales, les assaillants de Beni ne se sont pas empêchés de récidiver quelques heures plus tard, en investissant Oïcha, une agglomération distante de Beni de quelques trente kilomètres. Mardi 25 septembre 2018, l’assaut sur certains quartiers d’Oïcha a fait 1 mort et de nombreux otages, des enfants enlevés par ces criminels qui se sont en plus livrés à une mise à sac systématique d’établissements de commerce et d’équipements collectifs, selon des sources locales.
S’ils ont troqué les armes blanches qui servaient à l’exécution des civils innocents contre un armement plus moderne et plus sophistiqué, les ADF n’en ont pas moins modifié leur tactique de combat. C’est la même guerre asymétrique imposée aux FARDC, une armée de type classique, qui est à l’œuvre depuis quatre ans. Les dernières attaques contre les positions des troupes loyalistes dans la périphérie de Beni-Ville ont été perpétrées alors que ces dernières s’étaient déployées dans les forêts environnantes dans le cadre d’opérations de poursuites et de démantèlement des planques rebelles. Depuis dimanche 16 septembre 2018, des affrontements opposants les FARDC aux terroristes ADF étaient signalés dans la zone de Mayangose, au Nord-Est de Beni où progressaient des unités commandos gouvernementales déployées au sol sous la supervision personnelle du nouveau chef de d’Etat-major général, Célestin Mbala Musense, après un lourd pilonnage d’infanterie sur les positions des terroristes. A Kakola, un village situé à une quarantaine de km de Beni étaient également signalés d’importants affrontements.
Les ADF avec armes à feu ciblent des positions militaires
L’assaut rebelle qui a eu lieu sur Beni, samedi dernier, semble donc avoir quelque peu surpris, les bénitiens « bons viveurs » qui n’ont jamais vraiment songé à déserter leurs lieux de distractions habituels autour d’un verre de bière autant que les éléments de la garnison locale des FARDC qui ont perdu 4 des leurs avant de parvenir à maîtriser le danger qui se rapprochait du centre-ville. L’étendue des pertes en vies humaines, 18 à 20 personnes selon les sources, a provoqué une véritable effusion de réactions passionnées. Dimanche 23 septembre, Beni s’est réveillé en pleurs. Des réactions spontanées de la population ont été maîtrisées sans peine par les forces de l’ordre, avant de céder la place à une sourde vindicte, plus organisée celle-là, et dont on peut douter qu’elle profite au pays et aux habitants du grand Nord que certains apprentis-sorciers poussent à se désolidariser de leur armée nationale, ce qui constituerait un véritable suicide collectif en l’état actuel de la situation.
En effet, à l’appel de quelques organisations de la société civile locale, des journées villes mortes avaient été observées à Beni depuis dimanche dernier. Elles se sont poursuivies jusque mercredi 26 septembre 2018. Toutes les activités été interdites, sauf celles visant l’autorité établie. Des marches de protestation organisées, par des regroupements d’étudiants et par la Lucha notamment contre… les forces gouvernementales (et non contre les terroristes !) qui ont été aussitôt dispersées par les forces de l’ordre.
Parmi les activités compromises par cette agitation inconséquente figurent les campagnes de vaccination contre la fièvre hémorragique à virus Ebola qui sévit dans la région depuis plusieurs semaines, et a déjà occasionné quelque 70 décès, selon le rapport daté du 25 septembre 2018 de l’équipe de riposte déployée dans la région par les soins du gouvernement central. Le Dr Ndjoloko Tambwe de l’équipe de riposte contre Ebola et le Maire de la Ville de Beni, Nyonyi Bwanakawa, ont dû négocier avec des responsables de la société civile, mardi dernier pour pouvoir obtenir de poursuivre leurs activités de surveillance et de traitement des malades. C’est tout dire de la bien curieuse aversion pour tout ce qui représente les pouvoirs publics ou l’Etat, manifestée par ceux qui agitent des groupes de jeunes à Beni et ses environs.
La légende de « tueries perpétrées par les FARDC »
Le même mardi, des bandes de jeunes prétendant réclamer la paix … à l’autorité publique ont mis le feu à deux bureaux de quartiers à Kasabi et à Boikene à Beni-Ville, avant de s’élancer dans une marche de protestation dispersée par la police sur le boulevard Nyamuisi à l’entrée Capaco. « Nous voulons la démission des autorités locales », pouvait-on lire sur les calicots brandis par des manifestants qui ont également arraché et brûlé les drapeaux du pays qui flottaient sur la devanture de la Mairie. Dans la région circule avec insistance, depuis le déclenchement des massacres des civils il y a quatre ans, la thèse d’un « complot d’extermination des populations autochtones Nande ». Que les assaillants de Beni, samedi 22 septembre dernier aient arborés les mêmes treillis que ceux de l’armée régulière semble avoir suffi pour conforter ces soupçons qui canalisent l’aversion contre tout ce qui représente l’autorité de l’Etat. A Beni et ses environs, les tueries de civils innocents sont perçues comme un scénario de la mort mis en œuvre par les éléments des forces de défense qui sont pourtant à ce jour le seul rempart contre les tueurs qui sévissent dans la région depuis de longues années.
Des acteurs politiques de l’opposition, des leaders locaux d’opinion et des organisations dites de la société civile exigent ainsi, de manière récurrente, le changement des autorités militaires affectées dans la région comme s’ils avaient des compétences requises pour évaluer leur efficacité.
Dans un communiqué publié mercredi 26 septembre, une organisation de la société civile dénommée « Point Zéro » exige ainsi, ni plus ni moins que le relèvement du « … Général Mbangu Mashita, qui vient de montrer ses limites dans la stratégie militaire face au phénomène ADF ». « Après les déclarations des rescapés de Beni, l’opinion continue à s’interroger sur la vraie identité du tueur de Beni. L’on soupçonnerait facilement une complicité interne au sein de nos forces sécuritaires ou militaires lorsqu’on considère l’aspect vestimentaire de l’ennemi », avance ce regroupement.
Mais, si elle profite à l’évidence à des acteurs politiques locaux véreux, le scénario des tueries perpétrées par les FARDC contre les populations autochtones de la région de Beni ne tient pas la route. D’abord, parce qu’à la réflexion, la preuve par « l’aspect vestimentaire » n’en est pas une. Des observateurs relèvent en effet que se procurer les mêmes treillis que les FARDC n’est pas tâche impossible de nos jours. En moins d’une semaine on peut passer commande et se faire livrer exactement les mêmes tenues militaires que celles des forces loyalistes en Ouganda ou aux USA. Sans compter le fait que des complicités dans la hiérarchie de l’armée ou ailleurs peuvent, elles aussi, permettre aux assaillants de se procurer des treillis FARDC. Fin novembre 2014, des casques bleus Ukrainiens de la MONUSCO négociant l’achat des tenues militaires FARDC avaient été surpris à l’aéroport de Goma au Nord-Kivu. Ensuite, parce que les soupçons ainsi orientées vers les technostructures militaires, trop simplistes, semblent poursuivre des objectifs d’affaiblissement, de démoralisation des populations et de démobilisation des forces engagées à démanteler les ADF. Avant le Général Mbangu, son prédécesseur à la tête des opérations de traque des rebelles, le Général Akili Mundos Muhindo a fait l’objet d’accusations semblables. Dans un posting, le 24 septembre 2018, Me Omar Kavota, un activiste des droits de l’homme de la région de Beni, a ainsi exigé que ceux qui avaient accusé le Général Mundos demandent pardon et s’excusent auprès des populations qu’ils avaient induites en erreur. « S’ils sont honnêtes ou s’ils avaient été induits en erreur, voilà plus de trois ans après son départ ce qu’on vit à Beni », écrit-il, faisant allusion aux morts du 22 septembre 2018 à Beni.
A l’évidence, le scénario des tueries perpétrées par les FARDC contre les populations qu’elles sont censées protéger et pour la protection desquelles elles se sacrifient effectivement chaque jour profitent aux égorgeurs et à une certaine opposition politique radicalisée.
Au cours d’une rencontre avec le ministre de la Défense Nationale au sujet des tueries de Beni-Ville, un député national élu de Goma, Muhindo Nzangi (MSR/G7) assure avoir proposé des opérations conjointes FARDC-UPDF Ougandaises contre les ADF dans la région de Beni. Mais sur les réseaux sociaux, l’élu de Goma prône plutôt une démarche militaire associant les milices locales à la traque des ADF. Concrètement, Muhindo Nzangi propose « la réouverture du camp d’entraînement de Nyaleke dans lequel seront recyclés les mai-mai et les autres jeunes de Beni-Lubero volontaires. A l’issue de cette brève formation, ils seront équipés et directement engagés dans une vaste campagne opérationnelle de traque systématique des tueurs ». Le recours à l’UDPF ou aux maï-maï présente l’inconvénient de ternir définitivement l’image des forces de défense et de sécurité du pays, font observer des sources militaires interrogées par Le Maximum. « C’est la meilleure façon d’émasculer nos forces armées », confie une source militaire qui soutient que cet objectif coïncide avec celui que poursuivent ceux qui combattent la restauration de l’autorité de l’Etat dans cette partie du pays. Et qui sont complices des agresseurs de Beni, selon un autre scénario explicatif des crimes commis depuis 4 ans dans la région.
La thèse des complicités locales dans les massacres de Beni
« Les hommes de Mbusa ont encore frappés à Beni », titrait un internaute, mercredi 26 septembre 2018, qui assure que c’est « Mzee Predator », surnom accolé à l’ancien chef de guerre de Beni – Butembo dans les années ’99 – 2000, qui est responsable des massacres de Beni. Graves accusations contre cet acteur politique majeur dans la région, qui se fonde sur le fait que le regain d’activisme de rebelles Ougandais qui n’ont aucun intérêt à s’attirer les regards de l’opinion nationale et internationale ne peut se justifier que par de solides complicités autochtones.
Le fait est qu’en décembre 2016, presqu’une année jour pour jour après le lancement des opérations militaires contre les ADF dans la région de Beni, Antipas Mbusa Nyamuisi, avait accusé formellement le président de la République d’être « le vrai chef des ADF ». L’ancien roitelet de Beni-Butembo dans les années de la partition de la RD Congo entre plusieurs groupes rebelles (1999-2003) venait alors de rejoindre les rangs de l’opposition politique radicalisée après avoir occupé des portefeuilles d’importance au gouvernement central. Ses accusations non élaborées ne pouvaient qu’être sujettes à caution. Mais dans ces contrées longtemps régentées par le RCD-K-ML, son parti politique, et sa branche militaire, l’Armée du Peuple Congolais (APC), elles trouvent un certain nombre de relais locaux. Pourtant, toutes les études sérieuses relatives à l’explosion des violences armées dans la région pointent du doigt la famille Nyamuisi dont Antipas est, comme tous ceux qui portent ce nom chez les Nande, le cadet. Il est aujourd’hui indéniable qu’on doit aux Nyamuisi l’installation des groupes rebelles d’origine ougandaise dans la région de Beni.
Antipas Mbusa : le commerce de la mort
« Qui sont les tueurs de Beni », un rapport d’enquête publié en mars 2016 par le GEC (Groupe d’Etudes sur le Congo), pourtant soupçonné de partis-pris en faveur de l’opposition politique rd congolaise, l’affirme noir sur blanc. Retraçant l’historique de l’établissement des rebelles ougandais sur le territoire de la RD Congo, Jason Stearns, le patron du GEC, assure que « à partir de 1995, les ADF s’étaient implantées dans la partie congolaise du massif du Ruwenzori. Pendant cette période, le groupe s’était allié de manière formelle à l’Armée nationale de libération de l’Ouganda (NALU), un groupe motivé par les revendications de la communauté Konjo en Ouganda. Ce groupe s’étant installé dans cette zone depuis 1988, il avait tissé des relations étroites avec les autorités locales, notamment avec Enoch Muvingi Nyamwisi, le frère aîné de Mbusa Nyamwisi.17 À partir de ce moment-là, et ce jusqu’à environ 2007, le soutien du gouvernement de Kinshasa aux ADF – qui s’exerçait déjà entre 1995 et 1996 sous Mobutu, et entre 1998 et 2003 sous Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila – s’est presque toujours manifesté par l’intermédiaire de la famille Nyamwisi et des Nalu ».
Chez les Nyamuisi, les aptitudes au négoce et au marchandage propre aux Nande semblent assises sur le trafic de la mort. C’est de la même enquête du GEC, qui pourtant exonère largement Mbusa Nyamuisi des crimes commis dans la région de Beni, que jaillit cette autre révélation : « les liens (des rebelles ADF, ndrl) se sont renforcés avec le groupe rebelle RCD/K-ML, qui a été créé en 1999, suite aux tensions nées au sein du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) et entre ses parrains rwandais et ougandais. Sous la direction de son président, Mbusa Nyamwisi, le RCD/K-ML installe son état-major à Beni en 1999 avec le soutien militaire du gouvernement ougandais. Mbusa Nyamwisi joue à ce moment-là un jeu délicat puisqu’il continue à entretenir des relations clandestines avec les ADF-Nalu alors que l’armée ougandaise maintient le déploiement de ses forces à Beni. Cette situation change en 2002, quand le RCD/K-ML noue une alliance avec le gouvernement de Kinshasa. Cette nouvelle configuration permet encore une fois aux ADF de renforcer leurs liens avec le RCD/K-ML au point d’aboutir à la formation d’un gouvernement de transition et à l’intégration des troupes du RCD/K-ML au sein de la nouvelle armée nationale entre 2003 et 2006. Depuis cette intégration, un groupe d’anciens soldats de l’Armée Patriotique Congolaise (APC), la branche militaire du RCD/K-ML, est resté « en réserve » dans les forêts de la Vallée du Semuliki, et a gardé des relations étroites avec les ADF-Nalu », lit-on encore sur ce rapport.
La thèse de la politique institutionnelle de la terre brûlée
A l’évidence, à Beni et ses environs, les populations civiles sont victimes d’un véritable commerce de la mort dans lequel les Nyamuisi ainsi que leurs affidés locaux sont mêlés jusqu’au cou. De toute évidence, les crimes atroces perpétrés depuis belle lurette dans la région leur profitent. Mais seulement à court terme. A très court terme, selon certains analystes qui esquissent un troisième scénario du drame qui se déroule dans la région de Beni-Butembo-Lubero : c’est le scénario de la balkanisation de la RD Congo.
Dans une longue interview à des confrères en ligne publiée le 25 septembre 2018, Antipas Mbusa Nyamuisi est revenu à la charge pour accuser, encore une fois, les autorités de son pays. « Ces attaques procèdent d’une action menée par des « institutions congolaises » contre des Congolais. Les agresseurs se font passer pour des « ADF » », soutient-il. L’ancien roitelet de Beni-Butembo a également accusé sa bête noire, le président Kabila, d’avoir hébergé le chef-rebelle ADF, Jamil Mukulu, dans une résidence à Ma Campagne, un quartier huppé de Kinshasa !
Seulement, cette dénonciation à elle seule ne suffit pas pour expliquer le regain d’activisme criminel d’un groupe rebelle dont le chef, Jamil Mukulu, croupit en prison en Ouganda depuis son arrestation en 2015, un an après le déclenchement des tueries des civils dans la région de Beni.
Encore que cette thèse de la complicité entre Joseph Kabila et un chef-rebelle qui aurait bénéficié de son hospitalité à Kinshasa est totalement invraisemblable. Autrement, Antipas Mbusa Nyamuisi lui-même, pouvait se prévaloir des mêmes affinités avec le Chef de l’Etat de la RD Congo, pour avoir bénéficié de faveurs autrement plus importantes au début des années ‘2000, lorsqu’il se faisait loger aux frais du prince dans un palace luxueux de la capitale, en attendant la tenue et la conclusion du dialogue intercongolais de Sun City en Afrique du Sud, avant de se voir confier les portefeuilles de la Coopération régionale puis des Affaires étrangères du gouvernement central dans le cadre de la politique de réconciliation nationale.
L’ancien chef de guerre n’est d’ailleurs pas le seul de cette corporation « de marchands de la mort » à avoir bénéficié de l’hospitalité de l’Etat en attendant … Avant d’être mis à la disposition de la justice pour les crimes commis dans leur pays, les Thomas Lubanga, Germain Katanga et autres Jérôme Kakwavu … avaient tous bénéficié d’un confortable séjour dans le même palace kinois aux frais du trésor public.
2 millions de voix galvaudées par les assassinats dans la région
Cette thèse de la politique de la terre brûlée qu’emploierait Kinshasa est, du reste, ébranlée dans les faits par la perspective de la tenue dans moins de 3 mois de scrutins électoraux combinés en RD Congo. Du haut de la tribune des Nations-Unies, le 25 septembre 2018, Joseph Kabila a reconfirmé cette réalité devenue inéluctable : les élections législatives nationales et provinciales ainsi que la présidentielle se tiendront en RD Congo le 23 décembre prochain. Il n’est pas concevable que le président de la République sortant compromette les chances du candidat de sa famille politique d’accéder au ‘top job’ en retournant les populations du Grand Nord-Kivu contre lui par la mise en œuvre d’une politique de la terre brûlée qui ne lui profite en aucune façon. Beni-Butembo-Lubero, c’est près de 2 millions d’électeurs, dont aucun acteur politique ne peut se passer.
Derrière cette thèse de la terre brûlée se dissimule manifestement un plan machiavélique, mais vieille comme la RD Congo elle-même, qui consiste en la balkanisation pure et simple du territoire national. Dans laquelle les anciens roitelets comme Antipas Mbusa Nyamuisi, ou encore des acteurs politiques sans foi ni loi comme son compère du G7, Moïse Katumbi, ont tout à gagner. Massacrer de paisibles populations civiles pour les retourner contre le pouvoir central vise, à plus ou moins long terme, l’exacerbation d’atavismes sécessionnistes susceptibles de déboucher sur la transformation des régions ainsi dévastées en mini-Etats à la solde de puissances étrangères. Comme au Soudan voisin.
Mais cela, Antipas Mbusa ne le dira jamais à ses compatriotes ou à ses frères Nande. Même si c’est plus que plausible.
J.N.